Se laisser avoir et laisser un homme mener la danse avait toujours été quelque chose que Hilarie avait toujours plus ou moins accepté. Cependant, ce temps semblait être révolu à présent, rien qu'à voir la façon dont elle se comportait avec Ian. Tout cela n'était pas volontaire, mais elle semblait se prendre au jeu de la soirée et elle s'ouvrait à l'acteur d'une façon particulière, sans se préoccuper de l'image qu'elle pouvait renvoyer. Elle agissait naturellement, en n'hésitant pas à provoquer son interlocuteur. Depuis combien de temps n'avait-elle pas eu cette sensation qu’elle était face à quelqu’un qui avait ce petit quelque chose qu’elle ne pouvait expliquer, malgré le séducteur que l’interprète de Damon Salvatore semblait être. Mais elle ne semblait pas se soucier à essayer de chercher à percer les mystères, parce que la demoiselle savait qu’à vraiment vouloir creuser et essayer de percer les personnes à vif, on ne découvrait pas grand-chose. Il fallait mieux jouer la carte du naturel, sans véritablement essayer de calculer quoi que ce soit. C’était une chose que miss Burton avait apprise et continué de mettre en application. Le hochement de tête du brun laissait matière à réflexion, parce qu’elle ne savait pas vraiment ce que cela signifiait, jusqu’à ce qu’elle entende « J’en prends note ». Elle se mit à sourire, en se disant que si elle voulait pousser la provocation à son maximum, elle pourrait sortir son stick et poser celui-ci sur la table afin de voir quelle serait la réaction de son interlocuteur. Le défi pourrait s’avérer amusant, du moins du point de vue de la blonde, par contre du côté de l’acteur aux yeux azurs, rien n’était moins sûr. Hilarie devrait se contenter d’imaginer, car elle se contenta de lui dire « Je l’espère bien », toujours avec le même sourire qui ne quittait pas ses lèvres depuis le début du chronomètre, ce maudit instrument qui leur autorisait seulement à 7 minutes de discussion en la compagnie l’un de l’autre. Après tout, les deux acteurs n’avaient signé aucun contrat, mais devaient quand même se plier à cette règle. Profitant alors du temps qui leur restait, un sujet assez particulier fut mis en avant, il est vrai que Ian jouait dans une série à vampires, donc parler de Twilight n’était en rien quelque chose d’exceptionnel, pourtant le contenu et le point de départ valait à coup sûr le détour. Seulement, Hilarie semblait faire comme les chats en retombant sur ses pattes par la façon dont elle avait su se relever du terrible aveu qu’elle avait fait et elle se gardait bien de dire ce que son interlocuteur voulait savoir, après tout, elle n’allait pas se dévoiler à 100% en moins de dix minutes. A en voir l’air du Smolder, cela ne lui plaisait guère, ce qui une fois de plus ne put que tirer un éclat de rire de la part de la demoiselle, qui préféra poser une main sur le bras du brun comme pour préciser ‘excuse moi, c’est juste pour plaisanter’. Celui-ci avait attisé sa curiosité au plus haut point, même si elle ne tenait pas à formuler ce détail à voix haute. « Histoire à suivre comme pour Peyton et son attente qui est ‘bien plus qu’un homme’, non ? ». Ian marquait un point et elle lui adressa un clin d’œil avant de prononcer « tout à fait, et pourtant on peut lire très facilement en Peyton, qui n’est pas compliquée en ne recherchant pas des choses totalement extravagantes, malgré ce que j’ai pu t’avouer précédemment.». Hilarie ne tenait pas non plus à dévoiler tout ce qu’elle attendait d’un homme, non pas que la liste était longue, car après tout, elle était exactement comme toutes les femmes, mais elle n’avait pas une check-list avec dix points importants que certaines voulaient retrouver à tout prix afin de se lancer dans une histoire qui serait sans aucun doute la « bonne ». Secouant la tête pour reprendre ses esprits et chasser ces diverses pensées, son regard se posa à nouveau sur le Smolder et elle essaya de reprendre un air sérieux, même si l’envie de rire était plus que présente, et qu’elle se doutait que du côté de la série, l’acteur ne devait guère savoir ce qui se profilait à l’horizon pour son personnage. Elle était passée par là en jouant Peyton, où les surprises n’avaient fait que s’enchainer, et cela continuait encore aujourd’hui avec Sara, personne qu’elle jouait dans White Collar.

Même si tout semblait s’être bien passé entre les deux acteurs, la suite s’était avérée être un peu plus tumultueuse de chaque côté et tous les protagonistes présents n’avaient pas les mêmes intentions et semblaient bien vouloir prendre quelqu’un dans leur filet. Et il fallait bien avouer que c’était une des choses que redoutait miss Burton et qu’elle détestait par-dessus tout, et à en constater la demande d’évasion, Ian était dans le même cas. Après tout, qui aimerait être traité comme du gibier qu’on lance dans une foule quasi affamée, qui ne rêve que d’un festin voire même d’orgie ? Parce que là était le souci, étant donné qu’ils étaient célèbres, l’attraction était davantage plus importante, et tous les deux l’avaient très bien compris. Etre en compagnie du charmant monsieur était sans doute une chance, et l’étrange sensation qu’éprouvait la demoiselle n’était pas quelque chose de méconnu, mais plus comme du déjà-vu. Cependant, rien ne pouvait dire ce qui était en train de se passer dans sa tête, ce qu’elle savait, c’était qu’une certaine confusion régnait dans sa tête. Elle essaya tout de même de faire comme si de rien n’était, comme si le brun aux yeux bleus n’avait aucun effet sur elle, alors qu’en réalité, il avait provoqué une véritable tempête de façon inconsciente. Le « jeu » qui avait commencé, continuait de plus belle, si bien que l’ancienne Peyton avait mis en gage ce qu’elle avait et gardait précieusement dans son sac, bien qu’elle ne l’ait pas formulé clairement. