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Margaret, employée par ma famille depuis ma naissance, me surpris mortifié sur place au beau milieu du salon, tenant toujours en main le combiné du téléphone antique de bois qu'on m'avait offert quelques années plutôt, la bouche mi-close, complètement déstabiliser par l'information que mon paternel venait de me divulguer. Mon regard croisa le tien; je ne pu m'en détaché, m'y accrochant comme à une bouée qui me permettrait de conserver la tête hors de l'eau et de m'empêcher de submerger. Cette femme avait été pour moi mon unique et véritable mère, douce nourrice, tendre et aimante, tandis que celle qui m'avait donné la vie 22 ans plutôt, avait alors pu se concentrer sur sa carrière. Il faut dire que je ne leur avais jamais facilité la tâche mais n'en restait pas moins que Margaret avait toujours été présente pour moi, elle, désormais la seule femme auquel je me sentais lié et qui avait un impact sur ma personne.

Elle contourna mon bureau d'un pas lent, posa sa main sur mon épaule, ce qui eu pour effet de m'apaiser immédiatement, me retira des mains le combiné puis m'invita à prendre place sur le canapé.

-Ma mère disait toujours qu'une bonne tasse de thé pouvait tout régler, me dit-elle, m'offrant par la suite l'un de ses merveilleux sourire avant de ce dirigé vers la cuisine à air ouverte.

J'étais toujours dans cet état presque catatonique, n'ayant à présent que seule vue, la pointe de mes chaussures que Magaret avait minutieusement ciré un peu plutôt dans la matinée, bien avant mon réveil. Elle semblait tout à fait en contrôle et comme à son habitude, d,excellente humeur. Elle ne devait donc pas être au courant...Peut-être adoptait-elle ce comportement sachant exactement ce qu'elle faisait. Elle me connaît si bien. Elle revint auprès de moi posant devant nous deux tasses ainsi qu'une théière fumante, embaumant soudainement toute la pièce du thé vert qu'elle avait préparé, mon préféré. Ce n'est qu'une fois ma tasse consommé entièrement que je réussis à faire sortir quelques mots qui me paru incompréhensible mais que Margaret avait su saisir.

-Elle...je...
-Votre père m'a assurer qu'elle n'a pas souffert, qu'elle...

Je venais de lever la main, la suppliant ainsi de cesser d'en discuter. Que pouvait-on en dire? La mort n'avait en rien d'un sujet provoquant en moi un flot verbal. Je ne lui avais jamais encore fait face, elle si redoutable, invincible marâtre, s'emparant de tout ce qu'elle désirait. Elle se tenait devant moi, m'ayant dérober ce que j'avais de plus précieux sur cette terre : Sydney.

Peu de gens avait vent de son existence. Lors de notre naissance, j'avais été le premier à être délivrer sans aucune embûche. Quand à ma sœur jumelle, la pauvre, déjà n'avait pas eu cette chance. Son cordon ombilical c'était alors enroulé autour de son cou, la privant ainsi pendant de nombreuses minutes de respirer, ce qui eut pour effet d’endommager irréversiblement son cerveau. Honteuse, la famille n'avait alors divulgué que mon existence, envoyant Sydney dans l'un des meilleures hôpitaux mondiaux. Dès lors, elle fut abandonné par mes parents, choses qu'une fois ayant découvert son existence, je ne pu me résoudre.

À mes 18 ans, j'avais accédé par hasard à des documents qui auraient du , selon mon père, demeurer dans l'oubli. Oublié. C'est ce à quoi elle avait eu droit. Être oubliée. Dès ce jour, je m'étais engagé envers elle à lui rendre des visites quotidiennes. Lors de ma première rencontre avec elle, j'avais découvert une jeune femme sous respirateur artificiel, semblant dormir plausiblement, rêvant sans doute, à un monde merveilleux. Ont lui avait prodiguer les meilleurs soins, chose que je ne pourrai jamais contredire. Mais même avec les meilleurs médecins à ses côtés, rien ne pourrait lui rendre ces 17 minutes qui lui ont coûter la vie. Je demeurais toutefois extrêmement redevable à mes parents de l'avoir maintenu ''en vie'' jusqu'à cette nuit. Elle était morte. Ont venait de lui ôter la vie. De débrancher la vie artificielle qu'elle avait jusqu'alors.

Ressentant mon cœur se fendre à ses pensées, je relevai la tête pour croiser le compagnon qui avait toujours été là pour moi dans les moments les plus misérables de ma vie, ce bon vieux Jack Daniels. Il m'attendait, m'invitant vers une contré beaucoup plus verte que celle dont je devais faire face. Margaret suivit alors mon regard et me serra légèrement la main. Même elle n'arriverait pas, en ce jour, à m'influencer. J,avais besoin de quelque chose de plus fort, une dose de cet analgésique efficace à chaque mesure.

Je déposai alors un baiser sur son front de ma nourrice avant de me redresser, d'empoigner la bouteille, ne me donnant guère la peine de me servir un verre, mais d'en boire directement au goulot presque la moitié du contenu, puis pris la direction de mes quartiers donnant sur le dernier étage. J'avais l'habitude de me rendre sur l'immense galerie où la vu de New York me permettait ordinairement d'oublier chacun de mes soucis. Mais, pas cette fois. Rien ne pourrait plus être comme avant. Je ne serai plus jamais le même puisqu'une part de moi venait de disparaître en poussière.

→ okey by dy'