Sujet: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Ven 19 Aoû - 9:21
(c) paperdreams
Age: Date de naissance: Lieu de naissance: Métier/Etude:
J'appartiens au groupe des ARTISTS
Personnage:Poste VacantScénarioInventé
"Sur une durée suffisament longue, l'espérance de vie tombe pour tout le monde à zéro." de Chuck Palahniuk
Signe(s) Particulier(s)
« Je n'aime pas avoir à parler des traces sur mon corps, mais puisque vous insistez... J'ai gardé, de ma dernière relation amoureuse, une longue cicatrice sur la cuisse droite, mon ex a tenté de me poignarder avec un couteau de cuisine, mais j'ai pu m'enfuir avant que ça n'aille plus loin; il m'a donc "juste" écorché. Il m'a également laissé en souvenir une cicatrice en forme de croissant, minuscule, sur mon sein gauche. En matière de tatouage, j'en ai bien un sur le coin du ventre, qui date de mes quinze ans. Il représente cinq oiseaux, qui se suivent, et qui s'envolent vers ma poitrine, de plus en plus grand. J'ai également un simple point que j'ai depuis toute petite, sur le bras gauche. Mes parents n'ont jamais su m'en expliquer la provenance. Pour finir, j'ai aussi un champignon qui par du talon droit, pour arriver jusqu'au dessus de ma cheville. Celui-la, j'avoue le regretter. Mais concernant les piercings, je n'en ai jamais fait. Probablement parce que j'ai du mal, avec les aiguilles et tout ce qui va avec. »
Orientation Sexuelle
« Je vous avouerai que j'ai essayé les deux sexes. J'ai même eu une relation d'un an avec une fille, lorsque j'avais une quinzaine d'année. C'est avec elle que j'ai fait mon tatouage. Mais elle fut la seule, à vrai dire. Je me sens plus hétéro, et je pense que je n'ai pas couché avec une fille depuis huit ans, à peu près. Les hommes m'ont toujours fait plus d'effets, même s'ils m'ont toujours causé beaucoup plus de peines que les demoiselles qui sont entrées dans ma vie. En fin de compte, je ferais peut-être mieux de changer d'orientation sexuelle! »
Lula Andie Leyva
Physique & Caractère
Apparence & Style: Lula mesure environ un mètre soixante-dix pour un poids de cinquante-cinq kilos, environ. Elle n'hésite pas à changer de coiffure aussi souvent qu'elle le peut, sans pour autant modifier sa couleur: Ses cheveux, elle les a bruns suffisamment foncés pour qu'on les pense noirs, parfois. Ses yeux sont bleus-verts, et comme tous les yeux clairs, ils prennent des teintes différentes en fonction de la luminosité, et de temps en temps, même, de l'humeur. Lula est une femme accomplie, bien dans sa peau, et assez féminine. Elle apprécie les accessoires, et tout particulièrement les foulards: keffieh, foulards en soie, etc., elle en a plein. Si sa garde robe n'a pas la taille de Fort Knox, elle a tout de même pas mal de vêtements, qu'elle trouve généralement dans les surplus et autres friperies. Elle porte régulièrement des robes, bien qu'elle n'en abuse pas, et son style est assez difficile à définir, étant donné que, du jour au lendemain, en fonction de son humeur, elle pourrait passer de la jolie femme sur son 31, à une mère ordinaire, discrète tout en restant agréable à voir. Elle n'hésite pas à montrer ses jambes, mais évite toutefois de montrer la cicatrice qu'elle a sur la cuisse. Niveau vestimentaire, donc, elle est très diversifiée, mais garde toujours une allure très féminine.
Elle a de fines mains très féminines, dotées d'ongles unis et souvent vernis. En tant qu'artiste-peintre, elle n'hésite pas à tester des combinaisons de couleurs sur elle-même, malgré que ça puisse paraître assez déconcertant. Sa peau est relativement pâle, une peau typique de la Suisse. Avoir grandi dans les montagnes aide. Du point de vue musculation, Lula reste une femme forte, par le caractère, mais moins corporellement. Elle est capable de déménager des cartons ou de se défendre dans la rue contre un ado', mais s'il lui fallait se battre contre plus fort que ça, elle ne pourrait rien faire, et ça la déprime un peu. Son visage est marqué par les origines françaises qu'elle tient de sa mère. Son sourire est digne de celui du Chat d'Alice au pays des Merveilles, et sa bonne humeur lui permet de l'afficher souvent. Elle se maquille souvent, bien qu'elle aime garder un peu de naturel, parfois. Son maquillage se suffit donc généralement d'un trait de crayon pour rehausser son regard, et d'un peu de mascara. Pour finir, elle affectionne le parfum. Elle porte souvent Alien, de Thierry Mugler.
Caractère: Si Lula arrive à vivre de son art, c'est probablement dû à son caractère. Elle est très convaincante, dans son genre, et extrêmement investie dans tout ce qu'elle fait. Ce qu'elle commence, elle le finit. Le problème, c'est qu'elle commence beaucoup de choses: Son impulsivité et son attitude de tête brûlée font qu'elle se jette à pieds joints dans les flaques au lieu d'y réfléchir à l'avance, et lorsqu'elle prend enfin le temps de raisonner sur certaines questions, il est trop tard, elle a déjà enclenché le processus. Ces deux caractéristiques font aussi d'elle quelqu'un de fort. En effet, elle s'est souvent retrouvée dans des situations difficiles, voire carrément insupportable. Elle s'en est toujours (ou presque) sortie grâce à sa débrouillardise, qu'elle a développé dès toute petite, après la mort de son père. D'une grande sensibilité, Lula est le genre de personne à tout prendre sur elle et à se taire, jusqu'à ce que ça craque. Elle ne montrera jamais qu'elle est malheureuse, vexée ou blessée. Elle se taira et se contentera de continuer sa route comme si de rien n'était. Elle déteste se plaindre, et elle déteste encore plus les gens qui se plaignent. Son caractère se modifie en fonction de son humeur: Elle peut être adorable, puis quelques minutes après, exploser de colère et vous envoyez valser. En fait, ça lui arrive même assez souvent, pour tout dire.
Un des points les plus importants pour cerner Lula est l'amour de la liberté. L'indépendance a toujours été quelque chose de très précieux, pour elle, probablement à cause du besoin d'aller à l'encontre de ce qu'était sa sœur: une personne loin d'être autonome mais extrêmement brillante. Lula a décidé de la surpasser, et donc elle est devenu totalement indépendante et capable de se gérer seule. Elle refuse de s'abaisser à demander de l'aide, elle veut toujours tout régler par elle-même, et sur ce point, on peut dire que ce n'est pas une personne encombrante. L'idée d'appartenir à quelque chose, ou même d'en dépendre, lui paraît invraisemblable, impensable. D'ailleurs, tout ceci la conduit à être très introvertie sur tout ce qui touche à elle-même, que ce soit ses peines, ses soucis, ou ses expériences privées. Elle cache ses sentiments aux gens de son entourage, qu'elle les aime ou non.
Par contre, elle est extrêmement fidèle, que ce soit en amitié ou en amour. Les gens qu'elle aime, elle les protège, elle fait tout pour qu'ils soient bien, elle est prête à se couper en quatre pour les aider. Toujours là pour les écouter, ou les accompagner, pour les conseiller, elle a développé une sorte de don pour ce qui est de réconforter les gens. Elle qui est généralement si fière, si noble, elle est prête à se rabaisser pour protéger ceux qu'elle aime. Elle est d'ailleurs assez possessive, et son caractère lunatique n'aide pas: elle est capable de déclencher une dispute pour ce qu'elle perçoit comme de l'infidélité. En fait, elle est assez dure à supporter au jour le jour. Dure à vivre, vous diront ceux qui l'ont côtoyé, et c'est vrai. Elle n'a pas un caractère facile, et elle n'est pas simple à calmer, bien que ses intentions soient rarement mauvaises.
C'est une personne de bien, mais qui n'a pas eu la vie facile. Et ça se ressent dans ses œuvres. Ses peintures et ses dessins sont généralement très torturés, bien que très colorés. Les formes sont assez abstraites, elles représentent ce que chacun veut y voir, bien que Lula ai sa propre interprétation de chacune de ses toiles. Elle est modeste sur ses qualités artistiques, et rougit même lorsqu'on la complimente. Mais elle n'est pas qu'une artiste visuelle. Pour arrondir ses fins de mois, elle joue de la musique dans la rue. Sa voix est délicieuse à entendre, et elle joue de l'accordéon, et de l'harmonica parfois, pour s'accompagner. Elle est passionnée, et douée.
Discrète, calme, lorsqu'on ne la connaît pas, on pourrait presque la qualifier de timide. Mais dès qu'elle ouvre la bouche, on peut se rendre compte qu'elle est relativement bavarde, et intéressante. Elle s'attache beaucoup aux réactions des gens, elle s'amuse à déchiffrer leurs attitudes pour savoir comment se comporter avec eux. C'est un peu comme un caméléon: elle s'adapte en fonction de son milieu et de son entourage pour survivre.
Behind the computer
Prénom:Naomi. Âge : Quinze ans (bientôt seize ) Avatar choisi : Marion Cotillard ♥ Comment as-tu connu ce forum ? : En recherchant des codes css -->. Ton avis (design, contexte, ...) : IL EST MAGNIFIQUE (sinon, je me serais pas inscrite!) Présence sur le forum : 7/7, ou 6/7. Autre(s) compte(s) : Aucun. Exemple de RP :Voici mon dernier rp en date. Mon perso vient de découvrir qu'il avait une soeur, jumelle, et qu'elle connaissait l'amour de sa vie, qu'il n'a pas revu depuis cinq ans *oui c'est compliqué*.
Spoiler:
Pour une première rencontre, je pense que j'ai méchamment foiré. Elle doit me prendre pour un fou. D'abord, je l'agresse presque, ensuite, je deviens parano', puis au moment où elle m'annonce que je suis son frère, je ne trouve rien de mieux que de m'éclipser et de revenir avec une bouteille de vodka à la main. Hum... Non, en fin de compte, c'est la situation, qui est cinglée, pas moi. Je suis fils unique depuis toujours, et maintenant, j'ai une sœur, une jumelle, en plus. Elle est là, face à moi, et pourtant, je trébuche, je dois faire peur tant je suis tétanisé de surprise, et surtout, je suis tiraillé entre : Oui c'est vrai, non c'est faux. Oui c'est vrai, j'en suis sûr, après tout, pourquoi une pure inconnue aurait-elle fait TOUT CA pour rien, juste pour m'entuber? Et puis, non, c'est faux, voyons! Je le saurais! Pourquoi n'aurait-elle pas vécu avec moi? Hein? Pourquoi Konstantine ne m'aurait-il jamais rien dit? Peut-être parce que ce salopard n'en a jamais rien eu à faire, de sa descendance? Oui, ça doit être ça, en effet.
Je la prends dans mes bras. C'est surement la meilleure chose à faire pour commencer à rattraper tout ce temps perdu, cet amour, cette tendresse, cette affection délaissée, ce bonheur, cette fraternité ratée, laissée pour compte, abandonnée sur le bord d'une route, au détour d'un virage. Alors qu'elle se laisse aller contre moi, alors que je sens son corps plus frêle que le mien se poser sur mon torse, je sens mon cœur accélérer, encore. Décidément, si je ne crève pas d'une crise cardiaque avant ce soir, c'est que je suis invincible. Je pose ma tête dans ses cheveux, sent son odeur. Elle ressemble à celle de Léo. Je retire ma tête, pose plutôt mon menton, tenant mon nez loin de ces anciennes odeurs qui ravivent des souvenirs bien trop douloureux. Elle semble à peu près aussi bouleversée que moi. Elle semblait savoir qu'elle avait un frère, mais le voir en vrai doit faire drôle.
Je brûle d'envie de savoir pourquoi. Et comment. Pourquoi est-ce que je n'étais pas au courant, pourquoi est-ce que je fais la rencontre de mon deuxième moi à vingt-et-un ans, pourquoi mon père n'en a-t-il jamais parlé, pourquoi mon père ne l'a-t-il pas élevé, et pourquoi est-ce qu'elle a le blouson de Léo, pourquoi est-ce qu'elle a son odeur sur le corps? Et comment. Comment est-ce qu'elle m'a trouvé? Si moi j'ignorais son existence, comment a-t-elle était mise au courant de la mienne? Comment a-t-elle pu rencontrer Léo? Comment est-elle arrivée à Londres? Je la sens hocher la tête lorsque je lui propose d'aller boire un verre et de parler de tout ce qui nous arrive. De parler d'elle. De parler de moi, aussi, surement un peu. De parler de Léo. De parler de nous. De parler de tout.
Je m'écarte, à regret, un peu. Je vois ses yeux, embués, comme les miens. J'ai un sourire pour moi-même. Ouf, je ne suis pas le seul à être ébranlé par cette histoire. J'ouvre de nouveau la bouteille, avale deux nouvelles gorgées, tends, incertain, la bouteille à Roxanne, puis la referme, et me met en route, glissant ma main dans la sienne. Tant pis pour la boutique, mon patron comprendrait quand je lui raconterai. Je ferme la porte du shop, me retourne face à ma jumelle. Je ne m'y fais toujours pas. Je regarde de chaque côté de Camden, réfléchissant à l'endroit où j'allais l'emmener, puis finalement, je me dis que ça n'a pas d'importance. Après tout, c'est bien le dernier de nos soucis. Je reprends sa main dans la mienne. Je me mets en route, avec elle. Je me sens étrange. Pas forcément triste, nostalgique ou quoi, ni forcément heureux, euphorique. Je suis plutôt soulagé, comme si quelque chose qui m'avait hanté toute ma vie venait de me quitter. Comme si mon but, depuis toujours, n'avait pas été de retrouver Léo, mais de retrouver Roxanne. Le vent qui fouette nos visages nous rajoute une chose en commun: nous sommes au même endroit, au même moment. Je peux la toucher. Comme pour m'en assurer, je resserre un peu mon étreinte. Elle est toujours là. Et ce n'est pas un mirage. Je tourne discrètement mon regard vers elle. J'aurais dû m'en rendre compte. On se ressemble. Mais personne ne m'avait jamais parlé d'elle! Je suis toujours aussi troublé, mais l'alcool m'a au moins permis de ne plus m'en rendre compte.
Finalement, nous passons devant un café, je m'arrête, ouvre la porte et la lui tiens. Dites, comment est-ce qu'on rattrape une vingtaine d'années de perdue? Vous ne savez pas? Moi non plus. Mais j'ai besoin de savoir, moi, à la différence de vous. J'entre dans le café, à sa suite. Elle choisit une banquette, je m'assois à côté d'elle. Pourquoi pas en face? Je ne sais pas. Je m'assois à côté d'elle, c'est tout. « - C'est la veste de Léo. ». Russe. Léo. Les deux seules choses qui me frappent réellement dans sa phrase. Tout d'abord, elle a parlé en russe. Avec cet accent si propre aux habitants de Léningrad. Deuxièmement, elle a abordé un des sujets qui me troublait le plus: Léo. Je baisse les yeux, puis les relève vers le plafond, évitant son regard, évitant sa veste. Au final, je décide de fermer les paupières.
« Voila la carte. Je repasse dans cinq minutes. ». Une serveuse vient de déposer deux cartes de menu devant nous. Elle est petite, un peu ronde, plutôt jolie, un peu vulgaire, blonde avec un mohawk et plusieurs piercings -dont trois que j'ai fais-. Je me force à revenir dans la réalité. Je me tourne vers Roxanne, tentant de refouler les larmes qui me montent au yeux au simple souvenir de Léo. En russe, moi aussi, je lui réponds: « Ro... Roxanne. Dis-moi où est Léo? Nan, dis-moi juste s'il va bien? Dis-moi si je lui manque. Dis-moi s'il me cherche. Dis-moi comment tu l'as connu. Dis-moi tout. S'il te plait. Ca fait des années que j'attends d'avoir des nouvelles de lui. Des années que c'est le silence complet. ». Je m'arrête là. Je m'arrête là parce que sinon, je vais partir dans le monologue dramatique, et je ne peux pas me permettre ça devant ma jumelle. Surtout que la journée est loin d'être terminée, et il risque d'y avoir encore pas mal d'émotion.
