✘ Et tu traînes dehors, cowboy t'es le plus fort, pour la défonce et la cavale ✘
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Empire State of Mind
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Sujet: ✘ Et tu traînes dehors, cowboy t'es le plus fort, pour la défonce et la cavale ✘ Mar 26 Juin - 22:54
FEAT. Matt Lanter
Marcus Tybalt Anderson
23 ans → Né à New York City le 16/07/1988 → (Gogo-)Danseur, gigolo parfois. célibataire → hétérosexuel → membre des Playboys.
And who am i ?
★Quels sont tes caractéristiques? → Marcus est un pur playboy, comme on en fait plus. Mince, athlétique et incroyablement souple en dépit d’une masse musculaire à faire pâlir un bodybuilder, Marcus fait tourner plus d’une tête et ne se gêne pas pour profiter pleinement des avantages que son physique peut lui apporter. Les cheveux constamment en pétard, un regard bleu ironique, sa bouche porte le pli constant de son insouciance (feinte ?). Agile et sportif, Marcus est considéré comme un excellent danseur. Sur son corps, on retrouve plus de cicatrices que de tatouages. Le seul qu’il possède se trouve dans le creux des reins, portant le nom de son ex-petite amie. Une des choses qui le motive à faire le gigolo, c’est de gagner suffisamment d’argent pour le faire retirer au laser. Niveau cicatrices, on en retrouve une sur la tempe, quand bien même elle soit dissimulée par ses cheveux, souvenir d’une bagarre dans un bar ; une autre cicatrice sur le flanc gauche, triste souvenir d’une chute en vélo sur la chaussée où un morceau de verre s’était enfoncé dans son abdomen. Enfin, celle dont il est la moins fier (si t’en est qu’il le soit un minimum des autres), c’est une trace blanche et horizontale sur son poignet gauche…
★Quel est le caractère de ton personnage? → Cynique, têtu et incroyablement dragueur, il est pourtant d’une froideur extrême avec ses « clientes ». La preuve, il donne une identité différente à presque chacune d’elles… Excellent danseur, le « passe-temps » qui l’avait sorti de sa torpeur étant ado est devenu le seul but de sa vie. Il ne recherche pas spécialement la notoriété, mais il serait éventuellement près à tout si elle se proposait à lui. Insaisissable et désarmant, il peut être considéré comme un connard, alors qu’il est tout simplement distant. Son cynisme et son humour noir forment une carapace que personne ne réussit vraiment à franchir. Ironique en toutes circonstances, il est du genre à ne pas se formaliser s'il se retrouve dans le lit d'une fille qu'il ne connait pas et est du genre à partir avant de lui avoir donné son prénom ou, dans le pire des cas, une de ses nombreuses identités. Salaud vous dites ? (a) Marcus est quelqu’un qui est empoisonné par les différents fantômes de son existence. Il vit dans le passé, et se contente d’évoluer en silence dans le présent.
my little secret
★Ton prénom ou ton pseudo & ton age → Pingouin, 15 ans, bientôt seize ★Comment es-tu arrivé(e) ici ? → J'ai vagabondé ★Ce personnage est-il un double compte ? → Non. ★Présence sur le forum → 7j/7 ★Personnage inventé ou scénario ? → Inventé
Mon exemple de RolePlay:
→C’était un ciel d’un bleu limpide qui avait accueillit, quelques heures plus tôt, le riche carrosse aux armoiries de la prestigieuse famille des Astoria-Withaker. Le soleil, déjà bien haut en raison de l’heure, avait ravi la belle blonde qui se trouvait dans le confortable habitacle tendu de velours grenat. Impérieusement assise sur les banquettes, Bianca n’avait pu s’empêcher de voir en cette matinée ensoleillée un présage favorable du Ciel. Elle arrivait à Versailles avec son lot d’illusions, en apparence bien naïves pour certains ; elle avait bien droit à sa part d’espoirs avant de déchanter. Le carrosse s’était donc frayé un chemin parmi les multiples coches et véhicules divers se trouvant d’ores et déjà derrière les grilles dorées – au sens propre du terme.
Paule, qui devait lui servir de chaperon à la Cour, achevait de régler certains détails dans leur prestigieux logis de province. La jeune fille arrivait donc à Versailles en seule compagnie de Meredith, sa femme de chambre, – bien que Bianca préférât de beaucoup lui donner le titre de dame d’atours – avec tambours et trompettes. Le Duc d’Astoria-Withaker, William de son prénom, était notoirement connu comme un homme influent, coureur de jupons mais raffiné et des plus agréables de compagnie. En bref, il était tenu en haute estime par bien des personnes à la Cour ; on était donc fort curieux de voir arriver dans ce pays-ci sa fille, dont on vantait la beauté sans vraiment l’avoir vue. Marcherait-elle sur les traces, flamboyantes, de son père ? Ou, au contraire, serait-elle appelée à ressembler à sa mère, d’une beauté timide et d’une santé redoutablement fragile ? Ceux qui la connaissaient ne doutait pas un instant qu’elle ne devienne la coqueluche de la Cour ; ceux qui attendaient de la connaître en espéraient autant, d’autres redoutaient.
Les inquiets pouvaient se rassurer : Louis XIV déchu, la place de Favorite semblait avoir été oubliée. Au diable les belles demoiselles faussement prudes ; la mode était aux hommes. Aussi scandaleuse soit-elle, cette mode était bel et bien à l’ordre du jour. Et l’on s’apprêtait à chanter les louanges de celle qui, un jour, parviendrait à ramener le nouveau roi vers le beau sexe. Cela faisait longtemps qu’on avait cessé d’espérer de la part de son épouse, Henriette d’Angleterre, un quelconque coup de cœur pour elle. Anne d’Autriche et Mazarin avait trop bien réussi leur œuvre…
Bianca claqua de la langue. - Hé quoi ! Vas-tu te dépêcher, un peu ? Crois-tu que l’on va me pardonner si j’ai le malheur d’arriver en retard le premier jour ?, gronda-t-elle.
- Mais, Mademoiselle, je ne puis serrer d’avantage le corps, ou vous serez privée de souffle… , objecta poliment Meredith en faisant bouffer la jupe de dessus couleur du ciel. Bianca ne put retenir un sifflement exaspéré et s’arracha des mains de Meredith. Vêtue d’une incroyable robe faite de multiples bleus différents et pourtant très semblables, la jolie blonde s’observa attentivement dans le miroir italien orné d’une rose de nacre ; elle pinça une de ses boucles et la regarda s’échapper d’entre ses doigts. Satisfaite, Bianca déposa pensivement le miroir dans les mains de sa suivante, tout en jetant un œil sur une pendule qui se trouvait là. Autour d’elle, quatre autres jeunes filles s’affairaient également à se repoudrer ou à rajuster coiffes et rubans. A Versailles, on se marchait littéralement dessus.
Aussi allait-elle devoir cohabiter avec l’une d’entre elle. C’était Meredith qui s’était débrouillée pour aménager son espace personnel ; elle ne savait donc pas avec laquelle elle devrait vivre au quotidien. Peut-être que s’en serait une autre, d’une autre maison, d’un autre prestige. Peu importe. Elle allait devoir se forcer ; elle était au cœur du pouvoir, il fallait bien s’accommoder de certains détails. L’heure approchait ; l’excitation montait. Affreusement nerveuses, les demoiselles s’impatientaient en attendant l’heure fatidique. Certaines s’angoissaient, de peur de faire un mauvais pas, un geste inconvenant, une phrase malencontreuse lâchée par mégarde. Bianca avait envie de leur rire au nez. Ce qu’elles pouvaient avoir l’air sottes ! Pour sa part, elle était déjà sûre d’être éblouissante. Pas de crainte, pour elle. Elle avait été élevée pour ça, et rien d’autre.
- Mesdemoiselles, dépêchez vous. Il ne faudrait pas faire attendre sa Majesté. L’intervention d’une nouvelle-venue fit se retourner la jolie blonde, faisant voleter sa jupe de dessus. Belle et brune, une lueur de tristesse et de lassitude dans le regard, l’inconnue couvait les jeunes filles d’un regard bienveillant en dépit de son air fatigué. Ses compagnes se hâtèrent, et Bianca se mit en rang serré avec elles, pendant que la jeune femme les observait avec une attention marquée, rajustant certains détails sur son passage. La belle blonde se rengorgea intérieurement ; on n’avait rien trouvé à redire sur son apparence. Elle avait enfin la certitude d’être absolument irréprochable.
***
Hypnotisée par le savant ballet de Cour qui s’orchestrait sous leurs yeux stupéfaits, Bianca n’avait aucun mal à ne pas parler. Elle était tellement… tellement passionnée par tout ceci ! Comment pouvait-on, comme la Reine sa nouvelle maîtresse, paraître ennuyée d’une chose pareille ? Gracieusement assise sur son tabouret, Bianca se rengorgeait de posséder un pareil traitement de faveur. Autour d’elles, les courtisans se tortillaient discrètement, et elle, elle faisait partie d’une élite. Le droit d’être assise, cependant, ne lui serait jamais accordé, ou du moins pas immédiatement. Pour cela, il fallait être au minimum duchesse. Bianca se refusa à souhaiter la mort de son père. Ce n’était pas bien. Bientôt, la foule se clairsema. La cérémonie arrivait à son terme.
