Sujet: Feeling my way through the darkness | Awen. Lun 11 Nov - 17:00
FEAT. Sam Way
Awen Bran Llewellyn
24 ans → Né à Swansea le 24/09/1989 → Etudiant en Astrophysique célibataire → hétérosexuel → membre des Outsiders.
And who am i ?
★Quelles sont tes caractéristiques? → Il y a indéniablement quelque chose de dérangeant chez Awen. Il semble incapable de focaliser ses yeux dans ceux de quelqu’un d’autre. Lorsqu’il parle, ses yeux bougent dans tous les sens, assoiffés de détails, désireux de s’approprier chaque parcelle du lieu dans lequel il se trouve. De même sa façon de parler est quelque peu atypique. Il articule avec un soin excessif chaque mot sur un ton monocorde, dépourvu d’inflexion. Parfaitement ochlophobe, il n’est pas rare qu’il fasse une crise de panique, même quand la foule en question n’est composée que de cinq ou six personnes. Il déteste être l’objet des regards, les contacts physiques et mêmes oraux. Pour éviter un maximum d’attirer l’attention, il tâche de faire le moins de bruit possible ; il utilise souvent des chaussures aux semelles usées, il tourne la clé le plus lentement possible dans la serrure et bloque la clenche pour étouffer le bruit du verrou, il ne laisse jamais la porte claquer, il prend les objets du bout des doigts et les pose précautionneusement. Il coupe ses ongles très courts pour qu’ils ne claquent pas sur le clavier de son ordinateur. Il aime les endroits silencieux et sombres, tel que le cinéma et le théâtre. Il est impossible pour lui de rester dans une pièce qui n’est pas parfaitement ordonnée et rangée. Il éprouve un besoin irrépressible d’aligner les objets et de les classer quand c’est possible. Généralement, la logique de ses classements échappe aux gens. Il classe rarement par couleur ou par ordre alphabétique, préférant quelque chose de plus spécifié. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Il s’investit énormément dans tout ce qu’il entreprend et il finit toujours pas réussir, que ce soit en cours ou dans des activités telles que la cuisine, la peinture ou la musique. Il a d’ailleurs appris le piano quand il était enfant, mais a rapidement arrêter quand il a dû jouer en public pour ses examens. Cependant, il s’adonne toujours à la cuisine et au dessin. Dans ses dessins, il est capable de rapporter le plus infime détail de son modèle. Toutes ces manies découlent en fait de la pathologie qu’on lui a découverte lorsqu’il avait dix ans, le syndrome d’Asperger, un type d’autisme.
★Quel est le caractère de ton personnage? Il n’y a pas de demi-mesures avec Awen. Soit on le supporte, lui et toutes ses manies, soit on le méprise pour tout ce qu’il est incapable de comprendre. Dès le premier regard, on comprend qu’il y a quelque chose d’étrange chez lui ; que ce soit son regard fuyant qui vagabonde partout sauf sur votre visage ou sa manière de se tenir – droit comme la justice, les bras croisés sur la poitrine. De même, sa façon de s’exprimer est pour le moins atypique. Que ce soit des banalités ou une nouvelle importante, il énoncera tout sur le même ton monocorde. Ceux qui ont le courage et la volonté de surmonter cette attitude fermée, ne sont pas encore au bout de leur peine. Le pire est d’ailleurs à venir. Awen, c’est une série de petites manies qu’il serait bien inutile de combattre. Son besoin irrépressible de tout ordonner en a agacé plus d’un, sans parler ce regard terrifié qu’il vous lance lorsque vous faites un pas de trop vers lui ou quand il se retrouve dans un endroit trop bondé. Sa façon de frémir à chaque bruit, de se tenir debout comme s’il ne savait pas comment occuper l’espace qui lui était octroyé ou de s’attendre à ce que quelque chose lui tombe dessus, a le don de mettre mal à l’aise la plupart des gens. De même, comme tout Asperger, Awen est dans l’incompréhension la plus totale quand il s’agit d’interagir ou de comprendre ses semblables. La compassion, l’empathie ou l’ironie sont des choses qu’il ne semble pas avoir développées. Il est la plupart du temps désappointé par la violence des émotions humaines et n’en comprend que rarement la cause, et de toute façon, il fait son possible pour les fuir. Nonobstant, si on arrive à outrepasser toutes ces « petites » manies, il est indéniable qu’Awen est quelqu’un d’adorable, dont la douceur et la sincérité toucheront les cœurs les plus froids. En effet, Awen ne connait pas le mensonge ni la cruauté. Il est aussi particulièrement talentueux et doué dans tout ce qu’il entreprend – si on oublie l’interaction humaine. Intelligent et réfléchi, il pourrait même être un bon conseiller si vous arrivez à lui faire comprendre problème. Evidemment, si vous vous demandez s’il faut, oui ou non, rompre avec votre partenaire actuel, cela risque d’être assez long.
