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Gabrielle Dumoulin [ADMIN]

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MessageSujet: Gabrielle Dumoulin [ADMIN] Gabrielle Dumoulin [ADMIN] EmptyJeu 28 Mai - 21:04



« Gabrielle Charlotte Dumoulin »
Feat. Hayley Williams

Âge : Vingt et un ans.
Date & Lieu de naissance : Paris, 22 mai.
Groupe : Adultes
Métier : Musicienne, photographe
Prédéfini ou Inventé : Inventé.



Sweet about me :
Gabrielle Dumoulin [ADMIN] 10
Gabrielle Dumoulin [ADMIN] 9 Gabrielle Dumoulin [ADMIN] 29

« MORE ABOUT MY PERFECTION »


Physique & Style :
    Un visage fin, délicat, gracieux donne à cette demoiselle un teint de poupée, jolie et mystérieuse. Ses paumettes hautes sont naturellement rosées, transformant la poupée en porcelaine, rehaussant sa pâleur de sa peau. De plus, de fines lèvres roses achèvent ce beau visage, qui montre les origines mondaines de cette jeune fille. Au milieu de tout cela, un regard hypnotisant vous sonde, vous perce jusqu'au plus profond de votre être. Deux grands yeux verts, profonds et mystérieux, cachant un passé difficile sous une lueur malicieuse plus ou moins forcée.
    Ajoutons à cela un corps minuscule, comme une enfant n'ayant pas assez grandi. Pourtant, ce petit corps, frêle et fragile, est tout en élégance. Des formes discrètes mais bien présentes, un ventre plat, de jolies jambes... Ce corps, tout en proportions féminines, achève une silhouette digne de son rang sociale. En effet, sa démarche, sa prestance, tout en elle démontre un style de vie "supérieur", qu'elle tente tant bien que mal de cacher. Mais, comme on le dit souvent "chassez le naturel, il revient au galop". Et, lorsque l'on a été élevée ainsi durant toute l'enfance, les mauvaises habitudes sont difficiles à oublier.
    Pourtant, le message délivré par son corps n'est pas le même que celui délivré par ses vêtements et sa chevelure. En effet, tant son physique rappelle son passé, tant le reste montre sa personnalité. Du moins, son ancienne personnalité. Toute en extravagance, telle pourrait être décrite Gabrielle. Des vêtements colorés, composés de shorts et de jeans, de t shirts bariolés, de débardeurs à l'image de ses groupes de rock favoris, des collants aux motifs multiples, des chaussures hautes, rayées de toutes les couleurs. Et ses fameuses lunettes ! Grosses, lui mordant la moitié du visage, protégeant ses yeux fragiles du terrible soleil, elle n'est pas des plus discrètes quand elle le porte sur son nez. Lorsqu'elle sort, elle porte toujours une petite veste de cuir, féminine mais tellement rock'n'roll.
    Le plus impression reste tout de même ses cheveux. Oranges, rouges, jaunes, roux... Elle aime jouer avec les couleurs, avec les coupes, passant du dégradé à la frange sans aucun soucis. Elle aime tester, essayer de nouvelles choses, s'amuser avec sa chevelure, lui donnant ce profil atypique et reconnaissable de loin.

Caractère :
    [U.C.]

Signe(s) particulier(s) :
    Gabrielle possède un piercing au nez, un "bullring". En effet, il s'agit d'un simple anneau, au milieu de son nez, qui lui donne des airs de taureau. Pourtant, il s'enlève facilement et elle peut donc le mettre à sa guise. De plus, elle possède un petit tatouage à la cheville, représentant un petit lézard noir.

Orientation Sexuelle :
    Gabrielle n'a jamais douté de son hétérosexualité. Elle a toujours été attirée par les garçons et non par les filles. Point final.

Citation favorite :
    « Si ce que tu dis n'est pas plus beau que le silence... Alors ferme ta gueule ! »

« BEHIND THE COMPUTER »


Prénom : Morgane.
Âge : 18 ans.
Comment as-tu connu ce forum ? : Euh...
Ton avis (design, contexte, ...) : Mah, mais j'adore Kimmy.
Présence sur le forum : Variable.
Autre(s) compte(s) : Nope.