La jeune fille observait la triste duchesse de Laon, qui évoluait comme une beauté surnaturelle et terriblement lointaine. La voir aussi proche de la Reine causa une bouffée de jalousie à Bianca. Un jour, elle aussi serait regardée comme ça. Un jour, elle aussi serait admirée. Toujours silencieuse, la voix d’un homme lui fit tourner brusquement la tête. - Françoise-Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, Marquise de Montespan ! La marquise, engoncée dans une robe à la coupe « innocente » qui avait depuis longtemps cessé de lui aller, fit une arrivée très remarquée. Bianca ne put s’empêcher de sourire intérieurement. Ainsi, c’était cette dame vulgaire, qui ne semblait avoir conscience que de son corps d’il y a vingt ans, qui avait fait trembler la Cour de France. La mine rageuse d’Henriette la fit trembler d’excitation. Décidément, elle n’allait pas s’ennuyer….
Le code règlement:
→ okey by Dy'
Dernière édition par Marcus T. Anderson le Mer 27 Juin - 12:38, édité 1 fois
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Sujet: Re: ✘ Et tu traînes dehors, cowboy t'es le plus fort, pour la défonce et la cavale ✘ Mar 26 Juin - 22:55
Well... It's my story...
.Prologue.
« C’est ta faute. Tu devais le surveiller. » Les paroles écorchent mes oreilles, et le venin cruel suintant entre ces mots se répand lentement dans mon être déjà éprouvé. J’ai mal. Tellement mal. Je voudrais pouvoir revenir en arrière. Pendant les brefs instants silencieux qui viennent de s’écouler, la langueur étreignant mon esprit avait paru se dissiper. Oui pendant ces quelques instants, j’ai eu la sensation qu’il était là, que rien n’était arrivé, et surtout pas le pire. Pendant ces brefs instants, ma vie était normale. J’aurais voulu crier à la terre entière que je n’avais pas voulu ça. Que ce n’était pas ma faute. Mais rien ne franchissait mes lèvres. Je me taisais, me contentant de rester là, pâle, abattu, prêt à hurler à la Grande Faucheuse si je la découvrais au détour d’un couloir : « Attendez ! Vous m’avez oublié… Emmenez-moi donc puisque plus rien ne me retient ici… » Mais ces quelques mots, jetés de façon si cruelle, avait brisé l’illusoire apathie. Les sons me paraissaient plus forts, comme si mes oreilles recouvraient soudain l’usage de l’audition après de longs mois de surdité feutrée. « Comment peux-tu rester dans cet état ? Tu devrais te réjouir d’être encore en vie, et voilà ce que tu en fais ! Tu n’es qu’un inconscient et un égoïste ! », hurle la femme devant moi. Je lève les yeux lentement. Des jambes fines et minces ; une jupe crayon de grand couturier ceinturant des hanches parfaitement taillées ; une délicate poitrine couverte par un cardigan en cachemire gris perle ; un fin cou de cygne à peine ridé par les années, ceint d’un collier de perles fines ; et pour finir un visage. Fin, des lèvres amincies par la douleur ; des yeux d’un bleu pervenche, un regard ombré par la haine et la fureur. Si elle ne me ressemblait pas tant, je n’aurais peut-être jamais cru qu’elle était ma mère. Cela faisait deux mois. Deux mois que j’étais plongé dans cet état d’hébétude. Oui, c’est ça, j’étais hébété. Le sujet n’était jamais revenu. On faisait tout pour l’oublier, se reconstruire sur les ruines d’un passé heureux et révolu. Remplir nos vies du mieux qu’on le pouvait en essayant de penser à l’avenir. Mes parents avaient délibérément omis d’aborder l’épineux souvenir. Ils savaient… Ils savaient pourtant que je n’avais plus rien de vivant… C’était comme si j’étais parti avec lui. A présent, je contemple ma mère. Son visage dévoré de tristesse, ses yeux furieux, ses lèvres serrées. Des rides sont apparues sur son visage. J’ai tant de choses à lui dire. Lui dire