Well... It's my story...
Chapitre Un. 1994.
Assis sur une de ces chaises en plastique bleu qui caractérisaient les hôpitaux, Awen balançait à un rythme régulier ses jambes trop courtes pour toucher le sol. Cette chaise, il la connaissait bien. C’était la deuxième chaise en partant de la porte derrière laquelle sa jumelle était en train de se faire auscultée. Il fallait dire qu’il avait l’habitude de venir ici presque trois fois par semaine, quand sa sœur faisait l’une de ses bêtises habituelles – comme s’enfoncer un petit objet dans une narine ou dans la gorge ou foncer dans une porte vitrée ou dans les escalier. Il connaissait parfaitement les trois pédiatres qui avaient l’habitude de s’occuper de Maëlle, bien mieux que les femmes de la garderie et ses institutrices. Si la plupart des enfants détestaient l’aspect aseptisé des cliniques, Awen avait fini par en apprécié le calme. Il n’avait pourtant que cinq ans et demi. Chaque fois qu’ils venaient ici, son père se tournait vers lui, les lèvres crispés dans un sourire qu’il peinait à réprimer et disait : « A mon avis, à force de lui donner des coups de pieds dans le ventre de votre mère, tu as fini par la déglinguer ! » Et il éclatait d’un gros rire nerveux sous l’œil désabusé de sa femme. Mais aujourd’hui, il ne prit pas la peine de dire sa réplique, faisant les cent pas devant la porte, dégageant un intense sentiment d’urgence. Après quelques minutes à regarder le vide, Awen leva ses grands yeux marron vers son père, mais ce dernier ne sembla pas le voir. Cela faisait pourtant un moment qu’ils avaient tous cessés de s’inquiéter des accidents de Maëlle, mais un cet instant précis, l’homme dégageait une telle tension que Awen sentit ses bras et ses jambes fourmiller de panique et son ventre se nouer, lui donnant l’impression que quelque chose de décisif était en train de se jouer derrière cette porte. Il fallait dire que Maëlle ne semblait pas le suivre. Il avait commencé à parler très rapidement, mais la fillette restait résolument muette, se bornant à pousser des cris inarticulés, pareils à des mots arrachés à une gorge tranchée. Chaque fois qu’il les entendait, Awen devait réprimer le frisson qui grimpait le long de son échine et qui raidissait son dos de ses reins à sa nuque. Un bruit sourd s’échappa de la pièce où se trouvaient Maëlle, sa mère et ce quatrième docteur qu’Awen ne connaissait pas. Ni tenant plus, son père poussa la porte et y entra à longue enjambée. Awen en fit de même, mais il le regretta tout de suite. Sa mère, à genoux, tenait fermement la main de sa sœur dans laquelle vacillait un petit cube rouge. Devant elles, une boîte en contreplaqué percée de formes géométriques semblait s’élever, semblable à un mur insurmontable. « C’est là qu’il va ce cube, Maëlle ! » avait hurlé sa mère en écrasant la main de la fillette contre le trou carré. L’orthophoniste, d’abord figée dans son fauteuil par la stupeur, finit par se relever, interpellant la jeune mère à force de « voyons, calmez-vous, il faut lui laisser le temps ! » tandis que le père relevait sa fille puis sa femme et les guidait jusqu’au divan, où ils finirent par s’asseoir tous les quatre – Maëlle entre son père et son frère. La praticienne alla ramasser sa maudite boîte et la reposa soigneusement en face de Maëlle et lui retendit une forme – un triangle bleu cette fois. La fillette observa la boîte et la forme tour à tour, avec circonspection, avant de mettre l’un des angles du triangle dans sa bouche et de jeter un regard étonné vers son frère. Leur mère ne put retenir son soupir, alourdissant un peu plus l’atmosphère déjà étouffante. « Il faut lui laisser le temps » répéta le médecin, avec un temps de retard. Maëlle prit son temps, effectivement. Elle se laissa d’abord gagner par le sentiment d’urgence qui cisaillait l’air confiné du cabinet avant d’enfoncer avec force la triangle dans le cercle. Son gémissement, poignant, lorsque la forme refusa d’y entrer restera gravé dans la mémoire d'Awen pour le restant de ses jours.