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Dernière édition par Lula A. Leyva le Sam 20 Aoû - 5:58, édité 22 fois
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Empire State of Mind
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Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Ven 19 Aoû - 9:21
Alone like a stone
« C'est l'histoire d'un grand frère qui a tout fait pour ne pas ressembler à ses parents, et d'un cadet qui a tout fait pour ne pas ressembler à son grand frère. » - Frédéric Beigbeder.
Beaucoup de gens sont persuadés que leur naissance est quelque chose d'incroyable, que c'est un miracle, que c'est une chose qu'il faut raconter à tout le monde, parce que c'est beau, parce que c'est bien. Ta mère t'as donné la vie, je pense que la moindre des choses serait d'éviter de montrer comment elle a souffert et d'où t'es sortie sur de vieilles cassettes vidéos, non? Enfin bon, je n'aime pas parler de ma naissance, à quoi bon, je ne m'en souviens pas? Souhaitez-vous entendre des anecdotes qu'on m'aurait raconté? « Quand tu es sortie du ventre de ta mère, ta tête est restée coincée! Tu es devenue violette! ». Je m'en fous éperdument, je ne sais même pas si c'est vrai! Toutefois, je peux vous parler de la famille dans laquelle je suis arrivée, et avec laquelle j'ai grandis et évolué. Mon père s'appelait James Leyva. Suisse d'origine et de nationalité, il avait passé une grande partie de sa vie dans son pays qu'il affectionnait tant. Travail: scénariste-chômeur. Passion: la marche en montagne. Ma mère, quant à elle, s'appelait, et s'appelle toujours, Marilyn. Elle travaillait comme actrice, souvent pour mon père, parfois pour d'autres. Elle avait du talent, mais comme mon paternel, elle n'a jamais percé dans ce milieu. Ma famille était plongé dans une certaine précarité dès ma naissance, mais au fil des ans, ça n'a fait qu'empirer.
Et je n'étais pas seule. J'avais une sœur. Pourquoi j'avais? Je ne sais pas où elle est, si elle est vivante, si elle se souvient de moi, ou même si elle se souvient de quoique ce soit. Alya. Aux dernières nouvelles, elle était tombée dans la drogue et vivait dans la rue, pour suivre son nouveau petit-ami dealer. Elle est plus âgée de moi, de trois ans. Toute mon enfance, j'ai tout fait pour ne pas lui ressembler. Partout, elle était meilleure que moi. A l'école, les profs l'adoraient, et les autres gamins l'admiraient. A la maison, mes parents la placer tout en haut de leur estime et elle était, de loin, la préférée. Mais je ne leur en veux pas. Alya, elle était belle comme un soir d'automne. Elle était brillante, amusante, sympathique avec tout le monde, et elle avait toujours le bon mot. Elle aurait pu faire une carrière d'avocate, ou de psychologue, mais elle a préféré devenir junkie. Oui, oui, je sais, il y a un important contraste entre la fille modèle qu'elle était dans sa jeunesse, et la mendiante droguée qu'elle est devenue.
Quant à moi, j'étais celle qui restait dans l'ombre. Ma sœur faisait tout pour ne pas ressembler à mes parents, en étant toujours propre, organisée, brillante et en réussissant tout ce qu'elle commençait, et moi, je faisais tout pour ne pas lui ressembler, à elle. J'étais discrète, on ne m'aimait pas plus que ça. J'étais distante et je sortais les crocs lorsqu'on venait me parler. Silencieuse en classe, j'étais bonne en arts, mais pour le reste, je laissais faire. Mes appréciations étaient souvent vides, parce qu'il n'y avait rien à dire sur une statue. A la différence de ma sœur, j'étais loin d'être docile. Je ne répondais pas aux ordres, je n'étais pas sociable, et j'étais indépendante. J'étais déjà capable d'obtenir ce que je voulais sans le demander. Solitaire, renfermée, on me laissait de côté, on ne m'adressait pas la parole, et mes seuls amis étaient ceux que je m'inventais et que je dessinais, pour ensuite les accrocher sur les murs de la maison et leur parler. Le seul moyen pour moi de réellement communiquer avec mes parents, c'étaient lorsqu'ils voyaient mes dessins sur les murs. Mais ils ne les voyaient pas. Ils les ignoraient.
There is no future
« Plus tard je voudrais être chef d'orchestre, trapéziste, artiste de music-hall, n'importe quoi, mais pas adulte. » - François Morel.
Comme je vous l'ai déjà dis, j'étais solitaire, et j'étais agressive. Les gens m'évitaient, et je m'en portais bien. Enfin... Je faisais croire que j'allais bien, parce que c'est faux. J'ai terriblement souffert de cet isolement, mais je n'y pouvais rien, c'était inconscient: je. ne. voulais. pas. ressembler. a. ma. sœur. Et c'était clair dans ma tête. Tout plutôt que d'être comme elle! Mes trois premières années à ce qu'ici vus appelez l'école élémentaire, je me fondais donc une réputation de "loup solitaire, féroce et désagréable". On me surnommait Mowgli, dans le but de me blesser, mais j'en étais fier, de ce surnom. J'adorais le Livre de la Jungle, alors avoir le surnom d'un des protagonistes, c'était plus glorifiant qu'autre chose.
Puis j'entrais en quatrième année. Je fis une rencontre qui bouleversa tout. Un homme, un français, breton, du nom de Yann. Tout comme moi, il était renfermé, et les gens le détestaient. En voyant cela, je me suis dis que, peut-être, lui, il était différent. Peut-être que lui, il saurait être mon ami. Parce que, oui, qu'on se le dise, ma solitude commençait à réellement me tuer, et mourir à neuf ans ne me paraissait pas une très bonne idée. Lui a dû se dire la même chose de son côté, parce qu'en peu de temps, on s'est rapproché. On est passé des deux plus gros solitaires aux deux inséparables. Lui était terriblement bavard, pas en classe, ni face aux autres, mais avec moi. Il n'avait que ça, à faire: parler, parler, parler, encore et encore. De la troisième à la huitième année, nous étions les meilleurs amis du monde. Au fur et à mesure, on a découvert de nouvelles choses, on changeait, on évoluait ensemble. Ses parents le délaissait aussi, bien que je n'ai jamais pu en savoir beaucoup plus, et donc rapidement, nous nous sommes mis à errer dans les rues à des heures pas forcément très recommandables.
Et mes parents ont commencé à se préoccuper de moi. Ils me voyaient rentrer, du haut de mes douze ans, à dix ou onze heures du soir. Ils criaient, ils me faisaient la morale. Mais, étant donné qu'ils ne s'étaient jamais occupé de moi, ils n'avaient pas pu m'apprendre le bien, le mal, la raison et le sérieux. Et même aujourd'hui, j'ai encore du mal avec tous ces trucs trop adultes pour moi. Ils me reprenaient à chaque fois, même s'ils n'osaient jamais me frapper, et moi, je recommençais, toujours. Ils faisaient tout pour m'empêcher de sortir et d'aller rejoindre Yann. Alors je me suis mise à sortir la nuit. Je sortais de chez moi par la porte de ma chambre, et je courais jusqu'à notre point de rendez-vous. Et nous errions dans les rues, deux gamins. A force de se promener dans la nuit, nous nous sommes fait adopter par des groupes de jeunes. Enfin, un groupe de jeune en particulier. Ils se faisaient appeler les Red & Black Eagles, et s'habillaient entièrement en noir, avec des accessoires rouges, afin de représenter leur opinion (j'étais trop jeune pour comprendre, mais je sais maintenant qu'ils étaient anarchistes, et plutôt radicaux, d'ailleurs). Ils trimballaient chaque soir des bombes de peintures. C'est avec eux que j'appris à peindre, mais surtout à graffiter.
