Well... It's my story !
and as charming as sad as it is, plays !
it does not begin with once upon a time

---

Lost trust, 21 grams of soul – all the sanity I ever owned is gone but I'm still breathing. ○ Une histoire a-t-elle forcément un début ou une fin ? Sommes-nous réellement obligés de la commencer par le commencement ? Non, bien entendu que non. Peut-être que le faire n’a strictement aucun sens, sur le fond ; peut-être n’est-ce pas l’ordre chronologique dans lequel se sont passés les évènements qui peuvent nous éclairer sur ce qu’ils sont, mais les évènements eux-mêmes. Mais cela est une chose commune de commencer par le début, semblerait-il.
Isaac est né un dix-huit mai, premier enfant d’un couple bien trop jeune pour avoir une famille. Sa mère était âgée de dix-huit ans tout juste et venait à peine de terminer le lycée ; son père était dans l’exacte même situation. Un accident. Voilà ce qu’il avait été. Un putain d’accident. Mais un accident aimé. Alors, aussi bien son arrivée n’avait pas été prévue, cela n’empêcha pas ses parents de le chérir, et c’est ainsi que leur famille se créa en cette journée ensoleillée. Ils étaient jeunes. Insouciants. Ils étaient jeunes et ils s’aimaient, et cela semblait suffire. Ils s’installèrent tous les trois dans un petit appartement de Seattle, aidés par les grands-parents des deux familles ; les parents d’Isaac allèrent à l’université pour se permettre d’avoir de bonnes situations. Le petit Isaac, lui, grandit doucement ; élevé à la fois par ses parents et ses grands-parents, il ne manqua de rien, et eut une enfance des plus normales.
Petit, Isaac était turbulent et intrépide, mais pas suffisamment pour que cela soit un véritable problème ; on le retrouvait souvent perdu dans le jardin de ses grands-parents, perdu dans la cave ou dans le grenier, à s’inventer des mondes imaginaires et à parler aux fantômes de monstres inventés. Une part de lui-même se sentait seule ; cependant, c’était seulement son désir de voir le monde qui commençait doucement à s’installer. Il s’intéressait au reste de l’univers, aux choses, aux cultures. Il prenait goût à l’inconnu et aux choses nouvelles. Lorsqu’il eut trois ans, sa petite sœur naquit ; très vite, une seconde, une troisième et une quatrième vinrent compléter la famille Fitzherbert. Il grandit. Il grandit sans réelle encombre, son côté turbulent s’accroissant, son mauvais caractère faisant surface et son désir de voir le monde grandissant ; pourtant, cela ne tâchait pas le tableau heureux de sa famille.
Pourtant, quelque part, il ne comprenait pas que sa place était peut-être ailleurs. Il ne comprenait pas que son désir de voyager, de découvrir était quelque chose de réalisable. Il ne se rendait pas compte parce qu’il ne connaissait pas. Il ne connaissait pas le monde. Il ne se connaissait pas réellement lui-même. On le laissait tout faire. Il s’intéressa bien vite à la nature et développa un intérêt très marqué pour les randonnés ou les promenades ; il se mit également à explorer les environs de chez lui sans que personne ne s’inquiète réellement pour lui. Il était débrouillard, après tout. C’était sans doute là le problème.
Il alla à l’école, se fit des amis. Il passait bien plus de temps à sécher les cours pour s’amuser plutôt qu’à perdre du temps à s’asseoir à une table en face d’un professeur ; chaque année fût comme une véritable torture dans son esprit si libre et évasif. Il était bon vivant, courtois et bien élevé, mais il n’en demeurait pas moins un garçon à problème teinté d’arrogance et coureurs de jupons. Ses parents arrêtèrent de compter le nombre de fois où il avait bien pu être renvoyé de cours ; le summum de son palmarès fût certainement le jour où un professeur le surprit en train de faire l’amour au sein même de l’établissement, conduisant ainsi à son exclusion. Garçon à problèmes, oui. Mais garçon économisant pour aller voir d’autres horizons. Garçon se fichant bien de toutes ces futilités et décidé à s’en aller au loin. Il commença à mettre de l’argent de côté dès son entrée au lycée pour financer les voyages qu’il planifiait ; ce fût en terminale qu’il décida de partir, laissant derrière lui des parents inquiets et des petites sœurs tristes de se répéter qu’elles ne reverraient leur grand frère que l’année suivante.
Mais il ne revint pas à la maison. Il fût seulement de passage à chaque fois pour fêter Noël ou un anniversaire ; ramenant dans son sillage des souvenirs et des photos de tout ce qu’il avait bien pu faire.
Japon. Italie. Europe de l’est. Asie centrale. Australie. Amérique du Sud et même pays du Nord. Isaac voyageait en véritable globe-trotteur, enchainant les petits boulots pour subvenir à ses besoins. Il y fit des rencontres, apprit des choses. Il mangea avec les doigts et apprit à ne plus mettre de sel dans ses repas en Egypte, à ne plus écrire en rouge en Corée du Sud ou à porter le kilt. Il enchaîna petits boulots et filles ; il ne revint aux Etats-Unis le jour de ses vingt-quatre ans.
L’année et demi qui suivit passa vite ; la curiosité attisée par ses différents voyage, il s’intéressa au maquillage comme moyen de transmettre des messages. Il rencontra une jeune demoiselle – amie d’une de ses sœurs – avec qui il finit par se mettre en couple quelques semaines plus tard. Sa chaine Youtube fût crée, au bout de quelques semaines il fût repérer ; il obtint un travail à New York en tant que maquilleur.
Tout alla vite, oui. Bien trop vite sans doute.