que ce n’est pas ma faute. Que je ne voulais pas. Lui dire aussi qu’elle me manque. Depuis deux mois, chacun d’entre nous s’est renfermé sur lui-même. Tant de choses à lui dire… Mais je ne parviens pas à ouvrir la bouche. Les mots restent bloqués dans ma gorge. Je ne peux que baisser la tête devant ses yeux luisants de douleur et de colère mêlés. Je baisse la tête, me soustrayant à son regard terrible. Je fixe le sol, les yeux dans le vague, perdu à l’intérieur de moi-même dans le dédale de mes souvenirs. Je me rappelle avoir fait ce pari avec lui. Il avait eu l’air si vexé, si blessé. Je revois encore ses yeux noirs luisant de colère. Lente et fourbe, l’évidence me frappe peu-à-peu. Peut-être que ma mère a raison. Tout est ma faute. Mais je ne voulais pas. Jamais je n’ai voulu qu’il fasse ça. Comment pouvait-on m’en vouloir ? « C’est ta faute, répéta ma mère. Pourquoi es-tu là, toi ? Tu ne mérites même pas de… » Sa voix se brise au milieu de sa phrase, et ses derniers mots s’étranglent dans sa gorge. Ses paroles ne sont guère plus qu’un murmure, empreint d’une telle souffrance qu’ils me sont insupportables. Mon cœur se serre, et j’ai l’impression que cette dernière phrase est un poignard envenimé qui s’introduit peu-à-peu dans ma chair et qui commence à s’enfoncer dans mon cœur. J’ai toujours les yeux baissés, de telle sorte que je ne peux pas voir son visage. Mais le simple fait de l’imaginer me glace de la tête aux pieds. « Comment peux-tu rester dans cet état ? », répète-t-elle encore. « J’avais confiance en toi, tu entends ? Je t’ai tout pardonné, tes excentricités, tes caprices, tes lubies aussi stupides que passagères… Et si un jour tu as la chance que je te pardonne ce que tu as fais, jamais ô grand jamais je n’excuserai ton inaction présente ! » Mon corps se raidit, mais je ne peux pas relever la tête. Je ne peux pas voir son visage. « Espèce d’égoïste ! » La gifle retentit dans le silence de la pièce. Ma mère tourne les talons et sort de la pièce à la vitesse grand V. Les larmes ruissèlent sur mes joues et je couvre mon visage de mes mains. Les sanglots me secouent tandis que la brûlure de la gifle marque ma joue. « Pourquoi as-tu fais ça ? Pourquoi ? Pourquoi ?! », je murmure pour moi-même. Je sais pourtant qu’il ne me répondra pas. Aloïs est mort. Aloïs est mort. Aloïs est mort. Aloïs est mort. Aloïs Trojan Anderson est mort. Et tout est ma faute.
.Chapitre I.
Je suis né il y a maintenant plus de deux décennies. Le tonnerre déchirait le ciel obscur, les éclairs ravageant la nuit jusqu’alors paisible. Une nuit de juillet comme toutes les autres depuis plusieurs millénaires, qui voyait venir sur Terre un gosse dont la vie serait pavée d’embûches. Mais qui, dans la vaste chambre, aurait pu songer que le bonheur ambiant n’était qu’une façade lisse et fragile, tellement, tellement fragile ? Ma mère, Eleanor, luttait pour sauver sa vie et la mienne. Car la fragile femme avait déjà bien souffert d’avoir perdu deux enfants lors de ses deux précédentes grossesses. Allait-elle survivre à l’aboutissement de celle-ci ? Rien n’était moins sûr. Elle était alitée depuis désormais six mois et demi. On n’avait même pas pris le risque de la déplacer dans un hôpital. Et depuis douze heures, elle luttait contre la vie, contre la mort, contre elle-même, se dépassant encore et toujours dans les limites de la souffrance. Je me suis souvent demandé à quoi elle avait pensé pendant ces longs moments de douleur. A sa vie, certainement. Mais qu’avait été sa vie ? Je n’en connaissais que les grandes lignes, à savoir qu'elle avait épousé mon père à tout juste vingt ans. Très tôt. Trop tôt. Puis enfin, après plus de seize heures, je vis enfin le jour.
.Chapitre II.
