∞ AU COMMENCEMENT IL Y AVAIT MON PAPA, MA MAMAN & MOI ;
Je ne vais pas vous raconter comment mes parents se sont rencontrés, parce que ça n'a aucun intérêt, le but et de parler de moi. Je ne suis pas égocentrique, mais c'est bien le principe de vous raconter ma vie. Je ne sais pas si elle va bien vous passionner, puisque ma vie est quand même assez banale. Je suis donc née, le 22 novembre 1988, tard dans la nuit. Mes parents étaient ensemble depuis plusieurs années quand je suis arrivée, le bébé miracle comme ma mère aimait à le dire, puisqu'avant de m'avoir elle avait fait deux fausse-couche et avait abandonné l'idée d'avoir un jour un enfant de façon traditionnelle.
Cependant, je suis belle et bien née, comme je peux en témoigner. Bien évidemment, je ne me souviens pas de mes premières années, je n'en sais qu'à travers ce que m'a raconté ma famille. Il semblerait que j'étais un bébé, un peu turbulent, du genre à ne pas faire mes nuits, à pleurer pour rien et à ne vouloir être que dans les bras de ma maman. Mais comme personne ne m'a abandonné, je suppose que je n'étais pas si pénible que cela non plus. J'ai failli avoir un petit frère, mais une fois encore, la grossesse de ma mère ne c'est pas bien passé. Trop petite pour comprendre, sur le coup, je n'ai pas fait attention que finalement j'étais encore toute seule. Personnellement j'ai toujours aimé être la petite princesse de mes parents, au moins ils n'avaient d'yeux que pour moi. Malheureusement, ils sont morts lorsque j'avais six ans, d'un accident de voiture. Moi, j'étais chez mes grands-parents et heureusement dans un sens, six ans, c'est bien trop tôt pour mourir. J'ai quelques souvenirs de mes parents, mais c'est assez vague et avec le temps, c'est de pire en pire, ne reste que les photos.

∞ ENSUITE IL Y EU MA TANTE, MON ONCLE & MES COUSINS ;
Mes parents, avaient mis la soeur de ma mère, ma tante, comme ma tutrice légale au cas où ils leurs arriveraient quelques choses. À mon avis, ils ne pensaient pas que cela se produirait cependant. Le changement fut difficile, très difficile, même si j'aimais beaucoup mon oncle, ma tante et mon cousin. Vivre sans ses parents, c'est difficile, très difficile et même encore aujourd'hui, ça le reste. Malheureusement je n'ai pas eu le choix, il a bien fallu tenter de s'adapter. Je suis donc passée du confort douillet de ma maison, seule enfant, à la maison de ma tante et de mon oncle, avec mes deux cousins plus âgés. J'avais beau les aimer, ce ne fut vraiment pas facile de vivre avec eux. Faire mon deuil, m'as prit du temps, surtout lorsque l'on est petit comme cela, je sais que j'avais dû mal à tout comprendre. Il n'était pas facile pour moi de saisir, le fait que jamais plus je ne verrais mes parents et que ma nouvelle vie c'était cela désormais.
Avec le temps, j'ai fini par m'y habituer, de toute façon je n'avais pas vraiment le choix. J'ai découverts que c'était plutôt sympa d'avoir deux « grands frères », parce que oui, avec le temps ils sont devenus plus que des cousins. Ce sont mes frères. Ils faisaient tout leur possible pour que je ne m'ennuie pas, que je ne passe pas mon temps à penser à mes parents, à me protéger, à m'entraîner à faire des bêtises et toutes les choses que l'on fait en famille.

Vers huit ans, je me suis découverte une passion pour le chant. L'on disait de moi, que j'avais une magnifique voix et qu'il serait bête de ne pas en faire profiter les autres. J'ai donc commencé à prendre des courts de chant et à faire de petits concours. Rien de très sérieux, c'était plus pour m'amuser qu'autre chose. J'ai rencontré ma meilleure amie de l'époque dans un concours. Nous concourions l'une comme l'autre, mais loin de nous détester, nous nous sommes aidés mutuellement, jusqu'à ce qu'elle gagne. Sur le coup, je me souviens avoir été un peu déçue, bien évidemment, mais très heureuse pour elle. Elle aussi habitait Madrid, mais à la différence de moi, qui était née ici, elle venait tout juste d'arriver, avec son père. Pas de maman, nous avions un point commun en plus. Nous avons vite été inséparable. Cela put paraître bête, mais elle m'a aidée à moins penser à la mort de mes parents.

∞ PUIS EST ARRIVÉE MA COUSINE ;
Ce fut l'année de mes neuf ans, que ma tante fut encore enceinte. Je fus très heureuse, j'allais avoir une petite cousine, qui ne tarderait pas à devenir ma petite soeur, comme pour mes cousins. Très vite, j'adorais m'occuper d'elle, en prendre soin, c'était encore plus cool que d'avoir une poupée Barbie, parce qu'elle était en vie. Parallèlement, je continuais le chant, qui prenait de plus en plus de place dans ma vie. Je commençais à me dire que peut être je pouvais en faire mon métier. Je n'en avais parlé qu'à un de mes cousins, le plus vieux, celui qui me comprenait le plus. Tout de suite il m'encouragea, selon lui, c'était évident qu'avec une voix comme la mienne, je puisse percer dans le milieu de la musique, mais pour cela je ne devais pas me reposer sur mes lauriers. C'était donc avec Lorie, ma meilleure amie, que je m'entraînais. Comme la première fois que nous nous étions connus, on se soutenait mutuellement, en se donnant des conseils et autres astuces que nous avions découverts.
À l'école, j'étais dans la moyenne. Pas une intello, ni un cancre. En réalité, j'étais une feignante, du coup je faisais (et fais) toujours le strict minimum. Suffisamment pour me tenir dans la moyenne, mais rien de plus. On m'a souvent reproché de ne pas me donner assez, mais que voulez-vous, j'ai toujours dit qu'il valait mieux s'économiser, surtout si au final, le résultat et presque le même.

