La musique manquait .L'ambiance aurait pu -selon lui- être moins rébarbative.Malgré cela, les gens semblaient tirer un amusement de par leur simple présence en ces lieux . Comme leur existence manquait de sens !
Pourquoi s'évertuaient-ils à vouloir vaincre leur ennuie ?

Oubliant un instant toutes ses réflexions empoisonnées, il se dirigea vers le buffet , loin de se douter de ce qui l'attendait.

Plein d'aversion pour les fins mets préparés pour l'occasion. N'avaient-ils aucun sens du goût ? Ces australiens étaient tels qu'on lui avait conté : fade .C'était là ,encore une des idées préconçue qu'il nourrissait.

***


Perdu loin dans l'étendue de sa pensée , il ne se rendit point compte du mal qui le guettait. Le mal ou plutôt le mâle qui s'approchait. Il avait fait l'erreur de lui jeter un regard.Ce regard vilipendant qui le caractérisait.Comment par un simple regard s'attirer les foudres d'autrui ? Demandez-donc à Solan !

Cette phrase résonnait en lui comme on sonnerait le Glas. Un regard , aussi simple que cela. Par un regard il avait enclenché une cascade d'évènement. Une myriade de sentiment.La colère , l'incompréhension , la haine mais, surtout une terrible impression d'injustice.

« T'as un problème, peut-être ? Tu ne veux pas partager ton bal, monsieur le riche ? »

Cet individu si prosaïque venait de porter un coup fatal à son égo , aussi étonnant que cela aurait pu paraitre .Il perdit toute réserve laissant libre cour à sa furie.Ce pauvre ,ce miséreux , ce bougre ,ce cul-terreux allait voir de quoi " Monsieur le riche " était capable .Il allait mesurer la gravité de son erreur , manger de son poing ,de son aigreur.
En réalité,il venait tout simplement d'éveiller la bête qui sommeillait en lui.Il voulait expirer toute la hargne qui lui déchiquetait le cœur.
Dis-moi manant qu'ais-je donc fait pour t'être si irritant ? !

Son poing se resserra alors tirant sur ses phalanges oubliant un instant où est-ce qu'il se trouvait. Frappant l'insolant d'un coup bien mérité ce visage aux apparences diaboliquement angéliques. Le liquide rougeâtre fit aussitôt son apparition ,dégoulinant sans gêne sur le blanc immaculé de sa chemise.Leurs os craquaient sous la portée de leurs coups. Il crièrent , rugirent tels deux lions enragés. Chacun voulant protégé un territoire chimérique.Ils étaient née si différents. L'un riche , l'autre pauvre.Il partageaient ,hélas, tant de points communs.C'était deux imbéciles.

Emportés dans un tourbillon quasi frénétique , ils se frappèrent , se

poussèrent , se brisèrent puis s'essoufflèrent.Mais personne ne voulut perdre.

Riche et Pauvre ? ça n'était que le voile des illusions !

A terre il se releva prestement , essuyant d'un revers de manche le sang qui lui barrait la vu ,il lança à l'assaillant , une réplique des plus tranchante :

- Qu'est-ce qui vous énerve le plus ? ma richesse ou votre pauvreté ? Il ne faut pas être savant pour remarqué la rage qui vous habite. Je suis riche ,certes , riche de culture et de bienséance. Ce qui ne semble pas être votre cas ! cracha-t-il d'un ton qui se voulait poser.

Fordham rocks