Well... It's my story !
and as charming as sad as it is, plays !
it does not begin with once upon a time
2005. Une journée banale comme tant d'autres. A quelques détails près. M. & Mme Hadewych s'étaient réunis - accompagnés de leurs propres conseillers juridiques - dans un cabinet d'avocats. La raison de leur venue ? Le divorce de ces derniers. On pouvait penser que ce divorce allait se régler en bonne et due forme mais dès leur arrivée, dès leur regard croisé et dès le soupir de Madame Hadewych, la tension explosa de plus belle. «
Ce n'est pas moi qui ait la garde des enfants. C'est toi. » Monsieur Hadewych était un type à l'apparence anodine. Ce n'était pas franchement un bellâtre mais son intelligence, sa culture et son porte-monnaie compensaient. «
Oui, et alors ? » «
Et tu peux me dire où ils se trouvent actuellement ? A la maison ? Chez ta mère ? » «
Non mais je rêve ! C'est un problème qu'on a déjà évoqué, on est pas là pour ça et encore moins pour parler de ma mère. » Tandis que madame Hadewych était une femme fougueuse, coriace et indépendante. D'une beauté à couper le souffle, certains se demandaient pour quelle raison le Destin l'avait poussé dans les bras de cet homme qui ne l'égalait pas vraiment, physiquement parlant. Qu'importe, les contraires s'attiraient. «
Chez ta soeur ? » Monsieur Hadewych avait le don de titiller les femmes. Il le faisait tant dans sa vie professionnelle que dans sa vie sentimentale. En tant que businessman de renom, son emploi du temps s'avérait beaucoup chargé au point qu'il ne puisse pas voir comme il se doit sa 'femme'. En revanche, pour ses enfants, c'était une autre paire de manche. Il s'avérait être un père dévoué et attentionné. Personne ne pouvait lui reprocher cela. «
On est pas là pour parler de ça et je suis une excellente mère ! » «
Ou peut-être dans la caserne des pompiers à traîner avec des pompiers sympas ? » «
J'en ai plus qu'assez de ces allusions douteuses à propos de la manière d'élever nos enfants ! » Madame Hadewych, de son prénom Théa, était très souvent irritée vis-à-vis des propos sarcastiques que lui lançaient régulièrement son époux. De toute évidence, leur union n'allait pas tarder à s'estomper et tout cela ne sera que de l'histoire ancienne. «
Ils sont à la maison. Et j'ai le droit de te poser des questions à propos des enfants alors réponds ! » «
Ca fait sept ans que je m'occupe d'eux et je vais très bien ! » Nouvelle crise d'exaspération et nouveau questionnement de la part de 'Charlie', le - futur ex - mari de Thea. «
Je te demande où sont les enfants ?! » «
Charlie, je te déteste ! » «
Alors j'ai une idée, pourquoi tu n'irais pas te faire foutre ? » Bien entendu, pour les deux avocats, plus la situation tournait au vinaigre et plus le temps défilait et plus ils perdaient de l'argent et plus ... Ils en avaient bientôt terminé de leur énoncer la liste des faits. A présent, ils se devaient de passer à l'action et traiter les diverses demandes requises telles que 'Qui garde la maison ? Et le chien ? Et le palmier ?' Seulement avant d'entamer les raisons protocolaires, l'un des avocats osa prononcer le mot
miles et la situation dégénéra une nouvelle fis.
