Le bruit de pas se dissipa mais étrange, lorsque les filets d'eau brulants de sa douche se stoppèrent elle entendit l'eau de la douche d'à coté s'actionner derrière le fin muret qui séparait les douches. Bizarrement elle ne prit pas spécialement peur, surement quelqu'un qui ne trouvait pas non plus le sommeil, ça devait arriver souvent ici, après tout qui peut faire une nuit complète dans un endroit pareil ? Sale, froid, humide et glauque à souhait. La présence de l'eau chaude n'était plus là et elle n'osait plus ré actionner la douche, maintenant que quelqu'un d'autre prenait la sienne à coté d'elle. Pas vraiment par gène, elle n'était pas sujette à cela mais surement plus par crainte, après tout, ce bref moment était agréable, mais maintenant qu'elle n'était plus seule, elle ne pourrait l'apprécier plus longtemps. Une vague de froid intense la submergea d'un coup, il faisait si froid, cela contrastait horriblement avec la douceur bienfaitrice de la douche brulante qu'elle venait de prendre. De plus, elle était trempée et bien évidemment n'avait pas pensé à prendre une serviette. Elle ne pouvait pas s'afficher comme ça, à moitié nu, surtout qu'elle n'était plus seule désormais. Tout en restant dans sa douche, elle tenta d'essorer un peu sa chemise de nuit rendue bien trop transparente et ses cheveux gorgés d'eau. La dure réalité lui revenait brutalement à la figure et ses pensées noires revinrent aussitôt. Elle frissonnait, son corps maigre rendu bien fragile pour supporter tant d'humidité et de froid, elle n'osait plus vraiment sortir de sa douche, anxieuse de ce qui l'attendait à coté. Un(e) psychopathe névrosé ? Un(e) personne qui lui voulait du mal, encore ? Ou alors quelqu'un d'aussi paumé qu'elle ? Même si la dernière solution ne lui paraissait que trop peu plausible, après tout, elle devait être la fille la plus paumée de tout Isolation. D'un geste vif, elle sortit de sa douche, et sans regarder de coté elle courut vers le fond de la salle d'eau , là ou il y avait des lavabos et une glace. Celle-ci était d'ailleurs pleine de buée, et avec la paume de sa main elle entreprit de l'enlever. C'est alors qu'elle se rendit compte encore plus de l'ampleur des dégâts en se dévisageant dans cette glace. Son visage émacié était si creusé qu'on ne voyait plus que ses yeux aux cils incroyablement long et à la couleur noisette. Son buste était creusé aussi, ses os ressortaient un peu, sous sa chemise de nuit . Et ses longs cheveux sans formes particulière lui tombaient plus bas que les épaules, un peu désordonnés mais restés à peu près lisses . Ils contrastaient avec la pâleur de son visage.

Rapidement elle détourna les yeux du miroir , croisant ses menues bras sous sa poitrine, et elle regarda autour d'elle, par terre, une serviette crasseuse trainait. Elle réprima une grimace et l'attrapa quand même, pas le choix de toute façon. Elle retira sa chemise de nuit et rapidement s'emmitoufla dans la serviette qui devait contenir tout les microbes possibles du monde. Elle noua la serviette au dessus de sa poitrine. Celle-ci lui arrivant un peu plus haut que les genoux mais elle avait déjà plus chaud qu'avec sa chemise de nuit trempée.

D'ailleurs elle en avait presque oublié la présence de la personne encore sous la douche. Il faut dire que tout s'était passé assez rapidement. Elle ne savait que faire... attirer son attention ? Partir en douce sous lui avoir parlé ? ...Mais le besoin de parler à quelqu'un après toutes ses heures sans s'exprimer devenait urgent, il fallait qu'elle parle, discute juste histoire de se rappeler comment c'est. Voir si elle est capable d'entretenir des rapports normaux avec les gens. D'un coté c'était assez impoli d'aller le/la chercher dans sa douche, il/elle ne voulait peut-être pas du tout lui parler... Alors elle attendrait, après tout elle avait tout le temps. Elle actionna le le robinet et rinça doucement ses mains , se passant de l'eau sur la figure, pour finir de se réveiller, et se remettre les idées en place. Bizarrement quelques minutes plus tard elle entendit que l'eau de la douche occupée par la personne ne coulait plus. Épuisée, elle s'assied sur le rebord du lavabo, pourtant fragile mais qui semblait supporter son poids , faisant face aux douches ;et dit d'une voix un peu chancelante, enfantine mais un brin rauque et fatiguée :

«- Excusez-moi, elle était à vous la serviette posée par terre à l'entrée ? »

Elle rougit ensuite de sa question, ô combien stupide, innocente et inutile, mais c'était sortit tout naturellement, et maintenant, elle espérait juste ne pas se prendre un gros vent de la part de la personne et resserra encore plus ses bras sous sa poitrine...

OK by Gaby