Sujet: ∞ j’veux qu’on baise sur ma tombe. (skylar) Lun 17 Fév - 20:32
FEAT. ADAM GALLAGHER
skylar ezekiel darcy
21 trop courtes années – presque 22 maintenant – et si peu encore à vivre → né dans un endroit qui lui est inconnu, puisqu’on l’a retrouvé sur le parvis d’une église de new-york → le 03/03 est la date de son adoption, qu’il considère comme sa date d’anniversaire désormais → étudiant en informatique, deuxième année. Célibataire endurci et sûrement pas prêt de se trouver quelqu’un de sitôt → homosexuel par tous les pores de sa peau mais totalement vierge qui s’assume malgré tout – enfin, il essaye de s’assumer → membre des ordinaries parce qu’il est juste un garçon comme tous les autres malgré sa foutue maladie qui lui colle à la peau.
and who am i ?
★ quelles sont tes caractéristiques ? → Il est orphelin. → Il a été abandonné par ses parents alors qu’il n’était qu’un enfant. → Un prêtre l’a trouvé sur le parvis de son église. → Il a ensuite été placé dans un orphelinat. → Son vrai prénom est Ezekiel. → Il a été adopté à l’âge de neuf ans. → Le prénom Skylar est celui que lui ont donné ses parents adoptifs. → Il se fait donc appeler Skylar désormais et n’utilise jamais son vrai patronyme. → On le surnomme parfois Sky – ce qu’il aime bien. → Il adore les jeux vidéo, les bandes dessinées et les role play games sur internet. → Il est un vrai geek et ne passe pas une journée sans allumer son ordinateur. → Il porte des lunettes car il est hypermétrope. → Il est vierge. → Il n’a en fait jamais eu de véritable relation amoureuse. → Il fuit un peu ses sentiments et les renie toujours. → Il n’accepte d’aimer que les membres de sa famille. → Il est fou de sa petite sœur Primrose, dix ans et toutes ses dents – ou presque. → Il la surnomme la Crevette du fait de sa petite taille – elle a été un bébé prématuré et a passé quelques jours en couveuse à sa naissance. → Son idole est Iron Man. → Il a gardé Lapinou, sa peluche de ses jeunes années – elle est sacrée pour lui. → Il fait des études d’informatique à l’université. → Il adore ses cours et s’y sent dans son élément. → Il est très assidu et refuse de manquer un cours sauf urgence. → Il est atteint de la mucoviscidose mais nie en bloc sa maladie. → Il veut continuer de vive normalement et refuse de laisser la maladie diriger sa vie. → Il n’avouera pas qu’il est malade. → Très peu de personnes en dehors de son entourage sont donc au courant pour son état de santé. → Il déteste les hôpitaux et les médecins. → Il a toujours refusé de faire des recherches sur sa maladie sur internet. → Il éprouve une grande rancœur envers ses parents biologiques qu’il n’a jamais connus. → Il est très admiratif de son père adoptif et sa mère adoptive est la femme de sa vie – avec sa petite sœur. → Il est homosexuel, sans en être certain. → Il n’est pas optimiste, reste très réaliste par rapport à son avenir. → Il refuse de faire des projets. → Il n’a aucun rêve, ni ambition. → Il sourit pourtant beaucoup, refusant de se laisser aller au chagrin. → Il peut paraître joyeux et heureux de vivre mais se sent pourtant comme déjà mort à l’intérieur.