Round two. «
Je veux ces miles. » Le plus judicieux serait de partager et faire moitié-moitié ; c'est ce que proposa Ben, l'un des avocats. Manque de chance, vu la tronche que tirait l'époux, il était clair que sa réponse allait être négative. «
Il n'en est pas question ! J'ai gagné ces miles. » Bingo. «
Grâce à tes allers-retours à Boston pour voir ta p*te ? » Le sujet dérivait, comme souvent dans ce genre de situation. Charlie Hadewych était certes, un homme d'affaires occupé ainsi qu'un père de famille respectable, mais également un séducteur invétéré. «
Ce n'est pas une p*te, c'est une femme qui est libérée sexuellement. » «
C'est une strip-teaseuse alors arrête ! » Thea Wellington avait engagé un détective privé pour pister son mari et savoir si ce dernier entretenait une liaison extraconjugale. Ses dires se concrétisèrent rapidement lorsqu'on lui montra des clichés de son mari, à l'autre bout du monde, en compagnie d'une charmante jeune femme. «
Non ce n'est pas vrai ! » «
Elle s'appelle Angel et c'est une bitch aussi inculte que toi, analphabète ! » De son côté, Charlie ne niait pas cette relation. Il est clair que son mariage battait de l'aile depuis bien longtemps alors il s'était dit que, trouver une autre femme, ne pourrait que lui remonter son moral plutôt bas. «
Vas-y, prends donc tes calmants de merde. » Sous antidépresseurs, Thea tentait de calmer ses pulsions et autres maux de tête qui la rongeaient depuis un bon moment. Peut-être que la solution à son problème se trouvait là, juste sous son nez, mais qu'elle était trop aveugle pour s'en rendre compte. Les avocats finirent par changer de disque, discutant du bon vieux temps où tous les divorces se déroulaient sans encombres, ou les (ex)partenaires quittaient le cabinet, l'air béas et le sourire aux lèvres. Ils vinrent même à entamer un chapitre sur le mariage des deux amants, parlant de leur deux beaux enfants et de la chance qu'ils avaient de les avoir. Finalement, Charlie et Thea s'accordèrent un regard suivi d'un mince sourire. «
Vous voulez bien lui donner un verre d'eau pour ses cachets. » L'un des avocats s'activa à tendre un verre d'eau à la quadragénaire avant de scruter le visage du mari, impassible. «
Tu garderas les miles. » «
Non chérie, garde les. » Les papiers furent enfin signés. Charlie et Thea étaient officiellement divorcés et Thea avait la garde légitime de leurs enfants sans parler du fait qu'elle avait gagné les miles et que la maison sera bientôt sienne.
Mars
2008. Le divorce et toutes les emmerdes que ça comportait, c'était du passé. Je me présente - Rowan, Rom occasionnellement, vingt-six ans, profession ? officiellement, je tiens un cyber-café non loin du centre-ville. Officieusement, je suis hacker ou pirate informatique si vous préférez. Ca me botte de pénétrer dans la vie intime des gens par le simple biais d'un ordinateur.
J'ai vécu chez ma mère par le passé. Quatre ans ? Peut-être cinq, je ne me rappelle plus. Avant, j'étais chez mon père ... C'était moins plaisant sachant qu'il n'était pas souvent là et que je pouvais pas profiter de sa présence comme j'aurai voulu. J'ai toujours été proche de mes parents même après leur divorce, ça n'a pas changé. Il m'arrive de temps en temps de revenir chez ma mère et de passer du temps avec elle mais également avec ma soeur (soit dit en passant, ce n'est pas la soeur la plus pénible au monde bien qu'elle en tienne une couche). En ce moment, ce que je fais ? Je suis planté devant le pc, à mater le profil Facebook de ma soeur. Un passe-temps comme un autre, j'aime bien l'espionner et surtout voir si ses amies sont 'bonnes' ou non. «
Rowan ! Qu'est-ce que tu fous ici ? Tu dégages de ma chambre et de mon ordi ! » Elle, c'est Marla. Elle est un peu sous les nerfs ces temps-ci car elle ne sait pas si le gars avec qui elle veut sortir va vouloir d'elle ou la rejeter. Les histoires de filles, ça n'a jamais été mon truc ... logique. «