Pendant deux ans, je suivais ce rythme. Je dormais en cours, mes notes dégringolaient, mais j'arrivais à passer de justesse. A chaque fois. Et Yann aussi, mais lui, il était brillant à la base. Un jour, mes parents découvrirent mes activités nocturnes. Et ils n'apprécièrent guère. Ils condamnèrent ma fenêtre en y installant des barreaux. Les premiers soirs, je parvins tout de même à sortir par la porte d'entrée, mais ils s'en aperçurent et ce fut une des plus grosses disputes entre mes parents et moi. Le lendemain, je quittais ma maison par la grande porte, et disparut pendant deux mois. Durant ces soixante jours, je me cachais avec Yann, chez la bande de jeunes. Ils étaient colocataires et vivaient en commune. Je dois dire que j'aimerais bien revivre ça. J'avais quatorze ans, et ce furent deux mois magnifiques. Mais nos parents nous retrouvèrent. Nous ne dîmes rien de l'endroit où nous vivions, et l'enquête fut abandonnée. Au final, je n'eus plus le droit de voir Yann, et mes parents me surveillèrent vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Pendant ce temps, ma sœur, elle, se déguisait en princesse pour aller danser des slows aux bals auxquels on l'invitait. Je la haïssais, sans réelle raison.
I'm a creep, I'm a weirdo
« Notre grand tourment dans l'existence vient de ce que nous sommes éternellement seuls, et tous nos efforts, tous nos actes ne tendent qu'à fuir cette solitude. » - Guy de Maupassant.
Je ne revis plus jamais Yann. Il disparut dans la nature. Un jour que je rentrais de l'école -où il n'était plus, d'ailleurs, depuis notre fugue commune-, je me décidai à passer devant son immeuble. L'immeuble était détruit, et à la place, un cimetière pour autobus avait été construit. Je pense que mon cœur se troua, ce jour-là. J'ai toujours les larmes aux yeux lorsque j'évoque son souvenir. Il fut mon seul ami pendant cinq ans, à peu près, et surtout, il fut celui avec qui j'ai le plus évolué. Je pense même que j'en étais amoureuse, à l'époque. Je ne sais pas comment ça se passerait, si je le retrouvais... Une fois que j'eus constaté sa disparition, je ne fus plus la même. Je fis une mini-dépression: Je ne mangeais plus pendant une semaine, ce qui causa, d'ailleurs, de gros problèmes à mes parents. Et puis, mon père tomba malade. Nous étions en octobre, j'avais quatorze ans. Le premier novembre, jour des morts, mon père les rejoignit. Il décéda vers une heure du matin. Je ne pensais pas que j'éprouvais tant d'amour pour mon père. Mais en même temps, je venais de perdre, en deux mois, les deux hommes de ma vie. Ce qui avait commencé comme une dépression faible et passagère se transforma en véritable descente aux enfers.
Je n'avais plus envie de rien. J'étais reclus. Je ne voulais plus rien. Je refusais tout ce qu'on m'offrait, j'étais plus agressive et sauvage que jamais. Durant deux longs mois, je ne fus plus que l'ombre de moi-même, une moitié d'Homme. En fait, je ne fus plus rien. Yann me manquait, et mon père aussi. Ma mère pleurait, chaque jour. Ma sœur restait silencieuse, et s'éclipsait dès qu'elle le pouvait. Je la comprenais. Au bout de ces deux mois d'inactivité, je décidais de l'imiter. Après tout, elle avait raison. Ma mère ne fit plus attention à mes sorties, elle se contentait de chercher du travail pour nourrir sa famille, ou de pleurer dans le salon. Je retrouvais les Red & Black Eagles, et intégrais leur groupe à part entière. Mais avant, ils décidèrent de voir ce que j'avais dans le ventre. Je découvris l'alcool. La vodka, en premier. Je m'aperçus que ma tristesse, ma peine disparaissait au fur et à mesure que l'alcool envahissait mon sang. Pendant quelques mois, je devins presque une alcooliques, buvant au minimum trois fois par semaine. Ils m'aidèrent à me "procurer" (= voler, en langage moins criminel) des vêtements noirs, des accessoires rouges, et ils m'apprirent à voler à manger, afin de pouvoir subvenir à mes besoins vitaux sans débourser un sous. Je graffitais toujours, et c'était la chose qui me faisait le plus de bien. Elle me faisait évacuer toute cette haine que j'avais pour la mort. Yann et mon père étaient mes muses. Les larmes de ma mère représentaient ma motivation. Et le silence qui régnait dans la maison était mon message. Le silence. Les couleurs jaillissaient, les formes apparaissaient, et j'allais mieux. Je me fis même une réputation dans le quartier, pour la qualité de mes graffitis.
Mais je ne m'arrêtais pas là. Et pourtant, j'aurais dû. J'étais gourmande: Soudainement, je pouvais avoir ce que je voulais, côté matériel, en volant, je pouvais peindre et évacuer ma peine, je pouvais boire et me sentir mieux, et j'avais plein d'amis, bye bye la solitude! Je me sentais bien, mais j'en voulais plus, toujours plus, parce que j'avais encore cette avidité de l'adolescence, et ce réflexe de celle qui n'est pas habitué à avoir tout: prendre au maximum avant que la corne d'abondance ne disparaisse, avec tous ses mirages. Je crois que ça a commencé par la drogue. J'allais avoir quinze ans deux mois suivants cet évènement, je pense. J'étais avec le groupe anarchiste, et ils prirent l'initiative de rouler un joint. J'avais l'habitude, ils le faisaient tout le temps. Mais cette fois, ils me le tendirent. « Il faut bien que t'essayes un jour, Mowgli! », me dirent-ils -oui, ce surnom me suivit jusqu'à maintenant, partout-. Alors, j'essayais. Et c'était bon. Et ça faisait du bien, j'avais l'impression que... que je planais. Le soucis n'est pas dans le cannabis, à vrai dire, j'en fumes toujours aujourd'hui. Enfin, pas durant mes mois de grossesse, bien sûr. Non, le vrai problème vint plus tard. Lorsqu'un membre du groupe eut la bonne idée de ramener du LSD, puis de l'ecstasy, puis des champignons hallucinogènes, et de l'éther. Oui, j'ai essayé toutes ces drogues, et surement d'autres encore dont j'ai perdu le souvenir. Mais ces drogues me firent perdre la notion du danger.
Un beau soir, j'avais pris une quantité assez impressionnante de LSD. J'étais en train de graffiter sur un mur. La police est arrivée. J'avais déjà eu ce problème, mais en général, on était plusieurs, on se dispersait dans tous les sens, et seuls un ou deux d'entre nous se faisaient avoir. Mais là, nous n'étions que trois, nous étions complètement défoncés, et nous n'avions aucun réflexe. Alors, on a fini en garde à vue, ils ont détectés la drogue dans notre sang, et on a été placé en garde-à-vue toute la nuit. Le lendemain, ma mère est venue me chercher. L'engueulade la plus déchirante de ma vie: Elle ne dit rien jusqu'à la voiture, puis une fois à l'intérieur, elle explosa en sanglot. Durant toute notre dispute sur les responsabilités, la rébellion, le manque de reconnaissance, le danger, l'inconscience, la stupidité, etc., ma mère sanglota. Je finis en pleurs aussi, à la fin. Elle me reprocha la mort de mon père, elle me reprocha aussi son futur décès. Mon esprit fut torturé durant trois jours avec ces phrases, jusqu'à ce qu'elle vienne s'excuser pour ce qu'elle avait dit, et m'assurer que tout cela était faux. Après cela, je me calmais un peu. Mais je me sentais toujours mal dans ma peau, et les soirées alcool ou herbe eurent encore lui, ainsi que des graffitis, ainsi que des garde-à-vue, ainsi que des engueulades, et ainsi de suite. Et je n'avais même pas encore quinze ans... Comme quoi, la vie à Bernes peut tout de même être agitée.