Chapitre Deux. 1996.
Awen allongeait le pas autant qu’il le pouvait, forçant Maëlle à trottiner derrière lui, chose qu’elle faisait par séquence irrégulière car son attention dérivait toujours du dos de son frère à un ver de terre roulant entre les feuilles mortes ou un passant vêtu de couleurs vives. Dans ces moments-là, elle s’arrêtait, oubliant totalement son frère et l’endroit où ils étaient censés se rendre pour tendre ses petits doigts crasseux vers un tee-shirt étincelant ou un lombric moribond en poussant un de ses petits cris aigus qui la caractérisaient et qui constituaient sa seule façon de communiquer. Awen s’arrêtait alors, fixant sur elle un regard bien trop impassible pour un garçon de sept ans et rebroussait chemin, la tirait sèchement par le poignet sur une dizaine de pas avant de la lâcher et de laisser le même manège avoir lieu. Toute la joie qu’Awen avait éprouvé en recevant l’invitation pour l’anniversaire de Lucy Brooks – la fille dont il était accessoirement amoureux depuis un an – avait été balayée lorsque sa mère avait d’emblée conclu que Maëlle devait venir aussi. Ils n’étaient jamais invités nulle part. Les autres élèves les évitaient comme la peste. Ils méprisaient Maëlle et son incapacité à interagir avec eux. Dès qu’ils la voyaient arrivée, ils cachaient méticuleusement le ballon de peur qu’elle s’en saisisse et qu’elle ne veuille plus le leur rendre, comme c’était déjà arrivé à plusieurs reprises. Quant à Awen, ils le trouvaient tout aussi bizarre. Il avait toujours le maximum à chaque contrôle et ne parlait jamais et quand il finissait par le faire, il ne les regardait jamais dans les yeux. Il fallait dire qu’il avait honte de parler aux autres, car il savait que Maëlle n’était jamais loin et qu’elle viendrait tôt ou tard d’agripper à son bras et l’obligerait à venir voir sa découverte de l’heure. Leur mère avait été excessivement heureuse lorsqu’Awen leur avait parlé de cette invitation. Elle-même pensait souvent que ses enfants avaient quelque chose d’étrange, même si c’était plus flagrant chez l’une que chez l’autre. Alors, cet événement commun devint comme un noël avant l’heure. Elle les fit se vêtir de neuf pour l’occasion et acheta l’un des cadeaux les plus coûteux qu’elle put trouver. Elle les aurait sans doute accompagné jusqu’à la maison de leur amie si leur père ne s’y était pas opposé en prétextant qu’ils avaient des travaux à faire dans la maison – il avait fait un clin d’œil complice à Awen qui avait vaguement feint un sourire avant de se détourner. La maison de Lucy ne se trouvait qu’à un quart d’heure de la leur et à moins de dix minutes si on marchait au rythme qui s’imposait Awen. Cependant, il fallait aussi traverser une voie rapide à laquelle il devait impérativement tenir la main de Maëlle car « la connaissant, elle se laisserait capturer par les phares d’une voiture et ne pourrait plus en sortir » avait dit sa mère, tenant Awen par les épaules pour s’assurer de capter son regard. Ce n’était pas la première fois qu’ils la traversaient, mais elle le leur rappelait tous les matins avant qu’ils partent à l’école. C’est ainsi que, aussi en colère qu’il était, Awen s’arrêta devant le passage pour piéton et saisit la main de sa jumelle, la serrant assez fort pour qu’elle comprenne qu’elle devait se tenir calmement. À peine furent-ils arrivé de l’autre côté qu’il la lâcha et recommença à ruminer toutes les façons dont Maëlle allait pouvoir lui gâcher sa journée et celle de tous les invités. S’ils jouent au foot, elle s’accaparera le ballon et ne voudra plus le rendre. Elle ne pourra pas jouer à colamaya car elle ne comprend même pas les règles du jeu. Elle plongera sur le gâteau et s’en mettra partout. Ou alors, elle ne laissera même pas le temps à Lucy de souffler ses bougies. Elle piquera indéniablement une crise et ce serait à lui de la calmer. Elle tirera les cheveux. Courra partout et cassera des objets. Il ralentit le pas, soudain réfractaire à l’idée d’aller à cette fête. Il pourrait peut-être attendre quelques heures dans le parc puis rentrer et cacher le cadeau dans sa chambre et le donner à Lucy le lendemain. Mais