Qui s'est ce Simon ? C'est un ami à toi ? Il est sympa ? C'est ... ton p'tit-copain ? » lançais-je à ma soeur avec une voix mielleuse. Bien sûr, elle déboula dans la chambre, jouant des coudes ou plutôt des doigts pour fermer la fenêtre internet de son compte ... en vain. En quelques instants, j'avais eu le temps d'envoyer un message à ce fameux Simon, lui demandant s'il voulait bien sortir avec ma soeur - en me faisant passer pour elle, bien sûr - «
Qu'est-ce que t'as fait ? Bordel Rowan, t'es vraiment chiant ! » Je ne pus dissimuler plus longtemps mon sourire satisfait et m'ôtais de son siège pour m'affaler sur son lit. «
S'il te répond non, c'est que c'est vraiment un pauvre type. » «
Ouais, comme toi ? T'y connais rien à ce sujet-là alors écrase ! » En bon frère que j'étais, je protégeais ma soeur contre tout individu suspect qui entrait dans sa vie sauf que parfois, l'inverse se produisait et c'était elle qui prenait la relève. «
Je te rappelle que l'autre folle que t'as eu en copine t'as quitté parce que tu buvais trop, celle d'avant parce que tu l'as trompais, celle encore d'avant parce que t'étais sorti avec sa meilleure amie et ... » «
Ca va, j'ai compris. C'est pas pour autant que j'suis pas un bon frère. » Mon sourire voilait les pensées qui imprégnaient mon esprit suite à tout ce que ma soeur venait de débiter. Ouais, c'est vrai que ma vie sentimentale était merdique mais je savais qu'un jour, la chance serait de mon côté. «
MARLA ! Viens m'aider ! » Ma mère venait de rentrer, me faisant immédiatement sortir de mes pensées. «
Oui Mama, va l'aider. » Mama, c'était THE surnom que ma soeur détestait mais je dois dire que ça lui allait bien. «
Raaah, J'arr ... IVE ! Toi ! Pas touche à l'ordi. » Une menace de sa part ne me faisait ni chaud ni froid mais pour lui faire plaisir, j'acquiesçais d'un signe de tête. Quelques minutes plus tard et me revoici devant sa page FB, à scruter les dernières publications qui apparaissaient sur son mur. Le Simon n'avait même pas daigné lui répondre alors qu'il s'avérait connecté sur la messagerie instantanée. Un crétin.
Suppression immédiate. «
ROOOWAN !!! Je t'ai dit quoi ?! » Et merde, Marla venait de refaire irruption dans sa chambre et me mis rapidement à la porte. «
Elle est pas mal ta copine, la p'tite blonde aux yeux clairs ! Zooey c'est ça ? Faut que tu me la présentes. » «
Dans tes rêves, maintenant tu m'fous la paix ! » Me claquant la porte au nez, je m'écrasais contre la rambarde de l'escalier, ne pouvant contenir plus longtemps mon rire à mesure que j'entendais ma soeur râler. «
Et qu'est-ce que t'as fait sur FB ? ... Simon ! Pourquoi t'as supprimé SIMON ?! Et pourquoi mon ordi râme ? ROWAN T'ES TROP CHIANT !» Ouais, j'étais le frère le plus sympa du monde.
«
50$ si t'arrives à choper la blonde là-bas. » Tête relevée et regard tourné en direction de la demoiselle se trouvant pile dans ma ligne de mire, je me permis un rictus avant de me pencher en direction de Jay, mon meilleur ami. «
50$ pour une fille pareille ? Je cracherai le double mon vieux. » Jay me dévisageait un instant avant de m'offrir une poignée de mains chaleureuses. «
Va pour 100. Bon courage man. » Du courage ? En avais-je vraiment besoin pour aller séduire une fille ? Il me suffisait d'esquisser un sourire ou bien de passer une main assurée dans mes cheveux pour qu'elles ne tombent toutes à mes pieds. Si j'en faisais trop ? Oui, c'est vrai. Je me croyais irrésistible, le Batman de la drague et pourtant, je n'étais qu'un gars de vingt-six piges qui cherchait en vain à sa caser ou à se taper une fille pour la soirée. Alors bien sûr que j'arrivais à emballer des filles - et pas seulement des filles faciles - comme celle que Jay m'avait demandée d'aguicher. Ce gars-là était mon meilleur pote et c'est avec lui que j'effectuais les paris les plus tordus, les plus déjantés, les plus cons en soit. De toute mon enfance, j'avais jamais connu un gars aussi... sensé (?) que lui. Il avait vécu une enfance difficile et au lieu de plonger et de toucher le fond, il s'était réfugié dans le catéchisme, comme pour se soigner. Mais ça n'en faisait pas un enfant de coeur loin de là.
