Brusquement attirée vers le corps de son meilleur ami, l’envie soudaine d’être douce et sincère la quitta. «Kim Hwa Jin...belle princesse de l'ombre...tu me déçois vraiment tu sais...moi qui pensait que tu était indomptable...Dis moi, le quel de tes "amants" t'as appris à dire pardon? Dans..."quelles" circonstances t'a-t-il enseigné ça hein? j'aimerais bien le savoir...moi aussi j'ai bien envie de t'apprendre de nouvelles choses sur l'oreiller moi aussi...» Oui tiens, qu’est ce qu’il lui prenait ? Elle, Kim Hwa Jin, la fameuse préfète tyrannique des yongwang. Comment voulait-elle que les gens la respectent coute que coute si elle se mettait à faire ses excuses comme ça ? Sans parler des remerciements. La seule chose que ses parents n’avaient jamais réussi à lui apprendre, à leur plus grand malheur. Dire tout ça, d’un coup, en moins de trente secondes d’intervalle, c’était presque aussi catastrophique que de l’avoir embrassé. Quand à la réplique plus que sévère que Hyun Su lui donna, elle lui fit un mal de chien. Décevoir, quel mot ignoble, quelle attitude indigne d'elle. Jamais elle n’aurait voulu qu’on l’attache à ce mot, encore moins de sa part. Elle l’avait déçu, lui, lui qui n’était vraiment pas n’importe qui. Celui pour qui elle aurait du au contraire rester au sommet éternellement. Et voilà qu’il remettait le sujet de ses amants sur le tapis, quelle grossière erreur elle avait faite. J prit une profonde inspiration et ferma ses paupières l’espace d’un court instant. Son esprit vidé de toute ces émotions étrangères à la coréenne, elle revint parmi le monde réel et affronta le regard de son meilleur ami. D’accord, elle avait bien compris la leçon. C’était bien la première fois que la sorcière exprimait ainsi ses sentiments de faibles, et ça serait également la dernière. Elle allait lui montrer ce qu’était une vraie victoire. Parce que dans ses pensées, elle ne recevait le mérite qu’en étant celle des deux qui paraitrait le plus sûr et tranquille. Ça n’allait pas être aussi facile que d’habitude, mais elle pouvait très bien le faire. Elle n’avait pas cette réputation terrible pour rien après tout.

En pleine concentration, la belle fut surprise, encore une fois, par Hyun Su qui vint la déposer sur la table. D’ordinaire, ce genre d’initiatives lui donnait des idées peu catholiques mais là, elle avait décidé qu’elle ne devait surtout pas penser à cela. Le contrôle qu’elle exerçait sur elle-même était très impressionnant, tellement qu’on ne pouvait pas voir de l’extérieur que ne pas sauter sur le yongwang pour le violer sur place relevait d’une véritable torture pour elle. Le voir se rapprocher d’elle ne l’aidait pas, sentir les vagues de son parfum non plus, quand au contact de sa peau chaude avec la sienne, ça devenait vraiment insupportable. Le regard plongé dans le siens, elle garda une expression fière et confiante, attendant qu’il ne lui lance de nouveaux pics comme il le faisait si bien. «J...dis moi...pourquoi m'as-tu mis en colère? C'est pas sympa ça de faire venir Black Hyun tu sais? A moins qu'il te manquait terriblement? Pourtant....tu sais que je n'aime pas me mettre en colère...Tu le sait...alors pourquoi tu le fait? C'est toi qui m'as déstabilisé avec ton baiser...c'est ta faute si je suis comme ça maintenant...la question est...Qu'est-ce que tu me cache Kim Hwa Jin? Je sais que tu me caches quelque chose. Tu ne me mens jamais d'habitude...d'ailleurs, tu ne sais pas mentir tout court. Je hais l'idée que tu puisses me mentir...à moi. C'est injuste de t'accabler ainsi n'est-ce pas? Surement...mais je suis en colère alors je m'en fiche... » Ah, ce cher Black Hyun. Il est vrai qu’elle avait souvent pris un malin plaisir à le faire apparaitre, trouvant son attitude perverse et cruelle très excitante et amusante, mais sincèrement, cette fois-ci elle s’en serait volontiers passé. Un léger sourire apparut néanmoins sur ses lèvres, à la limite du sarcasme. « J’avoue, c’était nul. J’aurais essayé au moins, nan ? Allez calme toi. J’ai rien à te cacher, tu sais que je suis pas le genre de filles qui a des secrets alors ne t’en fais pas. Tout ce que je pense, tout ce que j’aime, tout ce que je veux, je te l’ai déjà fait partager. Il n’y a rien de plus. » C’était totalement vrai. Ses excuses étaient sincères, ce qu’elle voulait c’était lui et elle lui avait fait comprendre en l’embrassant, ce