★ quel est le caractère de ton personnage ? Skylar entretient une relation très étrange avec ses propres sentiments. Très affecté par l’abandon de ses parents, et bien qu’il n’ait aucun souvenir d’eux, il a vécu l’orphelinat comme une longue période de solitude et de froid. Se sachant malade, il avait perdu tout espoir de trouver un jour une famille qui veuille bien les accepter lui et sa mucoviscidose. Il travaillait pourtant toujours très dur pour être le meilleur partout, il aidait tous les autres enfants qui étaient dans le besoin, il faisait la lecture aux plus petits. Il mettait un point d’honneur à avoir toutes les chances de son côté pour qu’un couple l’adopte un jour. Lorsqu’il a trouvé un foyer, ça a été comme une renaissance pour lui. Une nouvelle vie. Il s’est peu à peu ouvert à ses parents adoptifs qui l’aimaient comme s’il était leur propre fils. Mais malgré tout, il restait un enfant très solitaire et presque réticent à se lier aux autres, de peur de souffrir d’un nouvel abandon. Aujourd’hui encore, il n’a que peu d’amis. De plus, il garde au fond de lui l’angoisse que ses parents adoptifs le ramènent à l’orphelinat. Il voit sa maladie comme un poids mais renie son statut de jeune homme malade. Il fait comme si de rien n’était. C’est la même chose chaque fois qu’il éprouve un quelconque sentiment, qu’il soit positif ou non. Il a peur de ses sentiments, ils l’effraient littéralement. Alors il préfère s’enfermer dans le monde virtuel de l’internet, caché derrière son écran d’ordinateur comme une protection autour de lui. Il préfère mettre de la distance entre lui et les gens. Il est pourtant une personne agréable, pleine d’humour et toujours serviable. Il aime aider son prochain, voir qu’il peut être utile. Il a souvent rêvé de se lancer dans le bénévolat sans jamais oser faire le premier pas. Il sort peu mais son groupe restreint d’amis arrive toujours à le convaincre de participer à une soirée de temps en temps. Il n’aime pas trop les night clubs, il préfère de loin les bars. Très attaché à sa famille, il leur est entièrement dévoué. Il se sent redevable envers ses parents adoptifs qui l’ont toujours accepté tel qu’il est. Ils l’ont adopté en sachant qu’il était atteint de la mucoviscidose et il les trouve très courageux d’avoir pris cette décision. Il n’a jamais vraiment aimé une autre personne que les membres de sa famille. Il se dit que ça n’en vaut pas la peine, puisqu’il va mourir avant les autres.
my little secrets
★ ton prénom ou ton pseudo & ton age → jess’ – kika. – vingt-quatre longues années. ★ comment es-tu arrivée ici ? → toujours la jolie fée blonde qui m’a montré le chemin. ★ ce personnage est-il un double compte ? → oui – heathcliff saint-james. ★ présence sur le forum → autant que faire se peut. ★ personnage inventé ou scénario ? → perroquet infatigable, ce sera bon ? ★ crédit images → avengedinchains (avatar) kika. (icône).
mon exemple de rp :
Je jette un énième coup d’œil à mon miroir et souris grandement de satisfaction. Je trouve que le rose met finalement bien mon teint en valeur et fait ressortir la chaude teinte chocolat de mes yeux enfantins. La robe descend parfaitement jusqu’à mes chevilles, le long tissu de soie brillant sous la lumière crue de mon halogène. J’ai un énorme nœud de tulle sur le devant de mon corsage, de la dentelle à la ceinture entourant ma taille affinée. Ridicule ? Oui, sans doute. En même temps, qui ne le serait pas ainsi affublé d’un déguisement de princesse ? Je ne sais pas ce qu’il m’a pris en achetant cette tenue de fête inappropriée mais j’ai pensé que ce serait marrant de faire la surprise à mon Doudou. Je sais combien sa solitude lui pèse souvent et que son quotidien s’en trouve assez terne et lassant, aussi me suis-je fait la réflexion qu’un peu de féminité dans sa vie de moine pourrait ramener un semblant de sourire sur ses jolies lèvres. Bien évidemment, je ne serai pas à son goût et je le sais parfaitement mais je crois que ça vaut le coup d’essayer. Qui ne tente rien n’a rien, après tout. Je suis seulement prêt à toutes les folies et imbécilités possibles et inimaginables pour lui faire retrouver goût à la vie. Pour lui montrer que ça en vaut la peine, que le bonheur reviendra un jour dans son petit quotidien réglé au millimètre près. J’aimerais pouvoir lui transmettre un peu de mon optimisme, un peu de ma joie innée. J’aimerais pouvoir remplacer cette épouse qui l’a délaissé. Mais, étant un homme, mon champ d’action s’en retrouve passablement rétréci – bien malgré moi, bien malgré mes secrètes envies. Je ne pourrai malheureusement jamais le combler complètement et je le sais. J’espère juste lui faire oublier pendant un instant qu’il est seul et triste à pleurer. C’est un peu une folie que de me déguiser en une princesse couleur rose bonbon. Je me fiche pas mal d’avoir l’air ridicule au possible mais je sais que c’est une folie. Que Theo-chou va encore une fois me prendre pour un taré tout juste bon à enfermer à l’asile psychiatrique le plus proche. Je crois qu’il devrait avoir l’habitude de mes excentricités désormais mais je pense que celle-ci est de loin la pire que j’ai pu lui faire subir depuis que l’on se connaît. Je sais combien je suis difficile à vivre au quotidien. Mon tempérament hyperactif et toujours atypique n’est certainement pas facile à suivre mais mon Doudou s’accroche. Courageusement. Comme s’il avait cette capacité incroyable et inhumaine à passer outre toutes mes bêtises complètement insensées. Je suis chaque fois un peu plus étonné de sa patience et de sa force de caractère. Je lui en fais pourtant voir des vertes et des pas mûres, tous les jours. Mais je suppose que je suis aussi celui qui amène un peu de couleurs à son quotidien terne fait de noir et de blanc. Tout comme il apporte un peu de nuances à mon caractère extrême. J’ai très vite compris que nous étions faits pour nous entendre, que nous nous accorderions parfaitement lui et moi. Tout simplement parce que nous nous assemblons harmonieusement, tout simplement parce que nous nous complétons. Lui et moi formons un tout, une entité unique en son genre. Et, sensible au bien-être de cette autre partie de moi, alors je fais en sorte que le calme et la paix reviennent réparer son petit cœur meurtri et blessé. C’est mon devoir, ma mission. Et surtout depuis que nous avons emménagé ensemble à New-York, je fais très attention à ce que rien ni personne ne lui fasse de mal. Il a déjà beaucoup trop souffert et il a déjà bien trop mal chaque jour pour que je tolère un peu plus de douleur insufflée dans sa poitrine. Je lisse les pans de ma robe bouffante, rajuste le diadème posé sur le haut de ma tête avant de sortir de ma chambre sur la pointe de mes pieds nus. J’ai dû abandonner l’idée de porter les chaussures à talons à la minute même où je les ai essayées pour la première fois – cet engin de torture féminine n’est vraiment pas fait pour moi et je ne sais pas comment font toutes ces femmes qui en portent chaque jour sans jamais broncher. Je traverse le couloir en silence, me faufilant discrètement jusqu’au salon où je sais que je vais trouver Theodor devant une émission que je déteste à la télévision. J’ai bien calculé pour être prêt à l’heure adéquate. Je dois avouer être un peu nerveux, je sens une boule désagréable me serrer l’estomac. J’ai peur que mon Doudou n’apprécie pas ma petite mise en scène, ou bien qu’il me trouve tellement ridicule qu’il ne saisisse pas la raison d’un tel comportement. Certes, mes méthodes ne sont pas conventionnelles mais je sais qu’il me connaît assez pour pouvoir comprendre tout ce cinéma en apparence puéril et sans queue ni tête. Dissimulé derrière le mur, j’observe un instant la silhouette de mon meilleur ami, assis sur le canapé. Pendant une courte seconde, j’ai l’idée de reculer et de retourner jusqu’à ma chambre pour ôter cette foutue robe qui commence à me gratter. Mais je ne suis pas le genre de personne à me dégonfler, à reculer devant un défi que je me serais lancé à moi-même. Et puis, l’important est que j’entreprends tout ça pour mon Doudou, et uniquement pour lui alors je ne peux pas lui faire faux bond. Même s’il n’est au courant de rien, je ne peux pas le laisser tomber. Je ne peux pas le décevoir. Je m’en voudrais trop de ne pas tenter cette stupide folie pour lui. Il le mérite. Il mérite un peu de joie et de bonheur dans sa vie. C’est tout ce qu’il me faut pour me décider de nouveau à avancer. Courant légèrement, je me place devant le poste de télévision et regarde mon colocataire avec un air faussement soulagé, à la fois émerveillé et énamouré. « Mais que vois-je ? je lance d’une voix suraigüe tout en fixant mon Doudou. Est-ce vous mon Prince ? Oh si vous saviez comme je vous ai espéré ! Je vous ai tant attendu ! Je me suis tant langui de vous, mon doux Prince ! » Je joins les mains près de mon visage et, souriant comme si je venais de voir l’une des sept merveilles du monde, je m’avance vers Theodor jusqu’à tomber à genoux devant lui, arborant un air des plus dramatiques. « J’ai désespéré de vous voir un jour arriver sur votre fier destrier, je continue, le ton exagérément pompeux. Mais vous voilà enfin ! Vous m’avez retrouvé ! » Je pose ma tête sur ses cuisses dans un long soupir forcé et efféminé. « Je n’ose imaginer tous les dangers que vous avez dû combattre pour venir jusqu’à moi. Comme vous êtes brave, mon Prince. Comme vous êtes courageux ! J’ai eu tellement peur que la vilaine Sorcière ne vous fasse prisonnier dans ses cachots humides et malodorants ! Un homme de votre distinction ne l’aurait pas supporté je le sais. » Dans un petit sursaut, je me redresse et enlace ses mains avec urgence. « Oh je vous en prie mon Prince, emmenez-moi loin d’ici, emmenez-moi dans votre château ! je supplie, un regard affolé fixé au sien. Partons vite ! Et allons vivre heureux jusqu’à la fin des temps, juste vous et moi, mon Prince. Vous, moi et notre belle ribambelle d’enfants qui auront vos yeux et mon nez. Après tout n’est-il pas parfait, mon nez ? Encore plus beau que celui de cette salope de Cléopâtre, non ? » Et je tourne légèrement mon visage de profil, attendant comme son assentiment.
Dernière édition par Skylar E. Darcy le Mar 25 Fév - 1:24, édité 4 fois
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Sujet: Re: ∞ j’veux qu’on baise sur ma tombe. (skylar) Lun 17 Fév - 20:33
well, it’s my story.
«Chers géniteurs que je n’ai jamais connus,
Non, je ne vous donnerai pas le privilège de vous appeler ‘papa’ et ‘maman’ dans cette lettre, ni jamais d’ailleurs. Vous ne le méritez pas. Et je vous en veux. Et, dans le même temps, je vous remercie. Oui, j’éprouve tout un tas de sentiments très contradictoires à votre égard. Vous vous en foutez probablement mais j’ai besoin de vous l’exprimer. Vous ne le saurez jamais mais j’en ai envie quand même. Pour me libérer de cette rancœur rageuse que j’ai au fond du ventre, au fond des tripes. Pour avancer. Devenir un homme.
Il y a tant de questions que j’aimerais vous poser, tant de ‘pourquoi’ auxquels je n’ai aucune réponse. Tant de mots qui se bousculent jusqu’à mes lèvres, acheminent leur route à mes doigts qui courent sur le papier. Pourquoi m’avoir abandonné ? Vous étiez pauvres, rêviez d’une vie meilleure pour moi que vous ne pouviez malheureusement pas m’offrir ? J’aime à penser que cette explication est le fin mot de l’histoire, de mon histoire. Ça répare les blessures béantes de mon cœur qui saigne – un peu. Est-ce parce que j’étais malade ? Vous ne pouviez supporter l’idée d’avoir un fils qui serait plus tard un poids pour vous alors vous m’avez laissé, là, seul, sans rien d’autre que cette médaille autour de mon cou pour me rappeler d’où je viens ? Mais je ne sais pas. Je ne sais pas d’où je viens. Quel est mon nom de famille, le vrai. Le vôtre. M’avez-vous aimé, au moins un peu ? J’aimerais me dire que oui, que j’étais votre fils après tout alors il est évident que vous m’aimiez. Mais, dans ce cas-là, pourquoi n’êtes-vous plus là ? Pourquoi ai-je dû attendre toutes ces années pour trouver ce qu’on appelle une famille, des parents ? Vous m’auriez suffi, vous savez. Peu importe qui vous êtes, je vous aurais aimé. Tout simplement. C’est sûrement stupide mais c’est ainsi que je le ressens là, entre mes côtes. […] Je dois tout de même vous remercier. Vous remercier de vous être débarrassé de moi ce jour-là. Parce que sans ça, jamais je n’aurais pu trouver ce foyer chaleureux et empli d’amour que m’ont offert ceux qui sont aujourd’hui mes parents adoptifs. Oui, après des années d’attente, j’ai enfin trouvé une famille qui voulait de moi. Qui m’acceptait tel que j’étais – avec ma maladie. Aujourd’hui, je suis heureux d’être devenu leur fils. D’être devenu un Darcy aux yeux de la loi comme dans mon cœur. Peu importe si dans nos veines ne coule pas le même sang, le fait est qu’ils m’apportent tout ce dont je pouvais rêver et même plus encore. Ils me soutiennent, m’accompagnent à chaque étape de ma petite vie. Et ma maladie ne les effraie pas, eux. Sans doute un peu, et c’est normal. Mais ils n’ont pas reculé, ils n’ont pas changé d’avis quand ils l’ont su. Ils m’ont adopté, peu importe que ma vie soit considérablement raccourcie du fait de cette foutue maladie qui me ronge. Je les aime, vous savez ? Oui, je les aime comme s’ils étaient mes vrais parents. Comme s’ils étaient vous. Est-ce que ça vous fait mal de le savoir ? Est-ce que ça vous soulage de savoir que je vais bien – autant que faire se peut, en tout cas – et que j’ai trouvé ce couple qui a bien voulu de moi ? Est-ce que vous regrettez de ne plus m’avoir dans votre vie ? […] Êtes-vous seulement toujours vivants ?»
Les trois coups sourds frappés à la grande porte en bois massif résonnent dans toute l’église. Le vieil homme, dérangé dans sa prière, hausse les sourcils avec étonnement. Il est tard, il n’a pas pour habitude de recevoir ses frères à une heure aussi avancée. Il lève les yeux vers le Christ crucifié et a un imperceptible hochement de tête. Lorsqu’il ouvre le battant, un vent froid et plein de neige le frappe de plein fouet. Son sang se glace et il frissonne. Dans la pénombre, son regard scrute le parvis mais ne distingue rien. Pas même une ombre. « Il y a quelqu’un ? » Seul un sifflement aigu du vent lui répond. Il réitère pourtant sa question et ne reçoit qu’un silence en retour. Interloqué, il va refermer la porte quand des pleurs déchirent la nuit pleine. Ils semblent appeler au secours, demander de l’aide. L’homme de Dieu baisse les yeux et rencontrent ceux, noyés de larmes, d’un petit être à ses pieds. Enveloppé dans une fine couverture de laine, posé sur carton défraîchi et déchiré, l’enfant gigote cependant que ses cris retentissent à nouveau. Son cœur se serre et s’attendrit. « Mon pauvre petit ange, lâche-t-il dans un souffle cependant qu’il se baisse pour envelopper le petit d’homme dans un pan de sa robe. Allons au chaud. Ici, tu seras à l’abri. » Le corps frêle tremble contre le sien. Les pleurs ont cessé. Les grands yeux sombres le fixent comme s’il était un être mystérieux. Il tente un sourire et un bras se tend vers sa joue, les petits doigts froids rencontrent la chaleur de sa peau. L’homme frissonne. « Tu es tout froid. » Il reçoit un sourire angélique en réponse. « Un bain chaud va te réchauffer. » Il dévêtit le corps pâle et frigorifié, le tintement de la médaille autour du cou fin attire son regard sur le doré qui scintille à la lumière des bougies. « Ezekiel, lit-il. C’est un bien beau prénom, Ezekiel. » Et avec un sourire, il plonge l’enfant dans l’eau chaude qui s’émerveille dans un petit cri en riant. Un rire qui sonne comme le carillon des cloches de son église.