«
Je reviens. Je t'attends dehors. » Ah oui, j'en avais complètement oublié la jolie blonde que j'avais réussi à approcher. Elle s'appelait Cassie - cf Cassandra - Je m'étais débrouillé pour l'aborder tout en douceur, lui parlant de mes fausses études de médecine passées à Stanford, de mes diverses passions et, suite à sa demande, je lui ai même chanté le refrain d'une chanson de Ed Sheeran - mais je crois qu'à ce moment-là j'ai du passer pour un con - «
Compte sur moi. » Nouveau sourire enjôleur suivi d'une tape bien placée en-dessous du coccyx ; j'allais remporter mon pari, c'était une évidence. J'avais fini par me pointer dans la ruelle jouxtant le club, non sans envoyer un message à Jay pour l'avertir qu'il devait sortir le pognon. Je patientais donc, seul et complètement gelé - puisque les températures avaient considérablement chutées durant la nuit - jusqu'à ce que la porte de derrière ne s'ouvre. Deux hommes, la quarantaine bien passée, plutôt baraqués - largement plus que moi - s'engouffrèrent dans le passage pour me faire face. L'un deux portaient un blouson en cuir à la Grease, l'autre avait le crâne rasé et des tatouages sur ses avants-bras. «
Hey James, j'crois qu'on a trouvé notre gars. » «
Rowan, c'est toi ? » Immobile, je restais béas, à les fixer, l'un comme l'autre. Que me voulaient-il ? Ces molosses semblaient se charger de la sécurité mais faisaient également le nettoyage d'individus leur apparaissant comme suspects. Etait-ce mon cas ? C'était fort probable. «
Je peux vous aider peut-être ? Il me semble que vous êtes un peu perdus. » Mon sourire était crispé tout comme mes jambes qui s'évertuaient à reculer à mesure que les deux hommes s'avançaient. «
Oh, mais faut pas avoir peur. On veut juste te faire comprendre quelque chose. » L'un des types était suffisamment proche de moi pour m'empoigner et me fracasser contre le mur. En cet instant, il m'était difficile de jouer aux gros durs ; pourtant, gardais-je tout de même cet air inquisiteur en leur direction. Je ne savais pas qu'elle était la raison de leur venue mais une petite voix me disait que j'allais très vite découvrir la vérité. «
On vient de la part de Larry, tu sais ... Le proprio du club. » Oh oui, ce bon vieux Larry .. Comment allait-il ? «
Il t'a vu fricoter avec sa fille et ça lui a pas mais alors pas du tout plu. » Je vous passe les détails de la scène suivante. La seule chose dont je me souvienne fut la menace de l'un des deux gars «
T'approches plus de Wendy ou on te retrouvera et on te fera la peau la prochaine fois. » J'avais perdu connaissance peut-être une minute, ou deux. Jay m'avait ramassé - à la petites cuillères - avant de m'emmener chez lui - et non à l'hôpital car j'avais refusé -
Résultat : arcade sourcilière + lèvre inférieure fendues et/ou ouvertes, côtes froissées, entorse au poignet gauche ... Sans parler de mes habits à moitié tachetés de sang et des 250$ qui avaient mystérieusement disparus de mon porte-feuille. Bref, j'avais pris une sacrée dérouillée par des types qui avaient certainement été payés des clopinettes pour régler mon cas. Mais le pire dans tout ça, n'était pas d'avoir eu droit à la raclée du siècle. Non, le pire dans tout ça fut que la fille dont j'avais cru percevoir la sincérité et la franchise ne m'ait même pas donné son véritable prénom ! Au final, les femmes étaient toutes les mêmes, que des
biatchs en puissance.