C'est à l'âge de douze ans, que j'ai eu mon premier baiser. Ce fut avec Lorie, un pari stupide et une amie de perdu au final. Celle-ci a fini par me reprocher d'avoir trop aimé ce baiser et qu'elle ne pouvait pas traîner avec une personne comme moi. Que voulez-vous, les adolescents sont méchants, les un avec les autres et puis elle avait raison. J'avais vraiment apprécié ce baiser, mais cela me paraissait normal, puisque c'était la première fois que j'embrassais quelqu'un sur la bouche. Je fus triste de perdre Lorie, mais je me fis d'autres amis à l'école et dans mon école de chant, alors au final ce fut peut-être un mal pour un bien. J'eus mon premier copain très tard, seize ans. En réalité, sortir avec un garçon ça ne m'attirait pas vraiment, mais tout le monde le faisait, alors il fallait bien être dans la norme. Bizarrement, je préférais la compagnie d'autres filles, j'avais d'ailleurs très envie de recommencer à en embrasser une, mais encore une fois cela me paraissait normal, bien que je n'en avais jamais parlé à personne. Je suis donc sortie deux ans, avec ce garçon, Charlie. Nous n'avons jamais passé le stade de coucher ensemble, à chaque fois je me sentais mal à l'aise. Toute cette situation était bizarre. Ce fut lorsque j'ai rencontré Tessa, que j'ai eu une véritable révélation.
Elle était mon contraire, une blonde à la peau pâle, sans aucun complexe et assumé parfaitement le fait de sortir avec des filles. Rapidement, nous sommes « sortit » ensemble, alors que j'étais déjà avec Charlie. Mais celui-ci semblait être au courant, puisque c'est lui qui a rompu, sans m'en vouloir en me disant qu'il comprenait la situation et qu'il serait toujours là pour moi. Il n'a pas menti, puisque désormais, il est mon meilleur ami. Ma relation avec Tessa était particulière, à part, belle, mais secrète. Je n'assumais pas de sortir avec une fille devant tout le monde et pourtant j'étais amoureuse. C'est à cause de cela que nous nous sommes séparé, elle ne supportait pas de vivre dans l'ombre, elle qui n'avait honte de rien. Quelques mois plus tard, j'annonçais à ma famille que j'étais homosexuelle. Il n'y eut aucune crise, aucune larme, ils comprenaient parfaitement et cela ne changeait absolument rien à leur façon de me voir.

∞ S'EN EST SUIVIT CHARLIE & MOI ;
Charlie, devenu mon meilleur ami et confident, fut prit à New-York dans une prestigieuse université et me demanda de l'accompagner. Selon lui c'était une superbe occasion pour moi aussi, de pouvoir tenter ma chance dans la musique. Nous parlions tous les deux très bien anglais, nous n'avions donc pas de souci de barrière de la langue pour nous lancer. Cependant, j'ai beaucoup hésité, on m'avait déjà arraché une fois mes parents, est-ce que je devais encore une fois quitter ma famille, pour partir à l'autre bout du monde ? Finalement, je pris la décision de partir avec lui, mon oncle, ma tante et mes frères et soeurs m'y encouragèrent. Le seize septembre deux mille huit, je pris donc un avion pour New-York, en compagnie de Charlie, une nouvelle vie nous attendait.
Nous logions dans un petit appartement. Il allait en cour et je faisais des petits boulots pour gagner de l'argent, tout en essayant de percer dans la musique. Malheureusement, c'est un milieu très dur et à part dans quelques pianos bar, je me ne produisis pas vraiment. Cependant, cela me permit de pouvoir chanter devant un public, ce qui est la meilleure école à mes yeux. Je ne voulais pas intégrer une école, parce que je ne voulais que chanter, rien d'autre et surtout je ne voulais pas dépenser mon argent. La colocation avec Charlie ne fut pas une bonne choses, bien que nous nous adorions, nous n'étions pas fait pour vivre ensemble. J'ai quelques histoires, rien de sérieux, à chaque fois j'avais l'impression de passer à côté de quelque chose, alors je finissais toujours par aller voir ailleurs, ce que je fais toujours. Il y a tellement de monde à New-York, que l'on ne peut pas trouver la bonne personne du premier coup. Et puis j'ai tendance à vite m'éprendre des gens, ce qui n'est pas facile à vivre pour mes copines.

∞ ET POUR FINIR, IL NE RESTA QUE MOI ;
Grâce à mes petits boulots, je pus prendre un appartement à moi seule, dans Brooklyn. Il y a un, je fus prise comme choriste dans un groupe, de temps en temps je fais des solos. Ce n'est pas encore cela, mais au moins je fais de la musique avec des personnes que j'apprécie. Charlie est toujours ici, il est toujours mon meilleur ami, il ne se passe pas une semaine sans que nous nous voyons. Ma famille est venue me rendre visite plusieurs fois et je suis aussi retournée à Madrid de nombreuses fois. Mon cousin, envisage sérieusement de venir vivre ici, aussi.