«Je suis vraiment heureuse que vous vous soyez pris d’affection pour le petit Ezekiel, sourit la brune derrière son bureau. C’est vraiment un garçon extraordinaire. Il est très vif d’esprit même s’il ne parle pas beaucoup. Il est très intelligent et débrouillard pour son jeune âge. – Oui, il nous a montré ses cahiers de mathématiques avec beaucoup de fierté, s’amuse l’homme dans un sourire attendri. – Il semble tellement joyeux de vivre, s’émeut sa compagne. Je veux dire… Il est conscient de sa situation et pourtant il y a cette flamme de joie qui brûle dans ses petits yeux innocents.» Elle jette un coup d’œil à son époux et pose sa main sur la sienne. Il serre ses doigts avec affection. Pas besoin de plus, ils se comprennent. Leur décision est prise. «Nous voulons l’adopter, lâchent-ils dans un parfait ensemble cependant que la brune à lunettes leur sourit avec indulgence. – Voilà une nouvelle qui me réjouit, acquiesce-t-elle avant que sa mine ne se renfrogne légèrement. – Il y a un problème ? – Eh bien, avant que nous n’allions plus loin, je dois vous faire part d’une information que nous ne vous avions pas divulguée jusque là.» Dans la poitrine de la femme, son cœur semble se heurter contre ses côtes. C’est douloureux. Déjà, elle voit son tout nouveau bonheur s’effriter, se faner. Elle déglutit, son corps tremble. «Il faut que vous sachiez qu’Ezekiel n’est pas comme tous les autres enfants de cet orphelinat, se lance-t-elle avec prudence. – Oh oui, nous le remarquons bien, sourit tendrement le futur papa. Mais ça ne nous… – Je veux dire par là qu’il est vraiment différent. Et j’insiste sur le ‘vraiment’. – Que voulez-vous dire… ? se risque la petite blonde, ses doigts écrasant littéralement ceux de son mari. » Elle a peur, elle est terrifiée. Elle veut tellement cet enfant. Elle le sent, là, dans sa chair. Elle l’aime déjà comme s’il avait fait partie d’elle. Comme si elle l’avait porté. Ce serait injuste de le lui enlever maintenant. Ils l’ont tant désiré, cet enfant. Ils l’ont tant attendu. «Ezekiel est atteint de la mucoviscidose.»
Elle voit son enfant, allongé sur un lit d’hôpital. Il est faible et pâle. Ses petits yeux sont fermés et elle espère qu’il fait de beaux rêves. Qu’il rêve à une vie meilleure, sans maladie. Qu’il ne souffre pas. Elle tient entre ses doigts la main chaude, plus petite que la sienne. Si fragile. Elle déteste tant le voir ainsi. C’est si injuste. Il est si gentil, si adorable. Il ne méritait pas ça. Et elle l’aime tant, son fils. Il n’est peut-être pas la chair de sa chair, le sang de son sang, mais il est son fils. Et elle se battra pour lui, contre sa maladie. Elle le soutiendra, quoi qu’il arrive. Il remue dans son sommeil agité et elle passe une main douce sur son front moite en lui chuchotant des mots doux. Elle fredonne une berceuse enfantine qui arrive à le calmer. Le corps redevient immobile, la respiration, bien que lourde et sifflante, s’apaise. Elle déteste ces murs blancs, ces couloirs qui sentent les produits chimiques. Elle déteste ces chambres aseptisées. Il serait si mieux chez eux, dans son lit, sous sa couverture Iron Man qu’il aime tant. Elle n’a même pas pu apporter Lapinou, cette peluche abimée à laquelle il tient comme à la prunelle de ses yeux. Trop dangereux, trop de microbes. Elle a manqué d’arracher la langue à ce docteur qui ne comprenait pas que c’était important pour son fils d’avoir son doudou avec lui. Ce n’est pas lui qui doit calmer les pleurs