You're so very special
« Pour ma part, je suis hétérosexuel. Mais il faut le reconnaître, le bisexuel a deux fois plus de chances le samedi soir. » - Woody Allen.
Puis j'eus quinze ans. Cette année fut assez significatives, également. Et elle le fut grâce à Sariah. Sariah était une jeune étrangère, elle n'était pas suisse, et elle n'était que de passage ici: pour un an. Et cette année-là, nous l'exploitâmes autant que possible. Je la connus dès son arrivée: c'était ma voisine. Une semaine après, nous étions saoules, dans les bras l'une de l'autre, au bord de la rivière Aar, qui traverse Berne, à nous embrasser et à nous caresser. Ce fut ma première histoire d'amour, ce fut la seule avec une fille, et ce fut la plus pure de toutes. Nous restâmes ensemble un an, juste le temps qu'elle put passer à Berne. Ensemble, nous avons fait énormément de choses.
C'est avec elle que j'eus mes tatouages, et c'est aussi avec elle que je fis le plus beau voyage de ma vie. Il nous restait deux mois avant son départ. J'étais folle amoureuse d'elle, j'avais besoin d'être contre elle sans arrêt, et je me sentais mal si je ne la voyais pas pendant plus de trois jours. Alors que les Red & Black Eagles et nous nous amusions à nous lancer des défis, l'un d'eux nous parut intéressant: « Cap ou pas cap de partir maintenant tout de suite, avec juste un sac-à-dos, et de parcourir l'Europe? ». Ni une, ni deux, nous étions debout, nous partîmes en courant chacune chez nous, et sans adresser la parole à nos parents respectifs, préparâmes nos sacs. Nous sortîmes sur la pointe des pieds, et nous nous retrouvâmes à l'endroit où nous nous étions quitté peu avant. Puis, sous le regard hagard de nos amis, nous partîmes vers la sortie de la ville. Le pouce levé, nous avons passé deux mois à parcourir les routes d'Europe en stop.
Je découvris la France, pays natal de ma mère, et de Yann, puis l'Espagne, le Portugal, l'Italie, l'Allemagne, la Belgique, l'Angleterre (nous sommes montés sur un bateau, en clandestines, et nous avons fait, par deux fois, la traversée sans encombre), les Pays-Bas, la Pologne, l'Ukraine, la Moldavie, la Roumanie -nous n’eûmes pas le temps d'aller jusqu'en Russie-, avant de rentrer chez nous où une engueulade nous attendait -encore-. Et puis, elle partit. Comme pour Yann, je n'eus pas le droit de la revoir, sur un commun accord de nos parents, ne serait-ce que pour lui dire adieu. Et depuis, je ne l'ai pas revu. Je pense que j'ai été maudit: tous les gens qui me veulent du bien sont voués à disparaître définitivement de ma vie.
I want to be free
« Si la cage rend l'animal fou que ne fait-elle pas à l'homme. » - Pierre Léger.
Et pendant tout ce temps, la situation économique de ma famille chutait. Mais ma mère ne le laissait pas paraître. Comme toutes les bonnes mères, elle préserva ses deux filles de la précarité. Nous étions dedans jusqu'aux hanches, mais nous ne nous en doutions pas, et nous laissions le robinet grand ouvert. Le niveau continuait d'augmenter, encore, encore, encore, jusqu'à ce que BAM! Tout explose. Ma mère était au chômage depuis un an et demi, deux ans, et elle ne décrochait rien d'autres que des jobs de serveuses pour quelques jours, ou bien des boulots trop abaissants pour que j'en parle. Nous déménageâmes, premier signe. Ma sœur et moi, nous devions partager la même chambre, et, égoïstes que nous étions, nous reprochions à ma mère son choix. Si j'avais su à quel point ma mère s'était battu pour nous, à cette époque! Et un jour, toc, toc, toc, bonjour, nous sommes la société de protection de l'enfance, pourrions-nous entrer, s'il vous plait? Ces salopards nous ont enlevés, ma soeur et moi, à ma mère. Ma sœur, qui avait dix-neuf ans, dû se débrouiller seule. Et bien sûr, cette solitude et la galère dans laquelle on l'a plongé l'ont fait tomber dans la drogue, la prostitution, et tout ce qui accompagne ce milieu.
Quant à moi, je fus placer en famille d'accueil, dans une riche famille vivant dans les collines entourant Berne. Ce fut l'année la plus atroce de mon adolescence. Loin de ma mère, et ma santé mentale déjà pas mal ébranlée, je me retrouvais de nouveau dépressive. Ces gens, les Scheffre, étaient de véritables tyrans. Maniaques de la propreté, je lavais l'intégralité de la maison quatre fois par semaine. Encore pire sur les horaires, je n'avais le droit qu'à une heure de liberté par jour, après l'école, et le week-end, ils se forçaient, j'avais le droit à deux heures. Le problème, c'est que ces Scheffre ne me connaissaient que trop mal. Je tins un mois. Puis je leur en fis voir de toutes les couleurs. Je ne rentrais pas, je passais la nuit dehors, revenaient aux aurores en sentant les poubelles, des suçons dan le cou et ailleurs. Ils en devinrent presque fous! Je me fis prendre plusieurs fois pour graffitis, vol, vagabondage, trouble de l'ordre publique et autres conneries. Ils n'en purent plus, leur réputation à Berne était détruite, et ils me renvoyèrent à la société de la protection de l'enfance.
Ils ne savaient que faire de moi, et ça faisait déjà six mois qu'ils m'avaient arraché à ma mère. Ils me placèrent donc dans un orphelinat. Nan, pas juste un orphelinat. Un orphelinat catholique. Mais genre, intense, hein. Moi qui avait côtoyé et intégré les Red & Blacks Eagles, ce groupe anarchiste radical, j'avoue que ce fut presque de la torture. A l'orphelinat, il n'y avait que des gamins et des gamines aux regards tristes qui se rattachaient à Jésus leur sauveur car il était leur seul et unique ami. Les sœurs étaient de fausses mères, le genre qui vous force à finir votre assiette et qui vous inflige une punition lorsque vous faites une erreur, mais qui ne viendra jamais vous border le soir. Je vécus là-bas six mois. Au bout de trois, je n'en pouvais plus, et je tentais de réveiller les autres pensionnaires en répandant des discours anarchistes, et autres du même registre.
Je ne récoltais que punition sur punition. Alors je décidais de jouer au clown, de leur montrer que l'on pouvait être heureux n'importe où. Les Red & Black Eagles m'avaient appris à gratter un peu sur une guitare, et à jouer un peu d'harmonica. Je trouvais donc un harmonica, puis chantais dans la cour, en m'accompagnant avec cet instrument. J'eus pas mal de succès, et je découvris là-bas que j'étais capable de chanter plus que correctement. Je pense que j'ai réussi à mettre un peu de joie dans les cœurs abandonnés de ces pauvres gamins. Au bout de six mois dans cet orphelinat, on me rendit à ma mère. Un an passé loin d'elle avait resserré les liens. Elle s'était démenée pour me sortir de là. Quant à ma sœur, elle n'avait aucune nouvelle d'elle.
Papa was an artist
« L'homme fait à tous les instants des déclarations définitives sur la vie, l'homme et l'art, et ne sait pas plus que le champignon ce qu'est la vie, l'homme et l'art. » - Jean Arp.
