Central Park. Rien que c'est deux mots avec quelques choses de magique. Elliott adorait cet endroit, il pouvait y passer des heures entières, son appareil photo dans les mains à chercher le sujet parfait. Cela aurait été simple de photographier la nature autour de lui ou bien cet homme, peint en bronze et qui restait immobile à imiter une statue, mais ce n'était pas ce qu'Elliott voulait. Lui, il cherchait ce petit quelque chose en plus. Oh, ça pouvait être n'importe quoi : un éclat dans les yeux, un sourire, une pression de la main, une lumière un peu spécial, le plus infime changement qui transformait une scène des plus banale en un moment spécial qu'il fallait à tout prix immortalisé. Il faisait beau aujourd'hui, pas trop chaud, le temps idéal pour que tout New York semble s'être donné rendez-vous à Central Park. Elliott se balader dans la foule, serrant fort son appareil, vu le prix qu'il lui avait coûté, ce le faire voler était bien la dernière chose qu'il souhaitait.

Il finit par s'asseoir sur un banc, un peu en retrait, de là il pouvait tout voir. Sans vraiment y faire attention, il se mit a observé les gens de son âge qui passait devant lui. Il se sentait seul, assis sur ce banc, un peu perdu sans ses amis et dans cet endroit dont il ne parvenait pas vraiment à s'habituer, même après trois ans. Il commençait à se faire tard mais, il ne voulait pas rentrer, ouvrir la porte de son studio, manger seul à une table pour quatre, regarder la télé avec ses chats assis sur ses genoux, étudier un peu, bosser sur des sujets de photos à faire, aller se laver puis aller se coucher dans son grand lit vide. Il se faisait l'effet d'un de ces vieux célibataires, il aurait dû bouger, aller en boîte, draguer, se faire un coup d'un soir... Quoi que non, définitivement les coups d'un soir, c'était pas pour lui, il était trop romantique, il fallait qu'il connaisse l'autre, qu'il éprouve quelque chose pour cette personne. Peut-être devrait-il s'inscrire sur un site de rencontre ? Mais il n'était pas désespéré à ce point tout de même ? Tout ce qu'il lui fallait, c'était ce lever, ce mêler de nouveau à la populace, il devait bien y avoir des filles ou des garçons de son âge qui l'accepterait parmi eux et puis, peut-être qu'il ferait LA rencontre, c'était tout à fait possible que dans cette masse grouillante se trouve son âme-soeur.

Elliott soupira, il était définitivement trop romantique surtout dans ce monde ou les seules choses qui compte sont l'argent et le sexe. De toute manière, on lui avait toujours dit qu'il était trop rêveur. En soupirant, il se leva, de toute façon, il ne pouvait rien y faire, il avait beau essayer de changer, de devenir un peu plus extravertie, ça n'avait pas marché et puis, sa mère lui avait dit qu'il était très bien comme il était et que c'était aux autres de changer, pas à lui.

Et il fallait qu'il arrête de se plaindre, il n'était pas malheureux, bon sang ! Il avait une famille, des amis, un toit sur la tête, à manger dans son assiette, un avenir certes, un peu incertain mais, il aimait ce qu'il faisait. Tout un tas de gens auraient tué pour avoir ne serait-ce que le quart de ce qu'il avait, il devait se ressaisir !

Il sauta sur ses pieds et ce mit à marcher en grande enjamber vers la sortie du parc, la vie était belle, c'était ce qu'il s'efforçait de montrer à travers ses photos : que les plaisirs simples de la vie en font sa beauté. S'il n'était pas capable de comprendre ce qu'il essayait de dire aux autres alors à quoi bon ?

Surement une petite déprime passagère, se dit-il s'engageant dans la rue après être sortie du parc. Il aurait bien pris un taxi mais, entre le temps qu'il aurait pris à en avoir un et le prix qu'il aurait déboursé, au temps y aller à pied et puis l'avantage de New York c'était qu'il y avait toujours quelques choses à faire ou à voir et pour un photographe, c'était l'idéal, des millier de modèle à photographier, de l'inspiration partout dans les rues, comme s'il en pleuvait ! Même si sa famille lui manquait et qu'il se sentait encore un peu seul, loin de tout ce qui avait été son monde jusque là, Elliott ne pouvait pas s'empêcher d'être enthousiasme, il vivait à New York bon sang ! C'était le rêve d'un tas de gens et lui, lui le gamin tout droit sorti du Norwich il l'avait fait, il était là, marchant dans les boulevards tous plus célèbres les uns que les autres.

Et puis, vu comme il était parti, il pouvait très bien réalisé son rêve américain ! Bon, il y aurait du boulot, du sacré boulot même, le milieu des photographe, tels qu'ils soient, été assez fermer, il allait devoir faire ses preuves, sortir diplômé d'une des meilleures écoles du monde n'allait pas l'aider, au contraire, en imaginant qu'il soit majeure de sa promotion, on l'attendrait au tournant, il aura une certaine réputation à tenir. Mais cela en valait le coup, qu'importe les heures passer à trimer, qu'importe les gens qui lui rabâchaient les oreilles en critiquant son métier et en lui disant qu'il n'y arriverait jamais, il croyait en son rêve, il croyait en lui. Et quand on croit en soit et qu'on se donne les moyens de réussir, tout est possible.