il était persuadé que sa mère irait demander à la maman de Lucy si tout avait bien été. Ou que la maman de Lucy irait demander pourquoi ils n’avaient pas prévenus qu’ils ne viendraient pas. Il serait puni. Pas sa sœur, évidement. Sa mère lui demanderait pourquoi il n’avait pas été à l’anniversaire. Pourquoi il lui avait menti. Oui, il serait définitivement puni. Mais qu’est-ce que c’était d’être privé de télévision quand cela pouvait vous empêcher de connaître la plus grosse honte de votre vie ? Avant qu’il n’aboutisse à son raisonnement, il se rendit compte qu’il était arrivé devant l’imposante maison des Brooks et que Maëlle grattait à la porte comme une forcenée. La porte s’ouvrit, révélant la mère de Lucy qu’Awen reconnut à ses cheveux teints en rouge cerise. Elle les invita à rentrer et appela Lucy de sa voix stridente « Lucy ! Awen et Maëlle sont arrivés, viens les accueillir ! ». Il entendit la jeune fille pester et il comprit que c’était sa mère qui l’avait obligé à les inviter. Lucy apparut, traînant les pieds et tendant la main vers Awen, dans l’attente évidente de son cadeau. Il le lui tendit d’une main tremblante. Et elle tourna les talons en marmonnant un : « Merci, viens, c’est par ici. » Il attrapa Maëlle par le bras – l’empêchant de s’enfoncer dans le nez les clés qu’elle avait arraché de la porte d’entrée – et suivit Lucy dans le salon où les autres enfants jouaient, comme il le craignait, à colamaya. Ce fut une véritable catastrophe. Maëlle, sans doute folle de joie de voir tous ses camarades rassemblés, avait couru d’un bout à l’autre de la maison, ses petits bras plein de doigts sales tendus vers les autres. Ils l’avaient systématiquement repoussé, mais elle revenait toujours à la charge, leur arrachant les jouets des mains et leur tirant les cheveux quand ils avaient refusés de lui accorder de l’attention. Une fois qu’elle avait fait sa ronde, elle revenait, victorieuse, auprès d’Awen, qui s’était assis dans un coin, attendant que deux heures s’écoulent. Mais ce n’est pas cela qui poussa Awen dans ses retranchements. La mère de Lucy venait de poser le gâteau – il était magnifique : ses deux étages étaient recouverts d’un glaçage rose et blanc et l’image d’un cheval ailé surmontait le tout. Lucy s’était penchée, récoltant précautionneusement un souffle nécessaire pour éteindre les huit bougies qui s’alignait autour du cheval ailé. Maëlle s’était alors ruée vers Lucy ... et l’avait percuté de plein fouet, envoyant la tête de la fillette dans le gâteau plein de bougies allumées. Comme quelques mèches blondes avaient été saisies par les flammes, la mère, dans sa panique, avait jeté deux verres d’eau à la suite sur la tête de sa fille. Le silence avait duré une fraction de seconde avant que les regards consternés ne passent de Maëlle à Awen. Toute à sa panique, madame Brooks, qui épongeait le front de sa fille tout en réfléchissant à quand elle allait pouvoir l’emmener chez le coiffeur, se tourna vers Awen et aboya de sa voix stridente : « Ne devais-tu pas surveiller ta sœur ? » Rouge jusqu’au cou, il attrapa le bras de Maëlle et la traîna jusqu’à l’extérieur où il la lâcha directement. Et il courut, n’ayant que faire de ce qui l’entourait ou de la brûlure de son cœur et de ses poumons. Sa rage répandait un goût âcre sur sa langue, faisait frémir ses muscles au point qu’il craignait de ne plus pouvoir s’arrêter. Son pouls battait dans son crâne, tandis qu’il éprouvait la sensation que quelque chose s’était fermé en lui dans un claquement sourd. Cette chose qui lévitait depuis toujours en lui venait de s’abattre, révélant ce qu’il avait toujours caché. Il traversa la route, puis s’arrêta et se retourna. Ses yeux, vides, profondément enfoncés dans leur orbite, ne cillèrent pas tandis que Maëlle bondissait au-devant d’un camion de livraison. Sa bouche n’esquissa pas un mouvement tandis que le petit corps effectuait un vol plané sur plusieurs mètres avant de s’écrouler, telle une poupée désarticulée auquel on aurait coupé les fils. Il resta juste là, contemplant avec détachement la rose pourpre qui s'épanouissait autour du corps inanimé de Maëlle.