C’était la première fois où maman nous emmenait, lui et moi, en vacances avec notre nouveau beau-père. Un impressionnant yacht d’un luxe déraisonnable nous fit faire le tour de la méditerranée. C’était fantastique. L’eau était bleue, il faisait un temps superbe. Les vacances se déroulaient à merveille. Un soir, il vint me trouver dans ma cabine, excité comme une puce. « Marcus ! Marcus ! Viens on va nager ! Maman et son fiancé sont occupés. Viens j’te dis ! » Je jetai un œil à la baie vitrée, derrière laquelle la nuit tombait sur une mer quelque peu agitée. «Je ne pense pas que se soit une bonne idée. De toutes façons, je te parie ce que tu veux que tu vas vouloir rentrer dans dix secondes parce que tu auras trop peur pour nager.» Ses yeux s’agrandirent de colère. Il tourna les talons. Je soupirai et posai le bouquin que je lisais. « Reviens Alo, c’était une blague » Dix minutes plus tard, je le regardais se laissait glisser dans les vagues. Je plongeai à mon tour, mais une vague me projeta contre le bateau, tandis que je laissais échapper une plainte étouffée. Je me cramponnai à l’échelle, effrayé par les rouleaux qui venaient s’écraser contre la coque du yacht. « Al ! Al ! Viens on rentre ! Al ! », hurlai-je pour couvrir le bruit des vagues. Un cri de détresse me parvint et je distinguai dans les vagues la silhouette d’Aloïs, ballotée plus loin par la mer agitée. « Aloïs ! » Je quittai mon refuge pour tenter de nager jusqu’à lui. Peine perdue, plus je nageais, plus je m’éloignais. Je luttai en vain contre les éléments. Les vagues me fouettaient le visage. « Marcus ! », hurla-t-il plus loin. Je me souviens d’avoir refermé mes doigts sur son poignet. Je me souviens aussi d’avoir été happé par une vague plus forte que les autres. Sonné, je n’eus pas le temps de reprendre mes esprits qu’une autre me projeta encore plus loin, et d’autres encore m’éloignèrent de lui. Ma tête heurta la coque du bateau, puis ce fut le noir complet.
.Chapitre III.
Depuis ce soir d’août 2000, ma vie changea profondément. Comme un avion, qui vole paisiblement dans un ciel d’azur, avec à son bord des passagers insouciants ; puis, à un moment, par un hasard du destin, c’est le crash. Oui, c’est ça. Après la mort de mon frère, ma vie ressemblait à une carcasse d’avion après un crash aérien. Je n’étais plus que l’ombre de moi-même. Une coquille vide, hantée par des souvenirs et des regrets. Ma mère fut la principale cause de la débandade qui précipita ma vie dans le monde du what-the-fuck. Elle me haïssait. Elle me haïssait encore plus que moi-même, ce qui n’était pas peu dire. Lorsqu’elle rencontrait un homme et qu’il lui demandait si elle avait des enfants, elle répondait qu’elle n’en avait qu’un, qui était mort. Pour elle, je n’existais plus. Cette haine se mua bientôt en dégoût. Un dégoût si fort qu’elle ne supportait même plus de croiser mon regard. Et quand je l’apercevais, ses mots raisonnaient à mes oreilles. « Pourquoi es-tu là, toi ? ». Ma simple présence auprès d’elle fut la cause de tous ses malheurs. A défaut de pouvoir me tuer, elle me jeta dehors. Enfin, plutôt chez mon père. Avec le temps, j’ai finis par me dire que c’était pire que la mort.
Mon père avait pourtant été mon héros, dans mon enfance. Il brillait en temps que Juge dans les audiences, revenait toujours victorieux, m’offrait de beaux cadeaux. Et, même s’il n’avait pas le temps de jouer avec moi, je me disais, avec la dévotion d’un gamin envers son père, qu’il m’aimait quand même, et qu’il était forcément aussi déçu que moi de ne pas jouer ensemble. Et puis un jour, il avait quitté ma mère. Et je ne le revis plus pendant huit ans. Comme tout ce qu’entreprenait le Juge Anderson, son nouveau mariage fut une réussite. Il épousa la fille d’un autre magistrat, Hélène, et ils eurent un enfant ensemble, Annabella. Lorsque j’entrais dans leur famille, ce fut un coup de tonnerre. Hélène détestait ma mère. Et par ricochet, elle me détestait aussi. Mais contrairement à ce qu’elle pensait, j’avais désormais une résistance à la douleur morale, une résistance bien plus solide qu’elle ne l’aurait escompté. Elle me fit une vie impossible, puis se calma, et se mit à m’ignorer. Malgré tout, elle ne pouvait s’empêcher de venir moufter à mon père ce qui ne lui plaisait pas.