Je passais encore un an avec ma mère, le temps de finir ce que vous appelez High School. J'obtins mon diplôme, sans trop de problème. J'avais pris la décision de travailler assez durement pour rattraper le temps, et c'était ma façon de la remercier pour ses efforts. Mes liens avec elle n'étaient plus les mêmes. Premièrement, retrouver ma mère m'avait calmé. Je n'étais plus l'adolescente rebelle, j'arrivais dans l'âge adulte. Ca me faisait un peu peur, mais je me forçais à continuer, pour ma mère, parce que beaucoup de ses espoirs reposaient sur moi, maintenant que ma sœur était introuvable, et que nous savions qu'elle était dans les métiers du sexe et de la drogue. Et puis, j'eus dix-huit ans. Ma mère, détruite par la mort de son mari, par la chute de sa fille, et par le travail qu'elle avait dû fournir cette dernière année pour me récupérer, décida de rentrer en France, auprès de sa sœur et de ses neveux.
Moi, je pris la route de Genève. Avec Sariah, nous étions passées à Genève, et j'avais adoré cette ville. J'avais été accepté aux Beaux-Arts, et je l'avais mérité, d'ailleurs, vu le travail que j'avais fourni pour y parvenir. Une fois aux Beaux-Arts, j'eus l'impression que plus rien au monde ne pourrait m'atteindre. J'adorais mes cours, mes professeurs, mon entourage, et je me recréais une vie magnifique, idyllique. J'habitais un petit appartement avec quatre autres personnes, et quatre musiciens. Au bout d'un an, nous avions créé notre petit groupe. Moi, j'apprenais à gérer à l'accordéon et à chanter en même temps. Et j'y arrivais. Et ça plaisait. Une percussion, une guitare, une basse et un clavier en plus, et c'était merveilleux. Nous jouions dans la rue, dans les bars, afin de récupérer un peu d'argent pour notre loyer. Parallèlement, les deux filles (dont moi) de la colocation, nous dansions pour arrondir les fins de mois. Cow-girl, oui, si vous voulez. Mais nous étions protégées, c'est-à-dire que les hommes n'avaient aucunement le droit de nous toucher, seulement de nous regarder. Et puis, ça n'était pas désagréable: Je dansais, c'était de l'art. Dans ce genre de réseau, en plus, les filles s'entraident, et chacune est là pour l'autre. J'aimais cette entraide permanente et spontanée.
Au cours de la deuxième année de colocation, notre petit groupe de musicien gagna en prospérité. Nous étions le groupe The Same Appartment Artists. Les artistes du même appartement. Les contrats nous tombaient dessus sans prévenir, et nous nous amusions. A Genève, les gens venaient nous voir, les bars étaient pleins quand nous passions, et je pus arrêter de danser. Quant à mes cours, ils suivaient sans problème. L'art visuel était fait pour moi, et je n'avais aucun mal à trouver des idées originales pour chacun de mes projets. Parfois, ma mère venait me voir. Elle était fière de moi, très fière. Mais l'absence de mon père et de ma mère lui pesait, ça se voyait.
Jusqu'au passage de ma licence, je vivais avec eux. J'avais vingt-et-un an, et le groupe se disloqua, car une grande partie avaient pris la décision de changer de mode de vie: certains coururent vers le rêve Américain, d'autres prirent leur sac-à-dos et partir à la recherche d'eux-mêmes, dans les contrées désertiques de la Russie ou du Sahara. Et donc, je changeais d'appartement, et de colocataires. Moi, je pris la décision de passer mon master, c'est cinq ans d'études après le baccalauréat européen. J'ignore comment vous appelez ça, ici. J'arrêtais mon groupe, mais je continuais de jouer dans les bars, me transformant en "One woman band", et c'est comme cela qu'on m'appelait: « Lula Leyva One Woman Band ». Seule, sur scène, mon accordéon, une chaine au pied que je tapais sur une plaque de métal, des clochettes sur l'autre chaussures, et ma voix. Et ça semblait plaire, puisque je n'avais pas à travailler plus pour pouvoir payer mes études.
I can't stop loving you
« Et elle porte la même robe que toi y a 4 ans. C’est moi qui lui ai offerte. Tu te souviens de ce jour là où tu m’as dis que je serais jamais cap te faire du mal ? Cap. Cadeau. Comme ça on est quitte. » - Jeux d'enfants.
Un soir, à la fin d'un de mes concerts, on m'aborda. Un homme me paya un verre. Il s'appelait Sacha. Il était beau comme un Dieu, il avait les mots d'un ange, les yeux de la liberté, bleus comme la mer, mais brillant comme les étoiles. Son sourire était doux, tendre, et son regard posé sur moi était aussi respectueux qu'il était agréable. Il me parlait respectueusement, non pas comme à une femme qu'il voulait baiser le soir-même, mais comme à une artiste qu'il respectait déjà profondément. Je me sentis paisible, lorsqu'il me regardait, j'avais l'impression que l'instant durerait toujours. Je crois que c'est la première fois que je suis tombée amoureuse, aussi amoureuse, je veux dire. Ce n'était plus l'amour passionné mais frivole de mon adolescence, c'était plus fort. Nous avons discuté toute la soirée, il m'a raccompagné chez moi. Il m'a demandé si l'on pouvait garder contact, et je l'ai laissé entrer chez moi le temps de lui laisser mon numéro de téléphone.
Mes murs étaient parsemés des toiles que j'avais faites. Il parut intéressé par tout cela. Il m'informa alors qu'il était le gérant d'une galerie d'exposition plutôt prospère, à Genève, et il me demanda si j'accepterais d'exposer chez lui. C'était une chance inespérée. Ce soir-là, j'aurais dû jouer au loto. Une semaine plus tard, nous nous revîmes dans sa galerie. Pendant que nous accrochions les toiles, et les divers dessins que j'avais fait, il me dévorait des yeux. Je fis semblant de ne pas m'en apercevoir. Et puis, il m'invita à aller boire un verre. J'acceptais. Nous sommes donc allés boire une bière à la terrasse d'un café. Et puis, une fois ceci fait, il m'emmena me promener sur le bord du lac Léman.
Et notre histoire commença, là-bas, les pieds dans l'eau, il me prit la main, me fit m'arrêter, me prit les hanches, puis il m'embrassa. J'ai passé quatre ans avec lui. Je l'aimais comme une folle. D'abord, grâce à sa galerie, je gagnais en prospérité dans mon domaine, l'argent affluait, notre amour était ce qui me paraissait le plus beau au monde. Ma mère l'aimait bien, il était poli, gentleman, même. Agréable à tout le monde, le genre d'homme brillant et cultivé dont toutes les femmes rêvent. Et il était mien. Je vécus trois ans de pur bonheur. Et puis, lorsque j'eus vingt-quatre ans, tout bascula. On lui saisit sa galerie, on lui arracha son travail qu'il adorait, et le propriétaire de l'appartement que nous louions nous expulsa, pour revendre le logement. Nous nous retrouvâmes, du jour au lendemain, à la rue.
Lorsque nous retrouvâmes un appartement, plus petit, certes, mais que nous pouvions nous payer, j'avais mon master en poche, et je pensais pouvoir trouver un travail n'importe où, mais ce ne fut pas la cas. Je repris donc mon one woman band, et essayait de vivre de ça. Pendant ce temps, Sacha déprimait. Pendant ce temps, il coulait à pic, et je n'arrivais pas à l'en tirer. Il se mit à me tromper, avec des femmes, beaucoup de femmes. Je le savais, je trouvais des dessous sexy dans ses affaires sales, il sentait le parfum lorsqu'il rentrait à la maison, et il ne me touchait plus. Je souffrais. Et avec n'importe qui d'autre, j'aurais certainement claqué la porte. Mais j'étais folle amoureuse de lui. Quelques mois avant mes vingt-cinq ans, il se mit à me battre. Je voulais m'enfuir, mais j'en étais incapable. Non pas financièrement, vu que j'étais le principal revenu de notre couple, mais plutôt sentimentalement. C'était presque le syndrôme de Stockholm: J'étais la femme battue qui aimait son bourreau à la folie. Au point de le laisser faire. Il se mit à boire. J'étais malheureuse. J'étais plongé dans mon passé, dans notre passé, dans ces années que nous avions passées ensemble, et je m'accrochais à l'idée de pouvoir le ramener, lui, le vrai lui, celui que j'aimais toujours.