et les plaintes déchirantes. Son regard fatigué parcourt le visage paisible de son fils. En silence, elle prie. Elle le prie de revenir vite, de rouvrir les yeux bientôt. De lui sourire à nouveau. « Tu devrais dormir un peu, ma chérie, souffle son époux à l’oreille tandis que ses bras s’enroulent autour d’elle avec une infinie douceur. Tu es épuisée. » Elle acquiesce doucement, ne retient même pas la larme qui vient rouler sur sa joue. « Je voudrais juste pouvoir le ramener à la maison, gémit-elle dans un murmure étranglé. » La pression autour de son buste se fait plus forte et d’autres larmes rejoignent bientôt la première. « Je sais, bientôt. » Mais les mots n’arrivent plus à la réconforter. Elle a déjà trop de fois vu son enfant sur un lit aux draps blancs ; elle a déjà trop de fois vu cet hôpital et ces docteurs. Elle sait. Il restera là encore quelques jours. Et les médecins défileront, et les rendez-vous s’éterniseront, et les examens s’enchaîneront. Ils épuiseront son fils, elle verra son regard se creuser, se ternir petit à petit. C’est si dur. C’est si dur de voir cette flamme s’éteindre, de voir son petit soleil être caché par des nuages lourds d’orage. Elle hait la vie, le Destin. Elle déteste ses parents biologiques qui l’ont tué avant même qu’il ne soit venu au monde. Et, pourtant, elle les en remercie aussi. Sans eux, sans cette maladie, elle n’aurait jamais rencontré cet être qui a donné un nouveau sens à sa vie.
(article posté le 1er avril, à 18h54.)
Aujourd’hui, grande nouvelle – ma mère est enceinte ! Je devrais sans doute avoir peur, sans doute détester ce petit être qui va grandir dans son ventre, mais c’est tout le contraire. Je suis fou de joie à l’idée que dans huit mois, un petit frère ou une petite sœur va débarquer dans nos vies. Pour être honnête, je préférerais un petit frère. Je pourrais lui parler de super héros, de pouvoirs, de bandes dessinées et de jeux vidéo. Les filles, ça n’y connait rien et c’est ennuyeux ! Elle ne pensera qu’à jouer avec ses poupées Barbie, à se maquiller et à sortir avec tout plein de garçons. Erk. Non, c’est décidé. C’est définitif, je veux un petit frère. […] Mais s’ils m’oubliaient quand même ? Même un peu. Je ne suis pas leur fils biologique et l’arrivée de cet enfant est comme un miracle dans notre famille. Maman se pensait stérile et après les vains efforts entrepris pour enfin avoir un enfant, je crois qu’ils avaient abandonné l’idée d’en avoir un à eux un jour. Pour voilà que la Vie leur fait ce cadeau. Et moi, j’ai soudain peur de rester sur le carreau, d’être laissé de côté. Ils ne me ramèneront pas à l’orphelinat tout de même, hein ? Ils ne vont pas m’abandonner, pas vrai ? Je sais bien que ma maladie est lourde et fatigante. C’est un investissement autant émotionnellement que financièrement. Je sais qu’ils en souffrent beaucoup parce qu’ils voient combien je suis parfois éreinté et mal en point. Mais je fais toujours beaucoup d’efforts pour ne pas m’apitoyer sur mon sort. Je ne me plains pas, ou très peu – je crois. Je vais tous les jours en cours sauf quand je suis vraiment trop faible pour seulement me lever de mon lit. Je ne suis sûrement pas l’enfant rêvé de ce fait mais je les aime. Je les aime et je ne supporterais pas de les perdre. Je ne supporterais pas qu’on me les arrache. Je ne veux pas retourner là-bas. Je ne veux pas redevenir orphelin. S’il vous plaît, Papa, Maman, ne me ramenez pas là-bas. Je vous aime tant.
30 décembre 2013.