Le fait que je danse, par exemple. Ma nouvelle passion heurtait visiblement sa volonté. Le Juge Anderson ne pouvait envisager le simple fait que son fils puisse ruiner sa réputation de haut magistrat en devenant un simple danseur. Pour lui, cette catégorie sociale évoquait le bas du fond du trou de l’échelle sociale. Les instants où je me retrouvais dans la même pièce que lui, nous nous engueulions copieusement. J’ai fini par craquer. L’année de mes dix-sept ans, je me suis tiré. Comme ça. Sans dire rien à personne. Personne ne méritait de nouvelles. Lorsque le Juge Anderson constata la disparition de son « abruti de fils », il sonna mille trompettes afin de me retrouver, faisant jouer ses relations. Il n’eut pourtant aucune nouvelle de moi pendant près de six mois, jusqu’à ce qu’un matin, je consente à lui envoyer un mot. Il découvrit une simple lettre, avec trois petits mots tracés à la va-vite : Je vais bien. Et ce fut tout.
.Chapitre IV.
« Je t’aime. »
Les mots franchirent mes lèvres sans que je m’en rende compte. Un instant, je contemplai son fin visage, terrifié à l’idée qu’elle me repousse. « Ce n’était pas la question que je viens de te poser. », répondit-elle avec une froideur que je ne lui connaissais pas. Quelques instants plus tôt, j’étais persuadé qu’elle m’aimait, que je l’aimais, que j’étais prêt à donner ma vie pour elle. Cela faisait à peine une semaine que j’étais en couple avec elle. Mais immédiatement, le courant était passé entre nous. Comme si, quand nos regards se croisaient, plus rien n’existait autour de nous. Nos premières paroles remontaient à la semaine précédente. Que vous le sachiez maintenant, je ne suis pas quelqu’un dont on se débarrasse avec un post-it. Autant dire que j’étais (passez-moi l’expression) franchement à la ramasse quand ma petite amie a décidé d’un commun accord avec elle-même de se tirer en me laissant un petit bout de papier rose sur la table basse. Les cœurs brisés que je laissais dans mon sillage n’avaient pas pour habitude de me causer des nuits blanches. Le soir où je l’ai rencontrée, j’étais triste, abattu, mal-en-point, mais la douleur lancinante dans ma poitrine avait été quelque peu absorbée par les litres de bières que je venais de m’enfiler pour oublier mon chagrin. A l’époque j’étais persuadé qu’il s’agissait-là de mon premier chagrin d’amour. Je ne pensais évidemment pas qu’il ne surviendrait qu’après mon arrivée ici. J’étais accoudé au comptoir, maussade, lorsqu’elle est arrivée. Son visage fin et ses beaux yeux me contemplèrent avec une moue moqueuse. Dans un geste qui n’admettait aucune réplique elle posa son propre verre sur ma table et s’assit en face de moi. « C’est une habitude pour toi ? », ironisa-t-elle en désignant mon verre. Je levai les yeux, prêt à lui cracher une insulte au visage qui me vaudrait peut-être une gifle, mais la tranquillité. Mais lorsque je rencontrai ses yeux, ma colère se dissipa. A la place, je haussai les épaules en signe de dénégation. Un sourire s’étira sur ses lèvres. J’étais à des kilomètres de m’imaginer qu’il signifiait en fait « je te veux et je t’aurais ». Le silence s’installa, seulement troublé par la musique et le brouhaha de la foule dansante. Elle approcha son tabouret du mien jusqu’à ce que sa cuisse effleure la mienne, et je la décalai légèrement pour ne pas qu’elle croit à quelque effronterie de ma part. Elle baissait les yeux sur son verre, innocente jusqu’au bout de ses mèches blondes. « L’amour est la chose la plus débile qui soit », maugréai-je avec amertume. Elle glissa sa main dans la mienne avec un sourire enjôleur. « On a tous un passé. Racontes-moi tes plus noirs secrets. » Je ne pensais pas réellement que mes confidences se termineraient sur l’oreiller, mais elle eut l’air assez contente, voir même satisfaite, quand j’émergeai le lendemain matin, avec la tête qui bourdonnait affreusement suite à ma beuverie de la veille au soir.