« I'M SO BEAUTIFUL »


Gabrielle Dumoulin [ADMIN] 0hayley05



Dernière édition par Gabrielle C. Dumoulin le Dim 18 Juil - 19:31, édité 9 fois
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MessageSujet: Re: Gabrielle Dumoulin [ADMIN] Gabrielle Dumoulin [ADMIN] EmptyJeu 28 Mai - 21:04

Gabrielle Dumoulin [ADMIN] 11l776h

♣ I N T R O D U C T I O N

« J'ai toujours séparé ma vie en chapitre, comme un livre, un roman que j'écrirais au jour le jour. On dit que les écrit restent. Parfois, j'aimerais détruire certaines pages de mon livre, oublier les souvenirs qui y sont liés. Mais c'est impossible. Je me contente de tourner la page, de mettre de côté les précédents paragraphes. Chaque nouvelle page est une nouvelle partie de ma vie, bien plus belle, bien plus importante que la précédente. Je n'arrive à regretter aucun chapitre de mon existence, car je sais que, sans eux, je ne serais pas là aujourd'hui. Je ne serais pas dans ses bras... »


Gabrielle Dumoulin [ADMIN] 5bbtj4

C H A P I T R E ♣ P R E M I E R

Lundi vingt-deux mai dix-neuf cent quatre-vingt huit. Une date banale, sans élément marquant dans les annales. C'est ce jour sommes toute très normal qu'elle choisit pour faire sa grande entrée dans cette vie qui ne sera qu'un spectacle pour elle. Scène de théâtre dont elle sera la principale actrice, le personnage incontournable, dans cette vie d'apparence et d'argent. L'on dit que l'on ne choisit pas ses parents, que l'on ne choisit pas sa vie. Gabrielle en est le parfait exemple, sans doute.
La scène se passe dans une clinique privée de Paris. Présents, Madame Dumoulin, bien entendu, ventre rond et tendu de rigueur, gémissante de douleur sur la table, entourée d'une armée d'infirmières en blouse rose. Entrée triomphante du père de famille, sueurs collée au front, ayant quitté en toute hâte une réunion de la plus haute importance pour assister à l'événement. Les gémissements de Madame laissent place aux cris, alors que le médecin dicte ses ordres, sous fond de bip du moniteur cardiaque. Il faudra un peu plus d'une heure avant que l'on n'entende les hurlements aigus d'une petite tête blonde, mouillée, ensanglantée, apeurée par ce monde nouveau. Sa vie est une pièce de théâtre, son premier acte vient de commencer.

Pour réellement comprendre les subtilités de l'histoire qui s'écrit sous nos yeux, il faut revenir quelques années en arrière. Dumoulin, un nom sommes toute banal, héritage d'ancêtres meuniers sans doute. Nulle particule ne vient le précéder, preuve d'un manque absolu d'origines nobles, plus grand regret de la mère de notre jeune individus. Les Dumoulin, comme bon nombre de leurs amis à l'époque, ont vu fleurir leur empire lors de la Révolution Industrielle, essor de la société de haute bourgeoisie. Générations de riches industriels, directeurs à la poigne de fer, se sont succédés à la tête de l'empire familiale, augmentant un peu plus chaque fois le capital, ajoutant un zéro de plus au compte bancaire à la somme colossale. L'on ne sait avec exactitude les montants mais une chose est sure. Les Dumoulin font partie des plus riches français et ils ne s'en cachent pas. Bien au contraire même.
L'on pourrait donc dire que Gabrielle est née avec une cuillère en argent dans la bouche – même si certains s'accordent à dire qu'elle était en or massif. Néanmoins, largent ne fait pas tout et elle le découvrira, à ses dépends, quelques années plus tard. Mais, dans sa jeune enfance, elle n'eut à se plaindre de rien. Première enfant d'une fratrie de trois, elle jouissait des droits d'ainesse avec une candeur innocente, charmant les assemblées de ses boucles dorées et de ses grands yeux verts d'émeraude. L'attention toute particulière que lui offrait ses oncles et tantes, ainsi que les fabuleux cadeaux qu'ils lui donnaient, lui plaisait tout particulièrement, adorant être le centre de l'attention des grandes personnes.
Néanmoins, l'enfant ne pouvait se vanter de faire l'unanimité dans la famille, à commencer par sa mère. En effet, Madame venait de la noblesse et avait avant toute chose fait un mariage d'argent, plus que d'amour. Mettre au monde une descendance était obligatoire, s'en occuper était une toute autre histoire. C'est pour cela qu'une jeune fille au paire, du nom de Natasha et d'origines roumaines, fut employée à la maison, afin de s'occuper d'élever les trois enfants Dumoulin. Plus que cette femme froide et acariâtre, Gabrielle a donc toujours considérée cette jeune roumaine comme étant sa mère et, aujourd'hui encore, elle en garde un tendre souvenir mélancolique.

