Je suis né à Naples le 27/07/1987, dans une famille modeste qui avait attendu cette naissance comme le messie, après plusieurs fausses couches et des avortements à répétition et les craintes des médecins. Autant vous dire tout de suite leur surprise quand ils se rendirent compte que nous étions deux, hé oui des jumeaux et en plus de ça le choix du roi : une fille et un garçon. Ma mère, Selena, venait d'une famille nombreuse et c'était en partie son vécue qui avait fait qu'elle voulait une famille représentative de la sienne avec beaucoup d'enfants, mon père Edwardo, était fille unique et voulait créer la famille qu'il n'avait jamais eue. Et quand ils apprirent qu'ils ne pouvaient pas avoir d'enfant c'était une déception sans nom ... Étant chrétiens et pratiquants ils mirent alors leur destin entre les mains de Dieu, en priant chaque jour pour avoir un enfant. C'est pour cela que ma mère nous déclarait souvent comme leur petit miracle. Dans Naples ils étaient connu pour notre naissance miraculeuse, tout le monde était aux petits soins avec eux. Ce n'est pas la peine de vous dire que mes parents étaient très protecteurs vis-à-vis de ma sœur et moi et de tous nos faits et gestes. La maison avait été sécurisée du sol aux plafonds pour éviter tout accident. Malgré toute ma grand-mère maternelle s'épuisait à dire à ma mère qu'il fallait que l'on vive notre vie avec les aléas et donc les blessures que tous petits bambins pouvaient se faire.

J'ai donc eu une éducation en or, peut-être que j'étais même trop tenu et que c'est pour cela qu'une fois le dos de mes parents tourné je me permettais de faire les quatre cents coups avec mes amis comme pour rattraper le temps perdu à faire l'enfant et l'élève-modèle, car oui j'étais l'un des premiers de la classe mais j'étais comme invisible aux yeux de tous et surtout de la fille dont je m'étais entiché. Je n'étais pas dans la catégorie des populaires, adulés ni dans celle des gars dont on se moque. J'avais cette envie de reconnaissance et j'en parlais souvent avec mon père qui me fit comprendre qu'ici le physique était-ce à quoi toutes les jeunes filles étaient attirées. Je commençai d'abord par me mettre au sport pour tenter d'avoir un corps que l'on pouvait qualifier de parfait, une coupe de cheveux à mon image. Et changer mes habitudes vestimentaires pour me trouver mon style mais avant tout rentré dans l'une des équipes sportives de mon bahut, ce que je fis rapidement. Et tous ces conseils me propulsèrent en avant de la scène, partout où j'allais on connaissait mon prénom, mon nom alors que je ne savais pas qui m'appelait. Lors du mois de juin à la fin d'un match je croisai le regard de Belinda, elle me fit chavirer et c'était comme si pendant cette fraction de seconde le temps s'était arrêté : sa chevelure brune dans le vent, ses yeux sombres me transpercèrent, son visage de poupée ... On lui donnerait le bon Dieu sans confessions .... Oui j'étais tombé amoureux d'elle depuis un moment, mais à ce moment encore plus. Je fis l'ignorant passant à ses côtés et elle m'accosta. Une longue discussion se lança donc. C'était le début de notre relation, je n'avais que 15 ans et je savais parfaitement qu'elle était la femme de ma vie. Ma sœur jumelle et moi avions une relation conflictuelle pour nos début, forcé de partager l'attention de nos parents, mais au fur et à mesure nous arrêtions donc la compétition pour avoir cette relation fusionnelle.

C'est chez l'un de mes amis qui avaient une guitare que je connus mon don pour les instruments de musique car sans même avoir appris je pouvais jouer la musique que je venais d'entendre ainsi que pour le piano. J'en fis part à mes parents qui me poussèrent à exploiter ce don qui n'était jamais apparu dans ma famille, il fallait que je continue mais bien entendu seulement si je le désirais, et c'était le cas ! C'était une échappatoire si plaisante que très vite je voulus faire mes études aux États-Unis ayant certainement plus de chance là-bas de me faire un nom même si dans ce monde de strass et paillettes c'était très difficile. J'en parlai à ma douce qui n'hésita pas une seule seconde pour me suivre : un nouveau départ, une nouvelle vie s'offrait à nous et nous allions tout saisir à pleine main ! Maintenant sur le sol américain nous fîmes notre entrée dans l'université de New York, j'étais également dans le conservatoire de cette magnifique ville. J'avais un petit boulot à côté que me permettait de louer un appartement pour Belinda et moi-même afin d'avoir notre petit chez nous. Après quelques années de durs labeurs nous fêtions nos diplômes avec nos amis, et c'est à la suite de cette soirée que tout bascula ....

Je ne me souviens pas de tout ... C'est encore flou, je sais seulement que je conduisais tranquillement sur les voies rapides de New York quand un chauffard arriva en face de moi, les pleins fars m'éblouissaient, j'eus le geste de mettre ma main devant mes yeux, essayant toutes les possibilités, freiner, tournant le volant plaçant mon coté en première ligne. La voiture de l'autre conducteur nous percuta de plein fouet. Je me souviens juste du bruit, des cris, de la douleur que je ressentis face à ce choc imminent ... Belinda nous quitta sur le chemin des urgences. J'essayais tant bien que mal de me battre avec toute la force qu'il me restait durant deux mois de coma, entendant cette voix lointaine qui parlait de terme bien trop technique. J'ouvris alors mes yeux, j'entendais ce bip-bip infernal qui provenait de la machine qui permettait de montrer au médecin mes fonctions vitales. Je passai ma main sur mon visage encore douloureux et tuméfié, je retirai tout ce qu'il y avait sur mes mains, les perfusions et autres. Quand soudain une infirmière arriva et me maîtrisa malgré la force que je m’employai à démontrer les médicaments m’assommaient ... J'étais partiellement amnésique, mais je voyais bien qu'il y avait quelque chose que l'on me cacher, on me disait que Belinda était dans un autre service et que je ne pouvais pas aller la voir. En effet, ses parents étaient venu chercher son corps pour le rapatrier en Italie afin de l'enterrer là-bas, donc oui je ne pouvais pas la voir. Ce n'est que quelques semaines après que l'on m'annonça son décès, ça fit tout simplement l'effet d'une bombe ! Je passai par tous les sentiments : la colère, la haine, le dégout, la douleur, la tristesse, la dépression ...

J'en ai voulu énormément à Serena Douglas De-Conti qui s'était occupé de moi avec le moins de sentiments possible comme si cela la dégoutait de s'occuper de patient ... Mais il y avait cette ressemblance troublante avec Belinda, elles étaient comme jumelles alors oui j'avais du mal à dissocier qu'elle n'est pas ma petite amie. Aujourd'hui, j'arrive à me dire que Serena n'a rien à voir avec ma petite amie décédée mais je vois parfaitement que je ne la laisse pas indifférente. Je me reconstruis tant bien que mal, je me produis dans des bars et essaye de me forger une carrière et grâce à Internet ça commence à prendre forme ! Et c'est d'ailleurs dans l'un de ces bars que je fis l'étonnante retrouvaille avec Serena qui était au bar. Je ne vais pas vous cacher qu'elle me fascine et j'arrive à la toucher malgré les faux airs qu'elle se donne, et c'est peut-être pour cela qu'elle vient de plus en plus me voir et ce n'est pas pour me déplaire !