Je suis née dans un parfait petit cocon d'or, d'argent, de diamants, bref, dans une famille très aisée. Les Kaithness avaient la fierté de porter le titre d'une des familles les plus riches de New York. J'étais une vraie petite princesse. Tout ce que je désirais, je l'avais. En même temps, j'étais fille unique. Comment ne pas être chouchoutée? Mais depuis très petite, j'étais complètement jalouse de tout le monde. Dès que quelqu'un possédait le dernier truc électronique du mois, je devais absolument l'avoir. J'avais du mal à m'intégrer avec les autres élèves en classe par exemple. Ils pensaient différemment que moi, rigolaient pour d'autres choses. Je les prenais tous pour des cons. J'ai terriblement souffert pendant mon enfance. Pourtant, en me voyant aujourd'hui, on ne dirait pas. A six ans, mes parents m'ont fait passé des tests d'intelligence chez un psychologue et ils ont découvert que j'étais un enfant à haut potentiel. Tout s'expliquait. Le rejet de autres, l'envie d'être toute seule car j'étais incomprise, la facilité que j'avais à l'école, tout ça. C'était lié, depuis le début. Je n'étais pas malade, mais j'étais juste plus avancée que les autres. J'ai donc sauté une classe en primaire, pour atteindre le niveau supérieur de mes capacités. Mais c'était toujours aussi facile. Je dérangeais les autres à répondre à leur place, à tout savoir sur tout. Adolescente, c'était pire. Après avoir eu mon bac en avance, j'avais décidé de tout arrêter. A ce moment là, je commençais à rentrer dans une période rebelle. Je n'avais plus envie d'être transparente aux yeux de tous.

Je voulais me faire remarquer, montrer que j'existais. En quelques semaines, j'avais complètement changée. J'étais devenue la vraie bimbo, la vraie Tiffen, a seulement dix-sept ans. J'avais l’impression de garder une certaine pression en moi qui venait seulement de voir le jour. Toute la souffrance que j'avais accumulé, je la transformais en colère et je l'offrais aux autres. Et étrangement, j'aimais ça. Je martyrisais ceux qui m'avaient ennuyés. Je devenais de plus en plus populaire, créant ma petite bande de copines à moi. Je faisais ma loi comme je souhaitais. Les nouveaux visages que je rencontrais ignoraient mon lourd passé, mon secret. Ils me prenaient pour la fille méchante qui s'était amusée toute son enfance. Si quelqu'un osait me parler de mon passé, je lui aurais bien craché au visage. C'était mon seul point faible. On pouvait me détruire rien qu'avec ça. En me la jouant peste, je me formais une épaisse carapace presque intouchable. Mes parents ne comprenaient pas mon changement soudain de comportement, mais ils avaient fini par accepter. En même temps, ils n'avaient pas le choix. La mode était devenue une vraie passion. Cela cassait le stéréotype du surdoué sur l’ordinateur ou devant un livre de cours pour devenir chirurgienne. Pour moi, ma vie commençait vraiment. Les années qui suivaient n'étaient que réussite. Je me sentais beaucoup mieux même si j'étais toujours aussi râleuse et méchante. Mais ce qui commence à changer, c'est mon comportement vis-à-vis des garçons. L'amour me joue des mauvais tours, mais je continue à croire au prince charmant. Tout le monde me veut, tout le monde me désire, mais je n'en désire qu'un. Le bon. Si seulement, il existe...