De sa petite enfance, Gabrielle ne garde que très peu de souvenirs. Elle se souvient encore des Jardins du Luxembourg où elle passait ses après-midi, à cueillir des pâquerettes avec Samantha ou à jouer au ballon avec Alexandre. La vie était douce, simple, sans soucis majeur pour la jeune demoiselle si ce n'était de pavaner en jolies robes de fanfreluches lors des soirées où ses parents étaient invités – chose qu'elle détestait pour s'y ennuyer royalement, même avec d'autres enfants de son age.
Durant ses quelques jeunes années, l'on ne trouva rien à redire de la fillette. Élève accomplie, enfant serviable et polie, elle connut bien vite l'étiquette sur le bout des doigts et fit la fierté de son père. On décida, lorsqu'elle avait sept ans, de l'inscrire dans des cours de solfège. Si le violon fut avant tout envisagé, ce fut au piano que l'enfant montra ses talents, petit virtuose sur les touches noires et blanches. Très vite passionnée par la musique, elle prit des cours avec une vieille professeur russe, qui avait brillé au Grand Opéra de Moscou lorsqu'elle était plus jeune, avant de se reconvertir une fois sa carrière terminée. Son accent marqué et son timbre de voix fort et puissant ne cessaient d'amuser sa jeune élève, tant le stéréotype était présent dans son intégralité.
Ce chapitre de l'histoire de Gabrielle fut le plus doux, le plus calme également. Néanmoins, il s'agissait là du calme avant la tempête et, lorsqu'elle entra au collège, elle tourna définitivement la page sur ce chapitre de sa vie, en ouvrant un autre.


Dernière édition par Gabrielle C. Dumoulin le Dim 6 Juin - 11:40, édité 17 fois
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MessageSujet: Re: Gabrielle Dumoulin [ADMIN] Gabrielle Dumoulin [ADMIN] EmptyJeu 28 Mai - 21:04

Gabrielle Dumoulin [ADMIN] Vq7fwj

C H A P I T R E ♣ S E C O N D

« Je n'ai jamais aimé le collège. Je n'ai jamais aimé l'école, d'ailleurs, car on me forçait à aller dans des écoles privées extrêmement chères. Je me demande quelle aurait été ma vie si j'avais été dans un collège de quartier. Une chose est sure, je n'aurais jamais connu Adrien... Aurait-ce été une bonne chose ? »

Le collège fut un point tournant dans la vie de Gabrielle. Que trop habituée à sa petite vie tranquille, son petit cocon, elle ne s'était pas attendue aux rencontres qu'elle allait faire. A la rencontre, à vrai dire. Il s'appelait Adrien, il avait son age et il était beau comme un dieu. On aurait pu croire à une simple amourette enfantine, comme il y en a beaucoup à cet age. Ce n'en fut rien. A vrai dire, la relation qu'entretinrent les deux adolescents est difficilement explicable en quelques mots à peine. Trop complexe, trop passionné, trop alambiqué pour n'être réduit qu'à quelques mots à peine.
Ils se rencontrèrent dès les premiers jours de la rentrée scolaire. Enfin, rencontre est un bien grand mot, car leurs parents étaient de vagues connaissance et, ainsi, ils s'étaient déjà croisé dans le passé, lors de gala de charités et autres soirées de la bourgeoisie parisienne. Mais ce fut sur les bancs du collège que leur amitié commença réellement. Bien vite, ils se trouvèrent de nombreux points comme dont celui, et non des moindres, de jouer du piano. Bien vite, également, ils se firent d'autres amis, devenant pour ainsi dire les chefs d'une petite bande d'adolescents, de gosses de riches tout comme eux. Et ce ne fut que le commencement de longues années pour ces deux-là, d'années bien remplies, dans les bras l'un de l'autre.