Chapitre Trois. 1999.
« Il est bizarre. Vraiment bizarre. » Avait-il entendu de la bouche de sa mère, un soir d’automne où ils étaient tous les trois – lui, sa mère et son père – assis dans le salon. Ses parents regardaient le journal télévisé tandis qu’il s’appliquait à rester le plus immobile possible dans un coin du fauteuil. Son père avait tourné les yeux vers lui, ne se demandant même pas de qui parlait sa femme, et avait passé une main tremblante dans sa barbe de trois jours, comme il le faisait chaque fois quand il était nerveux. Il inclina la tête, essayant de capter le regard, irrévocablement vide d’Awen. Il savait que Maria, sa femme, avait raison. Il se le disait souvent aussi, mais depuis la mort de Maëlle, cela était d’autant plus flagrant. Leur attention n’était plus détournée par les bêtises de la fillette et le problème de leur fils leur apparaissait enfin. Il s’en voulait de na pas avoir vu les signes avant-coureur. Awen avait toujours été un enfant excessivement sage. Il restait toujours calme tandis que sa sœur se mettait à hurler. Il avait toujours peu manger et son sommeil avait toujours été agité. Mais ils avaient toujours cru que c’était l’impact du comportement de Maëlle. À présent, il ne pouvait plus nier ce qui était aussi flagrant. « Tu ne penses pas qu’il l’a fait exprès, ce jour-là ? » reprit Maria, enfournant un calmant comme s’il s’agissait d’une sucrerie. Ses yeux rouges et ses pupilles dilatées trahissaient la névrose qui couvait en elle depuis deux ans. Les psychologues avaient dit que cela lui passerait. Arthur en doutait chaque jour un peu plus. « Nous irons voir le Docteur Harris la semaine prochaine » répondit-il finalement, s’attirant le regard méfiant de sa femme. Elle détestait aller là-bas, car chaque fois qu’elle y allait, le Docteur Harris lui demandait sur un ton condescendant, si elle voulait de nouvelles prescriptions. Maria avait accepté la première fois et Harris lui avait donné un rendez-vous, auquel elle avait refusé d’aller. Le Docteur Harris, bien que psychiatre, était presque le médecin de famille des Llewellyn. Il avait suivi l’évolution de Maëlle et avait reçu les trois autres membres de la famille après la mort de cette dernière. Cela faisait longtemps qu’il suspectait que quelque chose n’allait pas chez le jumeau de Maëlle, et il n’avait même pas eu besoin de lui parler pour en être persuadé. Si la jumelle souffrait d’une tare mentale, il était clair que le jumeau devait en avoir des traces aussi, même si elles étaient plus minimes. C’est ainsi qu’il ne fut guère surpris lorsque monsieur Llewellyn lui téléphona pour prendre rendez-vous pour son fils. Et encore moins quand il vit que la mère ne les accompagnait pas. Après une série de test, il se laissa aller contre son dossier et se tourna vers Arthur, qui se leva sans plus attendre et vint s’asseoir à côté de son fils. « Syndrome d’Asperger, avait soigneusement articulé le psychiatre, c’est une forme d’autisme. » Les sourcils du père s’étaient arqués d’incompréhension, mais il avait laissé le Docteur Harris expliquer en long et en large tout ce que cette pathologie impliquait. Problème d’intégration sociale, de communication et de perception cognitive. Autre forme d’intelligence. Mémoire extraordinaire. Pensée analytique. Perfectionnisme. Sensibilité aux détails. Il nota ses mots dans un coin de son esprit, se surprenant de pouvoir les mettre aussi facilement en corrélation avec ses souvenirs d’Awen. Quand il expliqua cela à sa femme, elle dit d’une voix monocorde que « cet idiot de médecin doit surement se tromper, allons en voir un autre. » C’est ainsi qu’ils se retrouvèrent, tous les trois, cette fois, dans le cabinet du Docteur Lloyds. Awen exécuta à nouveau la même batterie de tests – et éprouva un certain plaisir à ce que ses capacités soient ainsi sollicitées. Le Docteur Lloyds parla d’enfant à haut-potentiels. Et quand Arthur lui fit par du diagnostic du Docteur Harris, le psychiatre soupira et affirma qu’il n’était pas évident de diagnostiqué le syndrome d’Asperger et que certain de ses collègues le voyaient un peu partout. Et que, quoiqu’il en soit, Awen pourrait très bien mener une vie normale, comme il l’avait fait jusqu’à présent, HP ou pas. Syndrome d’Asperger ou pas. Jamais ils ne parlèrent de Maëlle et de son autisme avéré.