Ma gorge se serra. « Je… » Qu’allais-je bien pouvoir lui dire ? Que je venais de passer la nuit dans les bras de mon ex, Héloïse ? « J’étais… » Je n’arrive pas à prononcer son nom. Blessé, je mesurais peu à peu la connerie de la situation : j’étais en couple avec une fille formidable en dépit de ses humeurs, fille formidable que je venais de tromper avec mon ex. Héloïse s’était servie de moi, rien de plus, pour détruire mon couple. C’est tellement dans sa nature que cela ne me surprenait pas. Ce qui me sidérait, c’était que je me sois laissé aveugler par elle au point de négliger sa nature intérieure et de me faire avoir aussi bêtement. « Ne me dit pas que tu étais avec elle. Si tu prononce son nom en ma présence, je serai capable de te tuer » s’écria-t-elle. Elle se rua dans notre chambre et la ferma à clé. « Ouvre la porte ! Laisse-moi t’expliquer… », hurlai-je en labourant la porte à coups de poings. Quelques minutes plus tard, la porte s’ouvrit enfin. Elle sortit de la chambre avec une rapidité fulgurante en tirant sa valise. Elle ouvrit la porte de l’appartement et s’engagea dans l’ascenseur. « Attends ! Ne pars pas ! », hurlai-je en bloquant les portes avec mon pied. « Dis-moi juste que tu n’as pas passé la nuit avec elle. » Ses beaux yeux brillaient de rage et d’humiliation. Sa personne entière semblait irradiée par la haine. Je savais qu’elle savait. Pourquoi lui mentir ? « Je… Je suis désolé, je ne voulais pas… elle… ». Ma voix se brisa. Elle me poussa et, sans résister, je m’éloignai de deux pas. Les portes se refermèrent lorsqu’elle murmura « Adieu, espèce de salaud. » Ces mots m’atteignirent en plein cœur. Je tambourinai contre les portes, même si je savais que c’était inutile. « Eurydice ! Eurydice ! Je t’en supplie… Pardonne-moi… »
.Chapitre V.
Les trois années suivantes, je naviguais de ville en ville, décrochant un job par-ci, une fille par là. Je finis par débarquer à New York. La Grosse Pomme, c’était un peu le rêve de tout le monde. Je finis par obtenir un emploi de danseur-strip-teaseur dans une boîte, et j’y fis la connaissance d’une fille, qui devint ma partenaire. Oh bien sûr, il aurait pu se passer des tas de choses entre elle et moi, et je pense aussi que vous ne me croirez si je vous dis qu’aucune d’entre elles ne s’est passée. Je vous comprends ; la plupart des répétitions se finissaient peu ou prou habillés. Pourtant, ce n’était que de la camaraderie. Elle avait ses problèmes, j’avais les miens. Je ne lui parlais pas tant que ça. On dansait, on allait dormir, on se retrouvait pour les soirées. C’était tout. Je n’étais pas enclin à la papote. J’avais même carrément perdu tout sens de la discussion. Ivy essayait tant bien que mal de me dérider, mais elle finissait toujours par abandonner, avant de revenir à la charge le lendemain. Certains jours, elle me saoulait sérieusement. Mais je mentirai si je disais que sa présence à mes côtés ne me mettait un peu de baume au cœur. J’avais tout simplement perdu l’habitude que quelqu’un cherche ma présence.
Un soir, après notre show quotidien, le nez plongé dans mon verre, je ne jetai qu’un coup d’œil absent à la foule dansant au rythme d’une musique tendance. D’habitude, je n’aimais pas vraiment prolonger la fête. Je rentrais me coucher, point barre. Les gens dansaient toute la nuit, la plupart finissait saoule, et la soirée se terminait souvent en diverses bagarres. Mais ce soir-là, c’est justement l’attrait de l’alcool qui me poussa à franchir la ville pour me rendre à cette soirée. Et comme à chaque fois que je buvais, je me mis à déprimer, à broyer du noir. Si j’avais été responsable, je l’aurais empêché de faire une connerie pareille. J’aurais dû plonger pour aller le chercher. J’aurais dû être courageux, et ne pas rester coincé contre cette putain d’échelle. Bordel, je m’étais conduis comme un con, alors qu’il était en train de se battre pour survivre. Et moi ? ET MOI ? Toutes mes pensées fusaient dans mon esprit enfiévré par la haine, l’alcool et le désespoir, contredisant la précédente dans une chaîne infinie dont les maillons me paraissaient flous et indistincts.
Ivy s’assit sur le tabouret à côté de moi et commanda à boire. Elle sirota longuement puis se tourna vers moi. « Sympa la soirée, non ? », demanda-t-elle innocemment. Je lui lançai un regard assassin, embué d’alcool. Le sang battait contre mes tempes. « Va te faire sauter par les types qui t’attendent et laisse-moi tranquille », répondis-je, la voix rauque et agressive. Elle parut blessée et se tut quelques instants. « J’ai fais quelque chose de mal ? », demanda-t-elle d’une petite voix. « Ta gueule ! », éructai-je. Je finis mon verre, le posai sur le comptoir avec force, et me fondis dans la foule. Ivy me regarda, puis sauta au bas de son tabouret. Elle se glissait parmi les fêtards en grommelant. Lorsque je sortis, le vent et le froid me claquèrent le visage. Un nuage de buée se forma devant ma bouche au rythme de ma respiration. Je tremblais de rage. Le trottoir tanguait sous mes pieds, la rue s’étirait et se gondolait comme un élastique. Ma vision se faisait plus ou moins flou tandis que je traversais la rue en titubant un peu. Une voiture fonçait droit sur moi, et je crois bien que je me serai laissé percuter de plein fouet si deux bras minces et graciles ne m’avaient pas entouré et propulsé vers l’avant. Ivy et moi nous écroulâmes sur le trottoir d’en face. « Pourquoi t’as fais ça ?! », hurlai-je tandis qu’elle se relevait péniblement. « Tu y serais peut-être passé si je n’avais pas été là ! Et tu ne me dis même pas merci ! », s’écria Ivy, furieuse. Je clignai des yeux pour assainir ma vision.
