→ Putain de bordel de… ! Comment cela avait-il pu arriver ? Il me semblait pourtant avoir été très prudent. Je l’avais toujours été d’ailleurs. Alors pourquoi mon plan qui était si parfait – j’avais mis tout de même des semaines à le peaufiner jusqu’au moindre détail – avait-il pu échouer à ce point ? Le F.B.I. aurait-il deviné mes plans et aurait-il tout mis en œuvre pour me stopper ? J’en avais bien l’impression… Pourtant, il ne me semblait pas avoir reconnu le moindre agent sur place. Il n’y avait eu que la police, tellement mauvaise que j’étais à deux doigts de me plaindre auprès la mairie de New York afin qu’ils pensent à améliorer un peu leurs services. C’est vrai, quoi ! C’était tellement ennuyeux de leur faire face que ça ne m’amusait même plus… Et pourtant, ce soir, l’un de leurs officiers avait miraculeusement réussi à me toucher alors que j’étais en train de m’échapper sur le toit des bâtiments – il faisait très sombre, en plus ! Et rien que pour cela, cet homme (ou cette femme, car je n’avais pas vraiment eu le temps de m’enquérir de cette information un peu inutile, à vrai dire) méritait une petite promotion.

En tout cas, cet incident était très embêtant car j’avais non seulement dû laisser mon butin à quelques milliards de dollars caché sur l’un des toits de la ville – ce qui ne m’arrangeait pas du tout puisque la police allait forcément fouiller les environs pendant les jours qui allaient suivre, ce qui voulait non seulement dire qu’elle avait la possibilité de retrouver le tableau volé pour lequel j’avais risqué ma vie, mais aussi, qu’il m’était impossible de le récupérer avant un long, très long moment… Mais dans quelle merde je m’étais encore foutue ?...

Il était à présent trois heures et demi du matin passé et je m’étais caché de la police pendant presque une heure avant de pouvoir atteindre en tout sécurité l’immeuble dans lequel j’habitais et qui était – encore heureux pour mes jolies petites fesses – loin du lieu du « crime », si je pouvais parler ainsi. J’avais donc peu de chance que la police vienne faire un tour dans le coin et pouvais donc souffler un peu, bien que cela me fut passablement difficile à cause de ma blessure. Elle n’était heureusement que superficielle – le peu que j’en avais vu –, mais la balle m’avait tout de même sacrément éraflée le flan de mon torse et j’avais perdu beaucoup de sang. Je vacillai vers l’ascenseur qui m’ouvrait ses portes et poussai un long soupir, pensant que j’allais enfin pouvoir me poser tranquillement chez moi et me soigner du mieux que je le pouvais, mais c’était sans compter l’arrivée impromptue d’un des résidents de l’immeuble. Je l’avais déjà croisé plusieurs fois dans l’ascenseur et il me semblait qu’il vivait dans l’appartement juste au-dessus du mien, mais je n’avais pas vraiment le temps et la forme pour les politesses habituelles et je tentai rapidement de cacher ma blessure, même si la sueur sur mon front, mon teint pâlot et mon essoufflement étaient autant de signes qui trahissaient mon état. Sans parler de mon air suspect, j’allais me faire repérer en moins de deux…