→ « Tu as raison Stone, sans doute. » Le tatoué n'en revenait pas en entendant la phrase de Lionel, il en était même choqué. Il le montra avec ses deux yeux ronds, écartant en même temps légèrement les lèvres pour prendre cette mine d'une personne totalement outrée. Il ne saisit pas véritablement pourquoi il se montrait aussi froid et distant avec lui, alors qu'il l'avait précédemment attiré jusque dans cette chambre avec son sourire allumeur. Stone avait envie que Lionel lui courre après le temps d'un instant, qu'il lui montre ne serait-ce qu'un peu, que ce moment était important pour lui. Certainement venait de là le problème. Non seulement Stone n'obtint pas ce qu'il désirait, mais en plus de ça il récupérait un Lionel morne. De plus, le tatoué était offusqué par le manque de motivation de la part de Lionel, il avait cette étrange impression de ne plus lui plaire, mais surtout il s'avérait qu'il s'était bien trompé quant à l'envie de redécouvrir les moments intenses vécus en prison, de son ami. Se sentant remarquablement stupide de ne pas parvenir à le faire réagir et l'allumer ne serait-ce qu'un peu, il se sentit vraiment vexé et fit la moue ; Lionel venait de toucher sa fierté et ce n'était en aucun cas un bon point. Il ne comprenait pas ce qui clochait, si c'était lui qui n'était plus aussi attirant qu'auparavant, ou si c'était Lionel qui s'empêchait d'aller plus loin pour on ne sait quelle raison. Après tout, le drogué s'était souvent pris la tête à ce sujet, s'embrouillant et se perdant lui-même rien qu'en y réfléchissant. Peut-être que lui trouvait réellement cette relation impossible à vivre, d'où son éloignement immédiat au contact de Stone. Ainsi, ce dernier pensa qu'il s'était simplement trompé et qu'il était le seul a en avoir envie, raison pour laquelle il était aussi stupéfait en ce moment même. Il se sentit par la suite basculer vers le côté droit du lit, pendant qu'il tentait de se rapprocher de Lionel comme autrefois, en caressant tendrement son torse. Néanmoins, c'était avec grand étonnement qu'il regarda son ami se détacher de lui dans le but de s'éloigner, en soupirant d'agacement. Il s'était surpris en train de froncer les sourcils, ne saisissant vraisemblablement pas sa réaction. En réalité, même s'il avait persisté dans ses paroles au ton froid, il n'avait comme seule intention de faire réagir Lionel, mais naturellement pas dans ce sens là. En effet, il paraissait visiblement énervé, lasse, totalement désespéré. Stone ne pouvait s'empêcher de le regarder entreprendre ses gestes, même s'il figurait se tenir dos à lui. Il optait pour faire ses valises sans un mot, bordel, ses valises, afin de partir d'ici, il était facile de le deviner ; en plus de ça, il n'osait affronter son regard, non il préférait jouer le lâche en laissant Stone derrière lui. Stone qui n'avait qu'en sa possession un cœur vide dès l'instant où son meilleur ami avait quitté le lit, et venait essentiellement de le quitter lui. Tandis que l'autre préparait son sac, le tatoué quitta sa position allongée pour s'assoir sur le rebord du lien. Il observa Lionel sans le moindre mot, car si un sortait de sa bouche, il serait prononcé avec rage, alors valait mieux pour tous les deux, éviter ce drame. Stone se trouvait clairement insipide et ennuyeux à ce moment, puisque Lionel ne lui porta aucune attention, ce qui rendait Stone encore plus furax. Il avait fait l'effort d'adresser ne serait-ce qu'une marque d'affection envers Lionel, de renouer le contact physique qui leur avait manqué tous les deux, mais Lionel n'avait pas l'air de l'avoir remarqué apparemment, puisqu'il ne fit rien en retour, juste un soupir et une valise en cours de préparation. Le geste de Stone s'avérait alors être inutile et lui, venait de passer pour un abruti de première en manque et dépendant. Ce qu'il haïssait Lionel. Ce qu'il le détestait ! Au fond, c'était vrai que quelque part Stone jouait avec les sentiments de son ami, étant donné qu'il avait tenté de le rendre fou en le caressant, tout en lui disant que c'était impossible eux deux. Il se fichait bien de savoir ce qu'il pouvait bien ressentir vis à vis de ça, tout ce qu'il voulait, c'était qu'il lui montre que ses efforts n'avaient pas été entrepris en vain.