Chapitre Quatre. 2009.
Awen aimait les longues séries de bancs formels qui ornaient les salles de cours de l’université. Il pouvait se fondre parmi la masse d’élèves sans que personne ne s’intéresse à l’étrangeté de sa personne. Là-bas, il n’y avait personne pour essayer de comprendre qui était cet étrange garçon qui s’asseyait systématique à l’écart des autres et qui frémissait dès qu’un regard venait effleurer ses nerfs à fleur de peau. Il pouvait se contenter de s’asseoir à une extrémité du dernier banc et se laisser bercer par le silence qui entourait la voix du Professeur. Ce silence, à peine perturber par le claquement des touches de clavier et des stylos grattant les feuilles, exacerbait sa concentration, si bien qu’il ne voyait que rarement l’utilité de recopier les paroles du Professeur. Il retenait tout, gravant dans sa mémoire chacun des mots, chacune des inflexions. Il était venu s’installer à New York alors quelques jours après son dix-huitième anniversaire. Cela s’était décidé et fait rapidement. Personne n’avait essayé de le retenir au Pays de Galles, pas même ses parents qui avaient éprouvés un étrange soulagement de le voir partir. Sa mère ne supportait plus de voir cette face sombre et songeuse tous les matins. Elle s’était enfoncée dans sa névrose et passait son temps allongée sur le divan du salon, avalant ses cachets comme des tic-tacs. Elle n’avait même pas pris la peine de l’accompagner à l’aéroport. Quand il lui avait annoncé qu’il partait étudier aux Etats-Unis, elle avait soulevé ses lourdes paupières pour lui lancer un regard qu’il trouva idiot, avant de se renfoncer dans son sommeil chimique. Son père n’avait pas été beaucoup plus démonstratif. Il lui avait demandé s’il était sûr de sa décision et que, quoiqu’il en soit, il le soutiendrait. Arthur l’avait alors conduit jusqu’à l’aéroport où il avait maladroitement étreint son fils avant de le laisser se diriger vers le portique. Il en avait été de même pour son choix d’étude. Durant ses années lycéennes, il avait mis la même énergie dans toutes les matières, que ce soit dans en littérature ou en mathématique. Si bien qu’il aurait pu se diriger vers chacune de ses deux branches sans que personne n’ait son mot à dire. Il avait cependant choisi les mathématiques. Il aimait la solitude qui l’envahissait lorsqu’il devait résoudre un problème, sentir l’engrenage de son cerveau se tordre, s’enchainer tandis qu’il devait faire appel à tout ce qu’il connaissait pour trouver la réponse. Le docteur Lloyds avait également dit que, comme tout individu souffrant du syndrome d’Asperger, Awen était doué d’une intelligence particulière qui lui permettait de visualiser d’une façon différente. C’est ainsi qu’il se découvrit un talent pour tout ce qui touchait à astrophysique. Non seulement il était fasciné par l’inconnu que l’Univers cachait précieusement, mais, en plus, il était capable de retenir une quantité incroyable de détails en une poignée de secondes et de se situer dans l’espace avec précision, sans compter son esprit analytique. Outre son intelligence remarquable, Awen n’était pas mois à la marge des autres étudiants. Les autres avaient pourtant essayé de l’approcher, mais il refusait catégoriquement de se mélanger à eux. Il se raidissait dès qu’une voix l’interpellait, bondissait quand un coude percutait malencontreusement ses côtes, tremblait dès qu’il sentait des regards se poser sur lui. « T’es vraiment bizarre » avait un jour dit Cassy Park, une grande blonde qui s’intéressait à lui depuis quelques mois. Ses mots avaient fait écho à ceux de sa mère, quelques années plus tôt, dans l’esprit d’Awen. Il avait alors hocher la tête : après tout, bizarre n’était qu’un autre mot pour qualifier ce qu’il était. Asperger, selon Harris et surdoué, selon Lloyds. Mais en fait, il était juste bizarre. C’était un mot sur lequel tout le monde s’accordait, que ce soit les deux docteurs, ses parents ou tous les élèves de l’université. Bizarre.
my little secret
★Ton prénom ou ton pseudo & ton age → Shiro, 19 ans. ★Comment es-tu arrivé(e) ici ? → Qui ne connait pas, au moins de nom, NYC ? Le forum est suffisamment ancien pour s'être un nom, non ? Et je m'y étais déjà inscrite une fois, il y a pas mal de temps, mais j'avais abandonné, faute de temps. Et puis le revoilà. ★Ce personnage est-il un double compte ? → Nope. ★Présence sur le forum → Régulière, de passage tous les soirs au moins. ★Personnage inventé ou scénario ? → Inventé. ★Crédit images → Hersunshine sur Bazzart.