Il ne fait aucun doute qu'elle devint rapidement la meilleure amie d'Adrien. Ami, confident, compagnon de musique, il devint rapidement tout pour elle, jusqu'à en oublier le reste. S'ils commencèrent simplement par jouer du piano ensemble, assis côte à côte sur le tabouret doublé de velours, ils partageaient néanmoins d'autres chimères, bien loin de Mozart ou Debussy qu'ils reprenaient. La demoiselle se mettait alors à rêver des Rolling Stones et autres Clash, enviant leur vie de débauche, leurs tournées aux quatre coins du monde, leur liberté évidente. Elle se voyait déjà, micro à la main, hurlant des paroles de rock, acclamée par le public. C'est ainsi qu'elle s'offrit sa toute première guitare et qu'elle apprit à en jouer, alors qu'Adrien et elle commençaient à monter un petit groupe avec quelques uns de leurs amis. Le but était avant toute chose de faire le plus de bruit possible, afin de faire râler leurs parents pour la forme, mais cela devint réellement une passion pour la jeune fille, un avenir se dessinant devant elle pour ne plus la lâcher.
Si la première année d'études se passa relativement calmement, on ne pouvait en dire de même de la seconde. Hormones et puberté aidant, Gabrielle se mit à tourner mal avec ses amis, au grand dam de leurs parents. Cela commença par la cigarette, bien entendu, qu'ils s'amusaient à cacher aux fonds des poches et sacs. Et lié à cela, l'école buissonnière fit sa grande entrée. Les cours de sport, surtout, étaient désertés. Après tout, il était tellement plus amusant d'aller se balader en ville, clope au bec, Adrien à son bras, que de courir après un ballon en ayant l'air passionné. Le pire, dans tout cela, fut la réaction des parents. On les sermonnait, pour la forme, leur faisant promettre d'arrêter, signant un gros chèque à l'établissement scolaire pour oublier les bavures de leur progéniture dans les dossiers scolaires. On se disait que cela leur passerait, que cela serait sans gravité... Comme ils avaient tord ! Comme s'ils n'avaient jamais été jeunes, eux aussi.

Les années suivantes furent un enchainement rapide d'évènements, à en donner le tournis. L'eau fut remplacée par les boissons énergisantes, elles-mêmes remplacées par l'alcool, coulant à flot lors de certaines soirées. L'herbe remplaça le tabac, la poudre blanche remplaça l'herbe. De ces folles années, Gabrielle ne retient que ses rires hystériques, aigus, alors qu'elle reprenait avec difficulté sa respiration et ses séjours au dessus de la cuvette des toilettes, Adrien aussi défoncé qu'elle lui retenant tout de même les cheveux, caressant son dos avec douceur. Ils se sentaient des rebelles dans l'âme, des anarchistes, libres et invulnérables. Et, sans une once d'ironie, Gabrielle ne peut qu'admettre qu'elle était réellement heureuse, à l'époque.
Elle devait avoir treize ans, si ce n'était quatorze, lorsque les choses dégénérèrent avec Adrien. Dans le bon sens du terme, en quelques sortes. La scène se passait sous le porche de l'hôtel particulier des Dumoulin. Nuit tombante de rigueur, alors qu'ils revenaient d'une scène de cinéma, où elle aurait été bien incapable de dire le titre du film. Elle ne sut ce qui arriva, ce soir-là, comment ils en arrivèrent à se coller l'un à l'autre, lèvres jointes. Elle aurait aimé, comme dans les films d'ingénues, lever doucement la jambe alors qu'il posait les mains sur ses hanches. Ils n'en firent rien. Comme tout premier baiser, celui-ci fut hésitant, tremblant et innocent. Bientôt suivi de nombreux autres, bien évidement. S'ils sortaient ensemble ? Tous deux s'accordaient à dire que non, Gabrielle scandant haut et fort qu'il était son meilleur ami coûte que coûte. Avec quelques avantages tout de même dans l'amitié, il fallait bien l'admettre.
Il ne fallut que quelques mois de plus avant qu'ils ne finissent dans le même lit, tout naturellement. Leur amitié ne semblait pas vraiment perturbée par ce retournement de situation, toujours aussi complices, continuant de se taquiner comme des enfants. Pas une seconde, Gabrielle n'imagina qu'Adrien puisse éprouver autre chose, de plus fort, que simplement de l'amitié. Et, moins encore, elle ne se rendit compte que ses propres sentiments avaient évolué à l'égard de son ami.