qui allait également avec ce qu’elle aimait. Maintenant s’il n’avait pas été capable d’intercepter ces messages, c’était dommage. Non en fait, c’était peut-être mieux. Parce que ce qu’elle voulait le plus c’était de pouvoir rester encore très longtemps aux côtés de cette personne extraordinaire qu’était Han Hyun Su. Quitte à souffrir longtemps en combattant ses sentiments qui s’emparaient d’elle au fur et à mesure. Finalement, alors qu’elle avait déjà oublié lui avoir demandé l’accompagner aux toilettes, tout lui revint à l’esprit lorsqu’il l’aida à se relever et l’embarqua dans le fond du bar. Oui tiens, se mouiller le visage, elle en avait toujours autant besoin. Elle l’abandonna devant la porte et entra dans la petite pièce peu hygiénique. Ses yeux bloquèrent sur son reflet dans le miroir, elle avait un teint assez pale et les yeux rougit par la fatigue qui lui avait provoqué l’alcool. Un soupir exaspéré s’échappa de ses jolies lèvres, puis elle se dirigea lentement vers les lavabos. Pour être fraiche, l’eau l’était. Un petit frisson l’envahit lorsqu’elle en jeta sur son visage, mais ça n’était pas si désagréable que ça. Avant de sortir rejoindre son meilleur ami qui l’attendait sûrement toujours derrière la porte, elle alla se débarrasser des litres de liquide qui allaient bientôt faire exploser sa vessie. C’était bien le seul inconvénient à boire de la bière, mais ça ne l’arrêterait jamais. Un coup d’eau sur les mains, et voilà qu’elle était fin prête à retrouver son meilleur ami. A peine fut-elle ressortie, qu’elle le vit se jeter sur elle. Naturellement, elle l’enroula de ses bras, calant son visage sur le creux de son épaule, sentant les délicieuses fragrances de son odeur de mâle. «Excuse moi Hwa Jin...pardon...je suis désolé. Mais il faut que tu me comprenne. Tu es très importante pour moi, alors quand tu me mens ça me fait très mal...tout comme quand tu veux cacher quelque chose. Depuis quand se cache-t-on des choses toi et moi? Je suis désolé mais je ne peux pas te demander pardon de t'avoir embrassé tout à l'heure... » Elle était là sa vraie victoire, maintenant qu’elle était la seule à ne pas montrer qu’elle s’en voulait pour quoi que ce soit. Mais puisque mettre son meilleur ami dans un état pareil n’était pas son but, elle lui lança un sourire des plus resplendissants, histoire de lui faire comprendre que tout allait bien, qu’il n’avait pas à s’en faire. «Moi, j'ai la permission de demander pardon, mais pour toi, c'est interdit...alors pardon d'avoir été vulgaire avec toi hein...t'as le droit de me frapper si tu veux...même si t'as jamais eu besoin d'autorisation pour le faire...» Un petit rire amusé et Hwa Jin se mit à avancer vers leur table, prenant la parole sans se tourner vers lui. « Tu as raison, et j’accepte tes excuses. Je te frapperais pas pour autant, tu me le demande, ça perd tout son intérêt… » dit-elle en pivotant légèrement la tête afin qu’il voit qu’elle lui lançait un clin d’œil.

Revenir à cette table qui lui avait causé bien des ennuis aujourd’hui ne l’enchantait pas vraiment. J resta ainsi bloquée pendant quelques secondes, le regard dans le vague. A vrai dire, elle n’avait plus qu’une envie désormais : rentrer à akiwa avec Hyun Su. Mais avant ça, son regard se posa sur le plat de raviolis qui avait sûrement était apporté par le chef lorsqu’ils s’étaient rendus tous les deux aux toilettes. Doucement, elle glissa sa main vers l’assiette en porcelaine, tout en fixant son meilleur ami. Quand elle fut sure d’avoir capter toute ton attention, elle sourit malicieusement et poussa légèrement le récipient dans le vide. Suffisamment pour qu’il vienne s’écraser sur le sol dans un bruit fort. « Oh mince, quelle idiote ! » Ça c’était une exclamation à l’intention des serveurs, quant au jeune homme, il aurait une version différente. J s’approcha de lui et chuchota : « Ça remplacera la baffe pour cette fois, saleté. » Récupérant sa veste qu’elle avait lancé durant son show de tout à l’heure, elle se rhabilla avec entrain, avant de demander un énième service à son meilleur ami. « Je suis sûre que t’es pas venu à pieds, tu me ramènes au château ? Dans mon état j’y arriverais jamais toute seule. Et puis j’ai envie qu’on se pose dans ma chambre, tu pourra me parler de tes nouvelles inventions pendant que je décuverais. Ça te vas ? » Y avait intérêt que ça lui aille tiens.