Mon exemple de RolePlay:
→Je n’avais pas besoin d’ouvrir les yeux pour savoir que je me trouvais dans ses bras. Ainsi, je savourais cet instant d’intense douceur, sachant pertinemment que la dure réalité viendrait rapidement me rattraper. Nos mains jointes sur sa poitrine se soulevaient au rythme lent et régulier de sa respiration ; il dormait encore. Un sourire vint étirer mes lèvres, encore gonflées de la passion qui nous avait animés la veille, tandis que j’inspirai profondément, jusqu’à ce que son odeur vienne imprégner tout mon être. Cela faisait un an que nous nous fréquentions et son odeur était l’une des nombreuses choses dont je ne pourrais jamais me lasser chez lui. À mes yeux, tous les shampooings masculins avaient la même odeur – j’avais commencé à le penser à l’époque où je partageais la salle de bain de mon père, et mon impression s’était renforcée lors de ma première colocation. C’était une odeur mentholée, légèrement musquée qui semblait directement s’attaquer à mes neurones. Autant dire que je ne l’avais jamais supportée. Mais Benjamin semblait échapper à la règle – ou étais-je trop éperdument amoureuse de lui ? – et dégageait une douce odeur de monoï, que j’associais depuis mon enfance à l’été. Avec langueur, les yeux résolument clos, je me contorsionnais de manière à plonger mon visage dans le creux de son cou, là où l’odeur était encore plus forte et où mon visage s’imbriquait parfaitement. Je venais à peine de me réveiller, mais le simple fait d’être dans ses bras, englobé par sa divine chaleur, faisait battre mon cœur plus vite. Je n’aurais su mettre en mot ce que je ressentais dans ces moments-là. L’intensité, la perfection de l’instant était telle qu’il n’y avait plus de place pour la réflexion. Il n’y avait plus que Benjamin. Sa chaleur. Son odeur. Le son de ses battements de cœur. Le mouvement de sa respiration. La sensation concupiscente de nos corps encore recouvert d’une pellicule de transpiration l’un contre l’autre. C’était rose, blanc, jaune, doux, éblouissant, brûlant. Interdit. Ce moment de bonheur vint irrémédiablement se teinter de culpabilité, d’un profond mépris envers moi-même. Mon amour pour lui me semblait incommensurable, mais était toujours teinté d’un goût amer que je ne me permettais pas d’oublier. Il n’y avait que dans ses bras que m’autorisais un moment d’absolution, mais une que j’étais plongée dans le silence qui suivait nos ébats, le dégoût que j’avais de moi-même revenait me hanter. Ces pensées me firent ouvrir les yeux. La tête nichée au creux de son épaule, la première chose que je vis fut sa peau délicatement ambrée. Cette vision m’apaisa et mes sombres pensées s’envolèrent aussi vite qu’elles étaient venues. Il avait ce pouvoir sur moi, et à cette sombre époque, ce n’était pas négligeable. Me redressant sur un coude, je posais mon regard sur nos doigts entrelacés. Il exerçait une pression ferme et inébranlable sur ma paume. Amusée, je passais ma jambe droite par-dessus ses hanches, repoussant nos mains au-dessus de sa tête. Ce mouvement fit frémir ses paupières, mais sa respiration resta stoïque. À califourchon, je posais ma main libre sur sa joue et en suivais le contour galbé. Un fin sourire vint orner ses lèvres tandis que je me penchais pour embrasser avec volupté le creux de sa clavicule. Il ne daigna pas ouvrir les yeux, cependant que sa main remontait le long de ma cuisse jusqu’à se nicher dans le creux de mes reins. À ce contact, je remontais le long de la peau douce de son cou, bécotant le coin de ses lèvres et la peau sensible sous ses yeux. Mon sourire s’agrandissait tandis que je sentais son souffle, brûlant, s’accéléré contre ma peau. Les draps frémirent tandis qu’il inversait nos positions d’un puissant mouvement de rein, me faisant étouffer un gloussement. Il s’arqua à son tour, jusqu’à ce que nos visages soient à quelques centimètres l’un de l’autre. Enfin, il souleva paresseusement ses paupières encore alourdis par le sommeil, me fixant de ses iris grises encore légèrement voilée. Son regard descendit le long de mon corps, s’allumant de lueurs de désir qui suffirent à hérisser mon épiderme. Toujours avec la même lenteur, il passa ses bras sous ma nuque et inclina la tête jusqu’à ce que nos lèvres se frottent dans un long baiser qui devint rapidement passionnel. Bientôt, nos lèvres se heurtèrent avec plus de violence, teintée du goût âcre qui précédait nos au revoir.