Parallèlement à ce qu'elle appelait « ses délires d'adolescente », Gabrielle n'avait cesse de devenir meilleure encore à la guitare et au piano. Elle aimait également à pousser la chansonnette et, à son grand plaisir, on ne cessait de la complimenter sur ses talents de musicienne et de chanteuse. Par hasard, feuille blanche devant les yeux, crayon en main, elle se mit à griffonner ici et là. Bien vite, les marges de ses cahiers furent envahis de dessins, ses agendas devenant de vrais carnets de croquis.
Son séjour en Angleterre, échange linguistique organisé par le collège, fut une véritable révélation pour elle. Avant toute chose parce qu'elle y rencontra Breane, qui deviendra, des années plus tard, sa meilleure amie. Mais surtout parce qu'elle comprit sa vocation. Le tout se produisit lors d'une journée à Camden Town, dans la banlieue londonienne, alors que les deux adolescentes flânaient ici et là. Au hasard, elles entrèrent dans une galerie d'art, où exposaient des peintres punks, et ce fut la révélation pour la jeune fille. Vivre de musique et d'art, tel était l'avenir qu'elle voulait. Mais, entre vœux et réalité, le gouffre est bien souvent trop large pour être franchi.

C'est ainsi que les disputes mère-fille commencèrent. Ironiquement, Gabrielle ne pouvait s'empêcher de penser que jamais sa mère ne lui avait porté autant d'attention qu'à partir du moment où elle décida de faire de l'art son métier. Il fallait dire que, depuis sa naissance, on lui avait imaginer le plus brillants des avenirs. Diplômée de médecine ou de droit, on l'aurait vu mariée à un homme venant lui aussi des bonnes familles – il se chuchotait d'ailleurs qu'Adrien était un très bon parti pour elle – dans le simple but de donner une descendance à la famille, tandis qu'Alexandre prendrait la tête de l'empire industriel, en seul héritier mâle. Imaginer qu'elle ait de tout autres projets, bien moyens brillants, était tout simplement impensable pour une femme d'argent telle que sa mère.
Plus le temps passait, plus les disputes se faisaient violentes, aucune des deux femmes ne voulant bouger de ses positions. Cela finit par devenir une atroce habitude, aucun repas ne se passant plus jamais dans le calme. Et, de ce fait, Gabrielle ne pouvait s'empêcher de passer plus de temps encore avec Adrien, à faire la fête jusqu'au petit matin dans les boites branchées de la ville et à découcher pour dormir chez nous. Tout était bon pour rendre la vie infernale à sa génitrice. Laisser trainer les paquets de cigarette, mettre la musique avec le son à son maximum, jouer de la guitare jusqu'à n'en plus finir... La situation s'éternisa des mois durant, sans que personne ne put faire quoi que ce soit pour changer les choses.

Il pleuvait. Il pleuvait toujours, à Paris, en novembre. Mais cette pluie là était diluvienne, barrière naturelle vous séparant du reste du monde, vous coupant toute vision globale de ce qui vous entourait. Les voitures filaient à toute vitesse sur la route, envoyant des gerbes d’eau, éclaboussant le peu de passants sur les trottoirs, déjà noyés de toutes manières. L’on filait, tête dans les épaules, jusqu’à un abri, jusqu’à ce que la tempête s’arrête. Gabrielle, au lieu de fuir, affrontait la pluie, combat de titans. Celle-ci dégoulinait de partout, sur son visage, ses jambes, dans le creux de sa colonne vertébrale, fonçant ses cheveux d’or. Dans sa main, elle tenait fermement la poignée détrempée d’une valise, sur son dos se tenait la housse de protection en plastique de sa guitare, seule heureuse protégée de la météo peu clémente.
Elle frappa trois coups à la porte d’entrée, se protégeant pour quelques temps sous le perron de l’hôtel particulier. Le majordome vient rapidement lui ouvrir, avant de partir chercher son patron, comme elle le lui demandait. Adrien arriva bien vite, surpris de la voir chez lui à cet instant, surtout dans un pareil accoutrement. Il s’approcha d’elle, lui permettant de lire dans ses yeux les nombreuses questions qu’il n’osait poser.
- Je m’en vais, Adri. J’en peux plus de tout ça. C’est décidé, je pars. A New York.
Il ne pipait mot, sans doute trop chamboulé par ce qu’elle venait de dire. Elle avança d’un pas, mince distance les séparant, pour se dresser sur la pointe des pieds et s’emparer de ses lèvres pour la dernière fois. Baiser sonnant le glas des adieux. Main posée sur sa nuque, elle fit prolonger le tout, comme pour en profiter au maximum pour la dernière fois. Mais un bruit de klaxon les fit se séparer. Elle se retourna rapidement, faisant un léger signe de la main à son père, impatient au volant de la voiture. Si elle tardait trop, elle raterait sans nul doute son avion. Et, cela, elle ne pouvait se le permettre. Dans un sourire désolée, elle souffla un dernier au revoir à son meilleur ami, avant de retourner sous la pluie, se précipitant jusqu’à la voiture. Celle-ci démarra, tournant rapidement au coin de la rue. Tête contre la vitre, main de son père tapotant maladroitement sa cuisse, elle se laissa aller à verser quelques larmes.