Pendant qu'il se sentait vide et repoussé, il bouillonna de l'intérieur, prêt à exploser contre son ami. Il était réellement énervé, sa fierté en avait pris un coup et puis, pour une fois qu'il ne luttait plus contre ses sentiments ! Froissé de ne recevoir aucun regard de sa part, il déclara en criant rageusement. « Regarde moi Lionel, putain ! » Il ne daigna entreprendre ce qu'il lui demandait si méchamment, raison pour laquelle la colère monta davantage chez Stone. Il le trouvait tellement lâche de ne pas oser se retourner ! Tellement énervant. Il serra les poings et les dents, respirant fortement, tout ça pour essayer de se calmer. Quelques secondes supplémentaires auraient suffit pour qu'il se jette sur Lionel et le frappe violemment, mais bien heureusement, ce dernier finit par lui faire face en lui déclarant qu'il était temps qu'il s'en aille et qu'il ne supportait plus cette situation. Stone grogna en guise de réponse. Il le fixa avec son regard rempli de haine, puis se leva finalement pour s'approcher. Il aurait voulu à ce moment-là, le supplier en lui disant ne pas partir, tout en l'embrassant pour lui montrer à quel point il avait besoin de lui et qu'il refusait sa soudaine envie de quitter les lieux. Cependant, il s'en sentait désormais incapable, il n'arriverait plus être de nouveau proche de lui si ce n'était pas Lionel qui franchissait le premier pas, s'il ne faisait pas d'efforts. Il était beaucoup trop blessé pour tenter de recommencer une nouvelle fois, mais surtout pas assez confiant vu le manque d'attention et le repoussage de Lionel : il allait certainement encore l'envoyer paître. Toujours avec ce ton irritable, il s'exclama en arrivant face à lui. « Quelle situation hein ? Et puis merde, qu'est-ce que tu veux à la fin Lionel ? » Il posa ses questions sans lui offrir la possibilité de riposter, peut-être qu'il lui répondrait un jour, mais en tout cas il était plutôt occupé à donner un coup de pied dans la valise dans le but qu'elle soit projetée contre le mur, éclaircissant Lionel sur son énervement. La valise signifiait son départ ; et c'était une des raisons du pourquoi il était autant dans une rage inimitable. Le fixant une dernière fois, il enchaîna. « Et puis tu sais quoi, va chier ! Casse toi, vas-y ! De toute façon, c'est pas comme si il y avait quelque chose qui te retenait ici. Tu peux donc t'en aller sans aucun regrets. » Il ne savait pas ce qu'il espérait en disant une telle chose, sûrement souhaitait-il qu'il réagisse quant au fait qu'il ne devait pas partir, parce qu'il était là, lui. Mais au fond de lui, même s'il ne l'admettrait pas pour l'instant, il n'avait qu'une seule envie, c'était bel et bien qu'il reste dans leur appartement, même si ses paroles donnaient envie du contraire. Il prit la simple initiative de gagner le salon, étant incapable de lui dévoiler ce qu'il avait en réalité sur le cœur, il lui était impossible de déclarer qu'il était tellement fou amoureux de lui, qu'il en devenait encore plus dingue. Il claqua la porte de la chambre fortement, ce qui provoqua un vacarme impressionnant à travers l'appartement. Ils étaient enfin séparés par une maudite portière et Stone ne put s'empêcher d'évacuer toute sa colère en frappant contre diverses objets. Une table renversée, une pile de vêtements séparée dans différents endroits, une main en sang pour avoir tapé fortement contre le mur ; telle était la situation dans le salon. Stone ne ressentait pas la moindre douleur physique, le sang avait beau couler, il ne le voyait plus. Non, c'était une affliction mentale qui le tiraillait, puisqu'en effet Lionel était le seul capable de le briser et c'était justement ce qu'il était en train de faire. Sa vie n'était qu'une souffrance continuelle et il avait su vivre avec, mais le fait de faire fuir l'homme qu'il aimait, le rendait affreusement triste. Il s'installa ensuite sur le canapé, en se recroquevillant sur lui-même et enfouissant ses mains dans ses cheveux. Stone se jugeait pathétique d'obtenir les larmes aux yeux et un cœur qui lui faisait un mal de chien, après un tel épisode. Ce dernier est déchiré, il est transpercé par une douleur incomparable. Il était perdu. Tout ce dont il prenait conscience, c'était qu'il se refusait de perdre le seul être qui comptait pour lui, et qu'il avait cette envie de retrouver sa tendresse et douceur, dont Lionel disposait à chaque fois qu'ils se retrouvaient ensemble en temps de prison. Alors qu'il avait eu l'air tant sûr de soi, arrogant et méprisant au début de cette journée, il se trouvait finalement impuissant face à ses sentiments, face à Lionel. Ce n'était qu'une image de dur qu'il se donnait afin d'éviter tant bien que mal de devoir montrer ce qu'il ressentait réellement. C'était en fait une tristesse qui s'était emparée de lui, devenue rage, car il s'interdisait lui-même de ressentir la moindre peine qui le rendrait faible. Seulement il ne pouvait rien faire contre : Jimi était sa seule faiblesse.

→ Ok by Bambi