→

 Le mariage traditionnel Chinois ? A vrai dire je n’y ai jamais pensé. Je me suis toujours considérée comme une vraie occidentale, désormais je vivais à New-York, pas en Chine ou au Japon, je n’étais plus soumise à ces vieilles traditions ridicule, j’allais épouser un homme que j’aimais,  pas n’importe qu’elle abruti qui demanderais ma main à ma famille. Enfin c’est ce que je pensais, la réalité était autre, maman se faisait des contacts en Chine par le biais d’internet où elle ventait ma beauté et envoyait des photos pour prouver que j’étais aussi belle qu’elle le disait. Des centaines de mails et de lettres à l’intention de ma chère mère, qu’elle triait  minutieusement. L’homme qu’elle choisirait, devait être Chinois de Taipei, il devait  être d’une famille importante, être un minimum beau et garantir à ma mère qu’il avait les moyens de subvenir à mes besoins.


Il devait remplir ce profil là, un point c’est tout, je ne comprenais pas vraiment pourquoi. C’est vrai, maman elle avait épousé mon père un japonais, elle avait quitté son pays et sa famille pour lui, alors pourquoi ne me laissait-elle pas trouver toute seule ? Pourquoi devais-je faire partie de ce groupe de femme que  l’on marie à un inconnu, que l’on considère comme un papier cadeau avec comme cadeau notre virginité, notre corps, notre vie. Les temps étaient dur, maman m’harcelait au sujet de « mes prétendants » et me criait qu’elle ne me laisserait jamais épouser un homme d’ici. En cas normale, j’aurais obéit à ma mère comme je le faisais tout le temps, mais cette fois ci c’était mon avenir, ma vie. Un jour elle partirait de ce monde et je sais que je regretterais beaucoup de chose que je n’ai pas faite, je ne veux pas regretter toutes ma vie un mariage sans amour, regretter de mettre donnée à un homme qui ne le méritait pas, non. C’était décidé ce soir, je prendrais mon courage à deux mains et irai parler à maman. Toute la journée, je ne faisais que penser à ce qui allait se passer, comment allait-elle réagir ? Pendant toute ma journée au travail, je demandais des conseils à des personnes susceptibles de me comprendre, mais pour eux cela était logique, si je ne voulais pas épouser une personne, alors je ne l’épouserais pas, un simple non suffirait. Je commençais à y croire jusqu’au moment venu. Elle se trouvait au salon, installée sur le canapé tout le long de son corps à rêvasser tout en buvant lentement son thé posé sur la table basse du salon. Elle n’avait pas l’air en colère, ni joyeuse, elle était neutre, ces cheveux était attaché et bien peigné, elle portait une jolie tenue traditionnelle et était maquillé. Elle allait surement se rendre quelque part, il fallait à tout prix que je lui parle avant qu’elle ne s’en aille. Je l’observais, là, devant le seuil de la porte, hésitant à rentrer ou à m’en aller loin pour ne pas l’affronter, je pris finalement une grande bouffée d’air avant d’entrer dans le salon et de me poser sur le fauteuil tout en l’appelant.


–« Maman il faut que je te parle c’est important »



-« 我在聽 »
Je t’écoute.



-« Je veux que tu arrêtes de me chercher un fiancé, je ne veux pas me marier, en tous cas pas maintenant. Moi aussi comme toi je veux aimer, savoir ce que l’on ressent à ce moment. Je ne veux pas épouser une personne qui ne m’intéresse pas, pour lequel je n’ai aucun sentiment et surtout maman, j’aimerais que tu arrêtes de vouloir que j’épouse forcément un Chinois, je veux épouser l’homme que j’aime, qu’il soit Chinois, Japonais, Italien, Afro-américain... »



Je ne sais pas ce qu’il s’est passé dans la tête de maman à ce moment là, mais elle s’est redressé de son canapé avant de commencer à se faire une natte tout en me fixant. Elle ne parlait pas, ne bougeait plus, seulement ces mains travaillaient. Que devais-je faire ? Lui crier de  me répondre ? Je m’étais tellement attendu à ce qu’elle se mette à crier et moi à riposter, je m’imaginais déjà lui dire de faire un effort et d’enfin apprendre à parler cette foutue langue, d’arrêter de me donner des conseils qu’elle n’avait pas suivis elle-même et de me laisser vivre. Finalement non, elle restait là à finir de tresser ces cheveux tout en me fixant, alors j’imaginais la suite. Peut être se lèverait-elle en me menaçant de me tabasser si je lui reparlais encore une fois « d’amour » ou me demanderait de qu’elle salaud suis-je tombé amoureuse et me battrait jusqu’à que je lui dise un nom. Sincèrement je ne savais pas et je trouvais que le temps que maman finisse sa tresse passait très lentement, lorsqu’elle eut terminé, elle s’allongea de tout son long sur le canapé avant de me sortir sa dernière phrase de la journée.


-« 愛，愛，一切什麼都不是. »
Aimez, aimez, tout le reste n'est rien.



Ce soir là, je n’ai fais que penser à cette phrase. Que voulait-elle dire ? Maman me donnait sa bénédiction ou elle voulait dire par là, que je…Je ne sais pas, maman n’a pas voulu plus m’éclairer, elle est restée dans cette position de momie jusqu’à vingt heure du soir où des invités sont arrivés, des Chinoises qu’elle avait surement dû rencontrer dans cette épicerie tenu par ce vieux pervers qui vend des produits venant d’Asie.  Cette phrase restera alors un grand mystère pour moi, je n’oserais jamais reparler de ça avec ma mère, pourtant j’ai le besoins de savoir, si le jour où je voudrais épouser un homme, que j’aime, qui n’est pas Chinois. Est-ce que je perdrais ma mère ? Si oui, je ne m’en relèverais pas.