Dernière édition par Gabrielle C. Dumoulin le Ven 7 Mai - 19:08, édité 10 fois
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MessageSujet: Re: Gabrielle Dumoulin [ADMIN] Gabrielle Dumoulin [ADMIN] EmptyJeu 6 Mai - 13:52

Gabrielle Dumoulin [ADMIN] Ba2i

C H A P I T R E ♣ T R O I S I E M E

« C'est étrange, vous savez. Se retrouver perdue au milieu de New York, avec à peine quelques bases d'anglais et quelques dollars en poche. C'est étrange, effrayant, mais diablement excitant. Et je ne m'en suis pas si mal sortie, au final. »

Empire State Building, MoMA, Muséum d'Histoire Naturelle, théâtre de Brodway. Tous ces bâtiments mythiques, incroyables, défilaient sous ses yeux alors que, fascinée, elle collait son nez sur la vitre du taxi, comme pour mieux s'imprégner des images qu'elle voyait. Jamais elle n'y aurait cru, et pourtant. Elle était new-yorkaise, maintenant. Un léger sourire aux lèvres, les larmes encore présentes dans ses yeux, elle se faisait à cette idée, qui lui déchirait le cœur en même temps qu'elle lui plaisait. New York, et plus Paris. Elle n'avait plus sa place dans la capitale française, on le lui avait bien fait comprendre. Elle n'avait plus sa place qu'entre les larges gratte-ciels de métal, qu'elle admirait autant qu'elle redoutait. Une nouvelle vie commençait, en quelque sorte. Mais de là à savoir si cela était une bonne chose, elle n'en était pas certaine.


Alex chéri,
J'aimerais que tu sois à mes côtés en ce moment, que tu partages ce que je vois. Tout est magnifique, grand, tellement différent de Paris. Je me suis installée dans l'appartement de grand-mère. Il est somptueux, aussi grand que notre rendez-de-chaussée. Les voisins sont tous des étudiants, je les entends rire, s'amuser, vivre. Libres, pas comme nous.
Je me suis coupé les cheveux. Je t'enverrais sans doute une photo, pour te montrer ce que cela donne. Mais ne la montre à personne, d'accord ? J'entends déjà hurler de rage notre mère, en voyant le cliché. Cela m'amuse, en fait. J'ai changé de vêtements, aussi, brûlé toutes mes vieilles robes d'enfant sage. Je grandis, je change. Je ne veux plus être celle que j'étais avant. Je n'ai plus le droit de l'être, en quelques sortes.
Comme la rentrée arrive à grands pas, j'ai décidé de prendre de bonnes résolutions et de m'inscrire au lycée. On verra bien ce qui arrivera, après tout !
Prend soin de toi, mon petit frère, et donne-moi des nouvelles aussi souvent que possible. Je t'aime très fort et tu me manques énormément. Je reviendrais te voir, seulement toi, dès que je le pourrais.
Ta grande sœur, Gaby.