Ma mère se mit à le haïr lorsqu'elle découvrit les traces de coups sur mon corps. Nous eûmes beaucoup d'engueulades, encore. Des disputes violentes. Elle voulait mon bien, mais j'étais persuadé que mon bien-être dépendait entièrement de lui. Je le déculpabilisais, convaincue qu'il avait des circonstances atténuantes, qu'une fois que nous aurions remonté la pente financièrement, une fois qu'il aurait de nouveau une galerie, tout irait mieux. Je voulais que mon conte de fées se poursuivent, je voulais l'épouser, je voulais vivre avec lui. Je lui étais complètement dépendante, et je détestais cette sensation. Mais je n'arrivais pas à m'en défaire.
You found me
« Je déteste le roquefort, avant toi j'avais jamais vu Dirty dancing, je suis convaincu que Georges Michael est un chanteur de merde, ma cuisse fonctionne parfaitement alors je sais pas si je suis assez bien pour toi, j'ai pas de jet, j'ai pas d'appart, je dors dans un bureau... mais je sais pas comment je vais faire si je ne peux pas te voir chaque jour... » - L'Arnacœur.
Et puis, j'eus vingt-cinq ans. Bien sûr, il l'oublia. Malheureuse, j'étais sortie de l'appartement, j'avais fuis. Je ne voulais pas qu'il me batte, pas aujourd'hui. Il ne le faisait pas tous les jours, mais environ une fois toutes les deux semaines, or, ça faisait longtemps qu'il ne l'avait plus fait, et j'avais un mauvais pressentiment. Alors je marchais dans Genève, je errais un peu partout. J'arrivai devant le lac Léman. Nostalgique, j'explosai même en sanglots. Et puis, soudain, une main se posa sur mon épaule. Je me retrouvai face à un homme qui devait avoir approximativement mon âge. Il parut inquiet. Il me parla. Il était beau.
Il passa la journée avec moi, il me fit rire de nouveau, je retrouvais la joie, à ses côtés. Il s'appelait Raphaël. Mais toute bonne chose à une fin, et il fallait que je rentre chez moi, auprès de Sacha, auprès de mon indigne amant. Raphaël ne lâcha pas. Il voulait me revoir. Après tout, si Sacha pouvait se permettre de coucher avec des chiennes différentes tous les jours, pourquoi ne pourrais-je pas rencontrer d'autres hommes? Parce que, oui, Raphaël me plaisait. Beaucoup. Je lui donnais rendez-vous le lendemain, au même endroit. Et il m'y retrouva. Et chaque jour qui suivit, il m'y retrouva encore, et encore, et encore, et encore. Cela dura près d'un mois. Et au fur et à mesure que je me rapprochais de Raphaël, je prenais de la distance par rapport à Sacha. Encore une fois, je me laissais séduire trop facilement.
C'était si bon de redécouvrir l'amour à ses débuts! Je n'étais, certes, pas amoureuse de Raphaël comme je l'avais été de Sacha, mais je ressentais tout de même quelque chose pour lui. Et mes sentiments allaient en grandissant. Sacha était moins violent, mais il ne m'adressait plus la parole, continuellement enfermé dans son bureau, ou bien de sortie. Lorsque je le voyais, lui, ne me voyait pas. Il avait cet air éternellement renfrogné qui déformait son visage aux traits angéliques, et cette attitude kamikaze qui me faisait peur. Je l'aimais de moins en moins. Ou plutôt je m'apercevais de plus en plus qu'il n'était plus l'homme que j'avais aimé, et qu'il me fallait absolument en faire le deuil si je voulais progresser.
Et un beau jour, je retrouvais Raphaël, encore. Il joua alors avec ses mots, et me persuada indirectement de quitter Sacha. Je le plantais là, euphorique, et lui dis de m'attendre, de ne pas bouger. Je lui dis que je reviendrais, dans une heure tout au plus. Je rentrais en courant jusqu'à l'appartement que nous partagions avec Sacha. Il n'était pas là. Parfait. Je pris une feuille à carreaux, et écrivit:
« Sacha,
Je t'ai aimé à la folie, je t'ai aimé à un point que personne ne peut imaginer, je t'ai même trop aimé, j'en suis dégouté, à vrai dire. Je m'aperçois aujourd'hui que toi sans ta galerie, ce n'est plus toi. Et pourtant! Moi je ne comptais que sur toi! J'ai arrêté la peinture car je n'avais plus le temps, j'ai travaillé, tous les soirs, pour que nous puissions survivre. Ça a été dur pour moi aussi, mais pour être heureuse, je n'avais besoin que de toi, et de rien d'autre. Parce que je t'aimais. Et que je savais qu'une pente, ça se remonte. Mais toi, tu restais au fond, et tu m'empêchais de remonter. Et puis, tu m'a trompé. Et tu m'as battu. J'avais beau t'aimer, j'en souffrais. En fait, c'était même surement parce que je t'aimais que j'en souffrais. Tu t'en contrefichais. Pourquoi? Pourquoi n'as-tu pas pu te contenter de moi, de nous? Pourquoi avais-tu besoin d'aller flirter avec ces filles de la nuit, pourquoi avais-tu besoin de te défouler sur moi?
J'aurais pu t'aider, je voulais t'aider, mais tu ne me laissais pas le faire. Tu te renfermais un peu plus sur toi-même chaque jour, et je n'y pouvais rien, tu ne m'adressais plus la parole, et tu étais absent toujours. Comme maintenant. Et c'est pourquoi j'écris cette lettre, je ne veux plus de cette vie. Si tu avais été là, tu aurais pu me retenir mais... en y réfléchissant, je ne pense même pas que tu l'aurais fait. Tu n'es plus l'homme que j'ai aimé, je ne te dois rien, j'aurais dû partir avant. Mais je te remercie tout de même pour ce que tu as fais pour moi, durant notre relation, avant que tu ne déprimes. Tu étais le meilleur des hommes, et tu es devenu le pire des cons.
Je ne t'aime plus, Celle qui t'as aimé plus que quiconque, Lula L. »
Et je la laissais sur la table du salon. Je mis le peu d'affaires qu'il me restait dans mon sac, je pris mes toiles sous le bras, et je partis rejoindre Raphaël. Il était toujours là. Sans un mot, juste avec un sourire, je lui tendis une toile. C'était lui. Bien sûr, en beaucoup plus abstrait, avec des traits légèrement exagérés et des couleurs bien particulières, mais l'on voyait que c'était lui. Je lui expliquais ce que je venais de faire, je le remerciais pour ce qu'il m'avait permis de faire. Mais je n'avais plus de chez-moi, et je lui demandais de m'héberger pour la nuit. Il accepta. Ce soir-là, notre histoire dérapa un peu. Nous partageâmes le même lit, la même passion, le temps d'une nuit. Nous avons couché ensemble.
Le lendemain, il n'était pas là. Mais ma mère, elle, était là. Elle m'expliqua alors l'histoire la plus étrange que j'avais entendu. Raphaël était un "arnacœur", c'est-à-dire qu'on le payait -et dans ce cas-là, c'était elle qui l'avait payé- pour briser une histoire d'amour dans laquelle la femme est malheureuse, par la séduction. Je me mis à hurler. Je virais ma mère de la chambre d'hôtel dans laquelle Raphaël m'avait emmené. Et je restais seule. Au milieu de cette grande chambre inconnue, non-familière. Meurtrie, blessée, pleurant toutes les larmes de mon coeur. Je n'en pouvais plus, je ne voulais plus qu'on me mente, qu'on me traine dans la boue, je voulais exterminer le sexe masculin de toute la planète, éradiquer ces plaies! Est-ce que tous les hommes devaient mentir? Pourquoi? Yann avait disparu, il m'avait abandonné. Sacha m'avait laissé entrevoir la plus belle histoire qu'il soit, dans le genre du "et il vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants", avant de me tromper, de me frapper. Puis maintenant, Raphaël, duquel j'étais presque tombée amoureuse, m'avait baisé dans tous les sens du terme en couchant avec moi puis en disparaissant, avant que l'on ne m'explique qu'il était payé pour faire ce qu'il a fait.
