Bryan Karl Lemire & Morgan Hysteria McArthur Jamais depuis qu'il était né le plus jeune des McArthur n'avait aimé la pluie. Depuis sa plus petite enfance et au plus loin qu'il puisse se souvenir, ce phénomène naturel lui avait toujours pourri la vie, ainsi que le moral. Quand tout était gris autour, tout était gris et monotone à l'intérieur de lui. Lorsqu'il était encore enfant, il passait ses journées pluvieuses sous la couette et de la musique dans les oreilles pour ne pas avoir à supporter le bruit incessant des gouttes s'abattant contre l'abîme et contre la vitre de sa chambre. Les averses et les orages n'amènent rien de positif, juste le froid et le vide complet dans les rues et dans les villes, et puis encore et toujours ce bruit insupportable. Aujourd'hui aurait pu faire partie de ces journées où le jeune français passait sa journée au lit, redécouvrant sans arrêt les bienfaits de la glace et du thé chaud au jasmin, mais cette journée-ci ne se passerait pas comme ça, il l'avait décidé. Bien que le paysage qu'il avait la chance de pouvoir observer depuis la fenêtre de sa chambre en ce dimanche matin soit gris et triste, presque lunatique, lui voyait son monde en couleur et nageait dans le bonheur et l'amour. Son amour. Aujourd'hui et après une longue et difficile semaine de cours, il avait enfin la chance de pouvoir revoir le garçon qui hantait ses pensées depuis le dimanche auparavant. Bien qu'il aimait au plus haut point ses études et la philosophie, le fait de pouvoir s'évader le temps d'une journée loin du stress et de la pression des cours faisait le plus grand bien à tout étudiant normal. Depuis le soir de ce fameux dimanche il attendait le suivant avec impatience, et enfin il y était! Enfin il allait pouvoir profiter des bras chauds et réconfortant de son petit ami...
Cela faisait quelques minutes que Morgan était assis sur un de ces nombreux banc du parc, attendant Bryan avec impatience. Un de ses plus gros défauts sûrement. Il avait une fâcheuse tendance à venir des heures à l'avance à ses rendez-vous, pour avoir la certitude de ne pas y arriver en retard, et après, il regrettait tout le temps. Mais aujourd'hui il avait décidé de ne pas faire patienter son amant et avec donc pris le chemin du parc trois quart d'heure avant son rendez-vous et maintenant, il attendait sur de tas de planches. Il avait arrêté de pleuvoir, mais sa chemise, son jeans et sa veste étaient encore légèrement humide ; tampis, il se changerait plus tard. Il n'eut plus le temps d'avoir froid, car au loin il aperçut la silhouette de son compagnon, et dessuite sa température intérieure augmenta : il l'aimait tellement. Il se leva donc tranquilement et gracieusement, s'avançant à une vitesse pressée vers son amoureux. Arrivée à sa hauteur, il se laissa glisser entre les bras de Bryan, posant ses mains sur sa nuques et embrassant ses lèvres pour la première fois depuis une semaine. Mon dieu, ce que ça lui avait manqué. Il joua quelque instants avec la langue taquine de son compagnon, la mordillant légérement, puis delaissa sa bouche pour le serrer fort contre lui.
Puis Morgan sourit amoureusement à la phrase du jeune canadien, et profita pleinement du nouveau baiser que lui offrait gentiment Bryan, tout en jouissant des douces caresses que le jeune gamma prodiguait à son dos. La peau blanche et sucrée du jeune français se couvrit de frisson et une plainte qu'il avait essayer au mieux de cacher sortit de sa bouche lorsque les lèvres de son petit-ami frôlèrent délicatement et frivolement son cou. Il adorait ça autant qu'il le détestait. Ca l'excitait autant que ça le frustait, et il trouvait ça sadiquement sensuel. À moins que Bryan n'ait été stupide, il avait certainement du comprendre qu'à cet instant même, il venait de découvrir le premier point sensible du jeune McArthur, ce qui fit rougir ce dernier. Il pria pour que ça s'arrête et qu'il ne perde pas le contrôle.
- C'est dur pour moi aussi. J'aime la psychologie, mais j'aime encore plus la pratiquer avec toi.
Morgan baignait littéralement dans l'amour, celui plus fort que tout, cette sensation qu'on ne ressent qu'au début d'une relation. Et pourtant, il savait au fond de lui, que ça durerait tout le long de cette aventure, ou du moins, il ferait tout pour. Ce n'était pas dans ses habitudes de s'exprimer aussi librement en amour qu'il le fait avec Bryan, généralement, il est l'amoureux transi et timide, presque muet. Et pourtant, aujourd'hui, il voulait profiter pleinement de son idylle avec le jeune brun. Ses yeux plantés dans ceux de Bryan, il lui offrit son plus beau sourire, celui qui vient du coeur, celui qui veut tout dire, puis lui prit la main pour l'entraîner un peu plus loin, à l'abris des regards. Bien qu'il veuille montrer son amour au grand jour, Morgan savait que peut-être cela était-il trop tôt pour son amant, et décida de lui donner le choix de lui dire lui même lorsqu'il sera vraiment près à s'affirmer. Il aperçut un coin d'herbe un peu plus loin et s'y dirigea d'un pas rapide et décidé. Arrivé à la destination recherchée, il y posa sa veste, pour ne pas se salir, ni se mouiller.
- Ca sera peut-être plus confortable comme-ça ?
Expliqua-t-il timidement à l'autre étudiant, une lueur de malice régnant dans ses yeux. Il s'assit sur un bout du vêtement, gardant une place pour son interlocuteur. Il tira sur sa main pour le faire asseoir, et aussitôt qu'il fut installer, il colla son épaule contre la sienne, profitant de sa chaleur et regrétant directement d'avoir retiré la veste qui lui couvrait les épaules quelques secondes auparavant. Comme à chaque foit qu'il se reposait contre Bryan, il se positionna confortablement contre lui, se peletonnant comme un le ferait un poupon, laissant reposer sa tête dans son cou et traçant divers arabesques contre son torse. Maintes fois il s'était interrogé sur comment combler les silences pour ne pas rendre l'ambiance ennuyeuse, et pourtant, à cet instant même, il n'éprouvait pas le besoin de prononcer quelconque mot, juste le besoin de montrer en un regard, ce qu'il éprouvait à son égard. Ses doigts se perdaient sur son torse, retraçant les lignes et les courbes de son corps, finissant leur parcours dans les mains de son alter-ego.
- C'est fou comme je peux être fou de toi, en si peu de temps...
Dit le jeune McArthur à l'homme contre lequel il reposait, dans un air rêveur et quelque peu mystérieu que Morgan maitrisait à la perfection.