Des dizaines de lettres suivirent celle-ci, finissant toutes à la corbeille. Jamais Alexandre n'eut un seul mot de sa sœur à partir du moment où elle emménagea à New York. Peut être par peur de ne recevoir de réponse, peut être pour ne pas l'importuner ou elle ne savait quoi. Se taire, faire comme si elle n'avait jamais existé dans la vie de sa famille était tellement plus simple, tellement plus lâche aussi. Mais cela allait à Gabrielle, après tout. Elle avait régulièrement son père au téléphone, se doutant bien qu'il n'agissait ainsi que pour s'assurer qu'elle était toujours en vie. Quelques paroles seulement étaient échangées avant qu'il ne raccrochent, sans que jamais rien de réellement personnel ne fut jamais aborder. C'était mieux ainsi, sans doute.
Les premiers pas de Gabrielle dans sa nouvelle scolarité furent d'ailleurs périlleux, l'anglais n'étant pas vraiment son fort à la base. Mais, avec quelques amis et une poignée de mois d'entrainement, elle réussit à devenir totalement bilingue, à sa grande joie. Pourtant, jamais elle ne perdit son accent, dernier vestige de ses origines françaises. Pas quelque chose d'horrible à couper au couteau, non. Un adorable petit accent, qui en faisait sourire plus d'un, qui aidait à en charmer plus d'un également.

Fière de son petit succès auprès de la gente féminine, elle n'en était que plus confiante encore lorsqu'elle sortait le soir, rentrant chez elle aux petites heures de la nuit, toujours au bras d'une nouvelle conquête. Parfois, elle réussissait à ne pas se lasser d'un d'eux, restant avec lui quelques jours avant de ne le jeter dehors sans scrupule. Mais elle préférait les relations sans lendemain, sans problème et attachement. Juste les vodkas enchainées sur fond de mauvaise musique puis les corps enlacés l'un contre l'autre jusqu'au bout de la nuit. C'est ainsi qu'elle passa la fin de son adolescence, ainsi que le début de sa vie étudiante, écoutant à moitié en cours le jour, dansant toute la nuit. Sa réussite scolaire n'est sans doute due en partie qu'aux gros chèques que signait son père pour les établissements qu'elle fréquentait mais, à vrai dire, elle n'en avait cure.
Lorsque vint le temps de choisir l'université où étudier, sa décision fut sans appel. Retourner à Paris ? Jamais de la vie. Elle n'y avait plus sa place, elle le savait très bien. New York était à elle, maintenant, et elle se devait d'y continuer sa vie, comme si la capitale française n'avait jamais rien eu de commun avec elle. C'est ainsi qu'elle envoya son dossier d'inscription à plusieurs universités, avant de n'être contactée par la prestigieuse Fordham, qui l'accepta au sein de sa classe d'arts plastiques.
Entre cours d'histoire de l'art et de peintures, Gabrielle n'eut que plus encore le temps de s'amuser lorsque le soleil se couchait. Ce fut à cette époque qu'elle rencontra Enzo, qui deviendra bien vite son frère de cœur. Toujours partant pour les nuits blanches, il écumait sans retenue les bars de la ville avec elle, jusqu'à retenir ses longs cheveux de feux alors qu'elle se penchait au dessus des toilettes -voire simplement au dessus du caniveau parfois- pour recracher ses poumons et son mauvais alcool. Les folies étaient plus que permises et ils en firent plus d'une, frôlant parfois les catastrophes mais sans jamais aller trop loin. Limites imposées d'elle-même, tout de même, pour ne pas sombrer comme tant d'autres dans les méandres des drogues. Mais ce n'était bien sur pas pour autant que la demoiselle est blanche comme neige à ce niveau.

Élève brillante et talentueuse, elle réussissait sans grande peine sa scolarité, bien que n'en ayant pas grand chose à faire tout de même, sachant parfaitement qu'un simple diplôme ne lui ouvrerait aucune porte artistique. C'est ainsi que, à côté de cela, elle commença à faire le tour des galeries d'art de la ville, trouvant finalement un petit endroit de Brooklyn accepta d'exposer pour elle, spécialement ses clichés de photographie. Se faire un nom était pour elle essentiel, d'autant plus que, ici, elle n'était plus vue comme « l'ainée de la dynastie Dumoulin ». Chose qui ne pouvait que lui plaire, bien entendu.
Années riches en rebondissements, elle retrouva Breane à l'université, les deux jeunes femmes redevenant aussi proches que lorsqu'elles étaient adolescentes, si ce n'était plus encore. Populaire à sa manière, Gabrielle était connue de tous pour sa chevelure de feu et arriva même à se faire amie avec les si inaccessibles pom-pom girls de Fordham, non sans une pointe de fierté tout de même.
Populaire, entourée et heureuse, elle se contentait de la simplicité de sa vie sans jamais rien demander de plus. Du moins, avant de ne le rencontrer.
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MessageSujet: Re: Gabrielle Dumoulin [ADMIN] Gabrielle Dumoulin [ADMIN] EmptyDim 27 Juin - 0:51