Dernière édition par Awen B. Llewellyn le Dim 24 Nov - 20:51, édité 14 fois
Invité
Empire State of Mind
Invité
Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen. Lun 11 Nov - 17:04
Impatiente de lire la suite !
Bienvenue sur le forum. Tu n'as pas déjà été sur le forum ton style d'écriture me dit quelque chose?
Sebastian E. Black
Empire State of Mind
a lion still has claws.
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▌ADRESSE : 2515 lexington avenue, #202, manhattan, avec le boyfriend.
Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen. Lun 11 Nov - 17:05
bienvenue parmi nous, bonne chance pour ta fiche
Guest
Empire State of Mind
Invité
Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen. Lun 11 Nov - 17:06
bienvenue parmi nous j'aime beaucoup le pseudo
Invité
Empire State of Mind
Invité
Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen. Lun 11 Nov - 17:09
Bienvenue parmi nous! =)
Invité
Empire State of Mind
Invité
Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen. Lun 11 Nov - 17:11
Merci vous quatre !
Devon > Je me suis effectivement déjà inscrite ici et y suis resté quelques mois, mais ça fait tellement longtemps que je doute que ce soit ça ! ( Et j'espère car j'avais l'espoir que mon style ait un peu évolué ! xD ) Je jouais Xavier Samuel, mais je n'ai plus aucune idée de mon pseudo. Tu m'as peut-être croisés sur un autre forum.
Dernière édition par Awen B. Llewellyn le Lun 11 Nov - 17:24, édité 1 fois
Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen. Lun 11 Nov - 17:21
guided by a beatin' heart
Saaaaaaaaam Waaaaaaaaay Rebienvenue alors !
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Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen. Lun 11 Nov - 17:22
Bienvenue parmi nous
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Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen. Lun 11 Nov - 17:29
Bienvenue parmi nous. Bonne chance pour ta fiche
Katerina M. Lehtonen
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what doesn't kill you makes you stronger
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Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen. Lun 11 Nov - 17:49
le titre Bienvenue !
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Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen. Lun 11 Nov - 18:06
bienvenue tu es très sexy et bon courage pour ta fiche !
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Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen. Lun 11 Nov - 18:08
Bienvenue
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Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen. Lun 11 Nov - 18:57
BB SAM WAY. Jamais joué et pourtant, il dégage un truc.
Re-bienvenue sur le forum et bonne chance pour ta fiche.
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Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen. Lun 11 Nov - 19:27
Bienvenue parmi nous Bon courage pour ta fiche
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Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen. Lun 11 Nov - 19:40
Bienvenue parmi nous Bon courage pour ta fiche
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Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen. Lun 11 Nov - 19:48
oh boy, cet homme bienvenue parmi nous
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Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen. Lun 11 Nov - 21:32
Bienvenue parmi nous !
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Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen. Lun 11 Nov - 23:19
Bienvenue
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Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen. Mar 12 Nov - 3:11
bienvenue ici & bon courage pour ta fiche si tu as des questions n'hésite surtout pas & si tu as le temps tu peux passer sur la chatbox pour te familiariser avec les membres.
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Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen. Mer 13 Nov - 4:23
Welcooooome
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Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen. Mer 13 Nov - 19:17
Merci !
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Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen. Mer 13 Nov - 20:25
Bienvenue chez nous
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Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen. Ven 15 Nov - 13:40
Sam freaking Way. Bienvenue sur le forum.
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Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen. Ven 15 Nov - 15:22
Bienvenue parmi nous
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Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen. Lun 18 Nov - 19:44
En vue de la date à laquelle tu as posté ta fiche, il te reste une semaine pour terminer ta présentation. Dans le cas contraire tu seras supprimé avec les comptes en danger de la semaine qui suit.
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Sujet: Re: Feeling my way through the darkness | Awen.