Tromperies sur tromperies, mensonges sur mensonges. Ce jour-là, je pensais même au suicide. Mais je n'étais pas de cette trempe-là. J'allais me relever, faire bonne figure. Ma mère n'aurait pas jeté son argent par les fenêtres, j'allais remonter la pente, que ce soit seule ou non. Cette décision avait beau être très belle, elle était utopique, et bien plus dure à appliquer qu'à penser. Pendant le mois qui suivit, je menais une vie intense, entre petits boulots et restrictions.
Together forever
« Etre une femme, c'est une douleur. Quand on devient jeune fille, ça fait mal. Quand on devient bien-aimée, ça fait mal. Quand on devient mère, ça fait mal. Mais le plus intolérable, c'est d'être une femme qui n'a pas connu toutes ces douleurs. » - Blaga Dimitrova.
Et encore une fois, ma vie bascula. Mais pour une fois, je pense que je peux dire que c'était plus que positif. J'avais besoin de ça, je n'y arriverais pas seul, mais avec quelqu'un qui aurait besoin de moi, ça irait mieux. J'avais maintenant le devoir de réussir. J'étais enceinte. Un être humain grandissait en moi. Et il n'était pas dur de déterminer qui était le père: Sacha s’abstenait avec moi plusieurs mois avant notre rupture. En gros, le seul avec qui j'avais couché dernièrement était un traître: Raphaël. Mais après tout, peu m'importait, j'avais un gamin dans le ventre, j'allais donner la vie. Pour une fois, ma vie servirait à quelque chose d'important. Ma naissance n'était pas importante, mais celle qui allait arriver l'était.
J'appris la grande nouvelle à ma mère, à qui je n'avais plus parlé depuis. Elle sauta de joie, puis compris. Elle ne savait sur quel pied danser. Et je lui montrais donc que j'étais heureuse. Elle se réjouit donc avec moi. « Et donc, tu vas aller prévenir Raphaël? ». Aoutch. Non, je ne savais pas, oui, peut-être. Aucune idée. Mais ma mère ne me laissais pas le choix. Elle me fit mes plans pour les huit mois à venir. Je devais être à New York pour l'accouchement. C'était elle qui l'avait décidé. Elle me paierait on billet, mais je devais travailler avant pour avoir une réserve en arrivant là-bas. Alors je passais quelques mois à travailler. Je refusais de faire une échographie, et évitais de penser aux prénoms: je voulais le choisir avec Raphaël. Au bout de 7 mois, je dus quitter la Suisse, car, sinon, je n'aurais plus pu entrer dans un avion. Les séparations furent difficiles, mais j'y parvenais.
Je m'envolais vers New York, prête à retrouver Raphaël, bien que je gardais toujours une froide rancœur en moi, pour ce qu'il avait osé me faire, et faire, surement, à tant d'autres femmes. Sans vouloir réellement me l'avouer, néanmoins, je rêvais que le bébé nous unisse, et qu'il décide de vivre avec notre enfant et moi. Mais je repoussais toujours cette idée avec force. Il ne fallait pas trop espérer. Mon expérience m'avait appris qu'il ne fallait jamais trop espérer.
I'm not afraid
« Un jour j'aurai New-York au bout des doigts, on y jouera, tu verras, dans les clubs il fait noir mais il ne fait pas froid. Il ne fait pas froid si t'y crois et j'y crois. Les cloques de peinture sur les murs ont parfois la couleur des sons que tu bois. Et puis c'est tellement grand que vite on oubliera que nulle part, c'est chez moi, chez toi, chez nous quoi ! » - Téléphone.
A mon arrivée ici, je ne connaissais personne. Je parlais quelques bribes d'anglais, mais rien de très significatif. Pendant deux mois, j'appris intensément l'anglais, et puis, ensuite, je me mis à travailler. Comme j'étais enceinte, je ne pouvais que travailler de chez-moi, ce qui fais que je travaillais pour une agence de sondages. Le fait que je parle français était un atout, il me permit d'obtenir le job sans efforts. Je n'avais aucune piste pour trouver Raphaël, et dans ma précipitation, je n'avais même pas cherché d'indice. Mais ma mère m'envoya par la poste les infos qu'elle avait. Il s'appelait Raphaël Desroches. Elle l'avait contacté par courrier, mais il avait, apparemment, déménagé, puisque la lettre me fut retournée.
J'accouchais, sans Raphaël, puisque je ne le trouvais pas. Ce fut déstabilisant, et je m'en voulus un peu: Que le père de l'enfant rate l'accouchement, c'était troublant. Ce fut une fille. Je me sentis mal à l'idée d'avoir à nommer ma fille sans son père. Mais je le fis tout de même. Le vingt-deux mars 2011, Roxanne Evanna Leyva naquit. Aujourd'hui, elle a cinq mois. Je suis toujours à la recherche de Raphaël, et j'ai repris la peinture. J'ai également repris la musique, et je continues mon one woman band pour que ma fille et moi survivions. Je rêve d'une grande maison, avec des tas de jouets pour Roxanne. Mais je ne suis capable que de nous payer un appartement trois pièces, et encore, avec pas mal de difficulté. Je compte, à présent, plus sur le père que sur autre chose.
Dernière édition par Lula A. Leyva le Sam 20 Aoû - 22:57, édité 18 fois
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Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Ven 19 Aoû - 9:34
Bienvenue parmi nous
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Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Ven 19 Aoû - 9:54
Merci gentil monsieur
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Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Ven 19 Aoû - 11:21
Bienvenue N'hésite pas à me harceler
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Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Ven 19 Aoû - 11:53
Welcome & bon courage pour la fiche!
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Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Ven 19 Aoû - 13:53
Bienvenue & bonne chance pour ta fiche
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Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Ven 19 Aoû - 14:53
Bienvenue sur nycl.
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Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Ven 19 Aoû - 15:10
Bienvenue J'edit ton code qui est bon (:
Mackenzie J. Howard
Empire State of Mind
i love the ring of your name you're the yin to my yang
▌INSCRIT LE : 01/07/2010
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▌ADRESSE : 6812 Beverley Road #104, Brooklyn. avec l'amour de sa vie.
Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Ven 19 Aoû - 15:23
Bienvenue !
Marion
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Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Ven 19 Aoû - 18:19
Bienvenue & Bonne chance pour ta fiche
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Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Ven 19 Aoû - 19:19
Hooo merci tout le monde **
Vous avez des avatars cool, soit-dit en passant!
Raphaël Je te MPotte. ♥
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Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Ven 19 Aoû - 19:38
Bienvenue
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Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Ven 19 Aoû - 19:45
Merci beaucoup
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Empire State of Mind
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Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Ven 19 Aoû - 20:27
Bienvenue
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Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Ven 19 Aoû - 21:00
Jessica Stroup ♥
Marchiii
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Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Ven 19 Aoû - 21:40
Merci de mettre de nom de la célébrité choisit dans la case sous ton titre (:
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Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Sam 20 Aoû - 3:01
Je pensais l'avoir fait n_n Désolée.
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Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Sam 20 Aoû - 4:35
Bienvenue a toi
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Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Sam 20 Aoû - 5:46
Beau gosse
Merci à toi n_n
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Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Sam 20 Aoû - 11:21
Merci
De rien c'est normal =)
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Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Sam 20 Aoû - 11:29
Bienvenue sur NYCL
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Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Sam 20 Aoû - 19:25
Bienvenue et bon courage pour ta fiche!
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Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Sam 20 Aoû - 20:18
Merci à vous deux =D
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Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge. Sam 20 Aoû - 23:29
Comme il y a une autre personne qui tente aussi pour le scénario, elle a trois jours pour finir sa fiche où l'avatar te reviendra. Dans le cas contraire cela se fera à la meilleure des deux fiches.
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Sujet: Re: LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge.
LULA ♠ j'ai perdu mon amour dans un verre de vin rouge.