J’étais beaucoup trop fou de rage pour me calmer. Je serrai les deux bras d’Ivy et la secouai violemment. « Tu ne peux pas comprendre ! Il est mort à cause de moi ! C’est de ma faute ! Tu ne comprendras jamais rien ! », explosai-je. Les yeux bleus d’Ivy s’agrandirent de frayeur. « Arrête Marcus, tu me fais mal ! » Elle se dégagea et je m’adossai au mur, tremblant. Ivy me contempla. « Tire-toi ! », hurlai-je. Mais elle ne s’est pas tirée. Elle est restée là, s’est approchée, et m’a serrée dans ses bras, comme personne ne l’avait jamais fait. Avec tendresse et sans arrière-pensée. Elle était mon amie. Et soudain, elle fut la personne qui compta le plus pour moi, bien plus que n’importe qui.
Dernière édition par Marcus T. Anderson le Sam 28 Juil - 16:49, édité 5 fois
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Sujet: Re: ✘ Et tu traînes dehors, cowboy t'es le plus fort, pour la défonce et la cavale ✘ Mar 26 Juin - 22:56
Bienvenue parmi nous N'hésite pas si tu as besoin
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Sujet: Re: ✘ Et tu traînes dehors, cowboy t'es le plus fort, pour la défonce et la cavale ✘ Mar 26 Juin - 22:57
Bienvenue parmi nous & Bon courage pour ta fiche
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Sujet: Re: ✘ Et tu traînes dehors, cowboy t'es le plus fort, pour la défonce et la cavale ✘ Mar 26 Juin - 22:58
Merci
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Sujet: Re: ✘ Et tu traînes dehors, cowboy t'es le plus fort, pour la défonce et la cavale ✘ Mar 26 Juin - 23:01
MAAAAAAAATT Bienvenue!
Cheyenne L. Pearson
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if you're going through hell, KEEP GOING.
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Sujet: Re: ✘ Et tu traînes dehors, cowboy t'es le plus fort, pour la défonce et la cavale ✘ Mar 26 Juin - 23:32
PINGOUIN Bienvenue chez nous !
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Sujet: Re: ✘ Et tu traînes dehors, cowboy t'es le plus fort, pour la défonce et la cavale ✘ Mer 27 Juin - 7:20
bienvenue à toi si tu as des questions n'hésite surtout pas !
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Sujet: Re: ✘ Et tu traînes dehors, cowboy t'es le plus fort, pour la défonce et la cavale ✘ Mer 27 Juin - 11:36
Si je m'attendais à ça Bienvenuuuuue x)
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Sujet: Re: ✘ Et tu traînes dehors, cowboy t'es le plus fort, pour la défonce et la cavale ✘ Mer 27 Juin - 11:53
Ah sacré Matt Bienvenue
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Sujet: Re: ✘ Et tu traînes dehors, cowboy t'es le plus fort, pour la défonce et la cavale ✘ Mer 27 Juin - 12:29
Bienvenu
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Sujet: Re: ✘ Et tu traînes dehors, cowboy t'es le plus fort, pour la défonce et la cavale ✘ Mer 27 Juin - 12:47
Welcome, MATT
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Sujet: Re: ✘ Et tu traînes dehors, cowboy t'es le plus fort, pour la défonce et la cavale ✘ Mer 27 Juin - 19:09
Bienvenue et bonne continuation
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Sujet: Re: ✘ Et tu traînes dehors, cowboy t'es le plus fort, pour la défonce et la cavale ✘ Mer 27 Juin - 22:58
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Sujet: Re: ✘ Et tu traînes dehors, cowboy t'es le plus fort, pour la défonce et la cavale ✘
✘ Et tu traînes dehors, cowboy t'es le plus fort, pour la défonce et la cavale ✘
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