Gabrielle Dumoulin [ADMIN] Qzlmj9

C H A P I T R E ♣ Q U A T R I E M E

« Il a toujours eu ce petit plus pour moi, vous savez. Un peu comme dans les films, lorsque la jeune fille se retourne dans le couloir, le voit et... D'un coup, violemment, elle sait que c'est lui et aucun autre. Pour nous, ça n'a pas été aussi romantique. Mais c'était en tout point parfait, pour moi. Et pour lui ? Vous n'avez qu'à lui demander ! »

Elle n'a jamais vraiment compris comment diable elle avait pu faire sans ne l'avoir jamais remarqué, jamais vu avant. Après tout, Christofer n'a jamais été du genre à passer inaperçu, que ce soit dans les couloirs de la faculté ou partout ailleurs. Demandez à Gabrielle de vous dire la première fois qu'elle l'a rencontré. Elle vous donnera foule de détails insignifiants, inutiles, qu'elle seule a retenu. Le pire, dans tout cela, fut sans doute que cela ne fut pas un coup de foudre. Même si elle entrouvrit légèrement la bouche lorsque son regard se posa sur lui, elle n'en tomba pas immédiatement amoureuse -même si, franchement, elle n'aurait eu aucun mal à l'aimer dès le premier regard- mais fut tout de même des plus intéressées. Quelque chose dans son regard, dans son allure, sans doute.
- Lui. Qui est-ce ?
- Qui ça ? .. Oh, Christofer ? Laisse tomber, Gaby, il est pas pour toi. On dit qu'il aime tout le monde, genre... Tu vois où je veux en venir. Mais qu'il n'aime jamais personne. Moi, il ne m'inspire pas confiance, avec ses tatouages. Il est flippant.
- Il est canon, June. J'le veux.
- Et bien, bon courage, ma belle. Mais ne te fais pas trop d'espoir. Il est comme toi, abonné aux relations kleenex. Et... Mais reviens !
La pom-pom girl leva les yeux au ciel en se reconcentrant sur son casier. C'était du Gabrielle tout craché, après tout. Impulsive et déterminée. Sourire aux lèvres, replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille, elle s'approcha du géant tatoué, avec une seule idée en tête : « Tu es à moi. »

Mais, comme l'avait prévenue son amie, le défi se montra plus ardu qu'elle ne l'avait cru. Sans doute parce que, derrière ses virils tatouages, il n'avait cesse de rougir à la moindre parole de trop. Sans doute parce qu'il ne se montrait que très peu intéressé par elle, surtout. Ce qui ne devait être qu'un garçon de plus dans son lit devint un défi. Ce qui devait être un défi devint une obsession. Un vrai jeu, également, que de s'amuser à le faire rougir le plus possible, le plus vite possible, avec une parole de trop, prononcée avec toute l'innocence du monde -ou presque.
Ce jeu de chat et de la souris dura de longs mois, ainsi. Officiellement amis aux yeux de tous, Gabrielle ne pouvait jamais s'empêcher de lui faire des avances, pourtant. D'autant plus que, au fil du temps, il prenait de plus en plus confiance en lui, réussissant parfois à lui répliquer quelques phrases, avec plus ou moins d'assurance. Elle ne pouvait que sourire de cela, s'impatientant un peu plus à chaque fois de le mettre dans son lit.

Puis vint février. Un coup de fil d'Alexandre et tout bascula. En moins d'une demi heure, Gabrielle fourra quelques vêtements dans un petit sac de voyage, passeport et argent compris, filant plus vite que son ombre jusqu'à l'aéroport JFK. Pendant trois mois, on ne la revit pas une fois en ville.
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