“ Cher Journal, Encore une année de passée – bientôt. Bientôt 2014 et je suis toujours là, je suis toujours vivant. C’est incroyable et pourtant, je m’accroche. J’essaye de rester fort, je continue ma vie comme si ma mucoviscidose n’existait pas. Je fais semblant de rien, je fais comme si tout allait bien. J’ai appris avec les années que lui donner trop d’importance allait me pourrir la vie. Alors je ne veux plus y penser, je ne veux plus lui accorder la moindre seconde de mon temps sauf quand j’y suis forcé. Sauf quand je suis contraint de la laisser venir, ressortir. Comme aujourd’hui. Je vais passer le nouvel an à l’hôpital, je vais gâcher cette fête à ma famille mais je sais qu’ils ne m’en voudront même pas. Ma mère est inquiète, comme à son habitude ; mon père la console comme il peut, essaye de me redonner courage mais je vois à ses yeux fatigués qu’il a besoin d’attention lui aussi malgré tout. Et puis y’a la crevette, ma petite sœur adorée, cette jolie petite blonde aux grands yeux bleus qui amène comme un rayon de soleil chaud dans mon quotidien glacé. Elle a toujours le sourire. Même s’il lui manque désormais quelques dents, elle sourit. Tout le temps. Elle est une boule d’énergie et de bonne humeur à elle toute seule. C’est bon, ça fait du bien. Elle me redonne courage et foi quand tout s’écroule autour de moi. Là, elle s’est endormie contre moi. Maman a bien essayé de l’enlever mais elle reste accrochée à moi telle une ventouse. C’est mignon. Et c’est tellement apaisant de la sentir tout près. Son petit souffle chaud chatouille ma peau, ça me file des frissons qui me donnent envie de rire parce que ça « fait des guiliguilis » comme elle le dit si bien.
La pensée qu’un jour je devrai quitter tout ça me donne mal au bide. J’ai comme un nœud d’angoisse à chaque fois. Parce que ça me fait mal, parce que ça leur fera mal. Chaque fois que j’y pense, j’ai l’impression de les laisser tomber. De les abandonner. Alors qu’ils ont toujours été là pour moi, alors qu’ils ont tout fait pour moi. Et moi, ingrat, je vais les lâcher. Je suis égoïste, non ? C’est égoïste de les forcer à m’aimer autant alors que je mourrai dans quelques temps. Trop tôt, trop jeune. Trop vite. J’ai pourtant envie de vivre, de profiter de tout ce temps qu’il me reste aussi court soit-il mais je refuse de changer quoi que ce soit à ma vie. Ma maladie n’aura pas le dessus. Tout va bien, je vais bien. Je ne suis pas malade. Je suis comme tous les autres. Voilà, c’est ça – je suis comme tout le monde. Oui.
sky’@ironsky 3 Feb 2014 Dans un mois, 22 ans déjà. Qui sait si j’atteindrai les 23 ?
Dernière édition par Skylar E. Darcy le Lun 24 Fév - 21:13, édité 5 fois
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Sujet: Re: ∞ j’veux qu’on baise sur ma tombe. (skylar) Lun 17 Fév - 20:35
Rebienvenue
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Sujet: Re: ∞ j’veux qu’on baise sur ma tombe. (skylar) Lun 17 Fév - 20:36
Rebienvenue! ♥
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Sujet: Re: ∞ j’veux qu’on baise sur ma tombe. (skylar) Lun 17 Fév - 20:36
Sujet: Re: ∞ j’veux qu’on baise sur ma tombe. (skylar) Mar 18 Fév - 15:52
rebienvenue parmi nous & bonne chance pour ta fiche
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Sujet: Re: ∞ j’veux qu’on baise sur ma tombe. (skylar) Mar 18 Fév - 19:57
Gallagher. Rebienvenue sur le forum.
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Sujet: Re: ∞ j’veux qu’on baise sur ma tombe. (skylar) Mar 18 Fév - 22:05
re bienvenue !
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Sujet: Re: ∞ j’veux qu’on baise sur ma tombe. (skylar) Mar 18 Fév - 22:29
bienvenue ici & bon courage pour ta fiche si tu as des questions n'hésite surtout pas si tu veux commencer à discuter avec les membres tu peux toujours venir flooder dans cette partie ou bien te rendre sur la chatbox.
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Sujet: Re: ∞ j’veux qu’on baise sur ma tombe. (skylar)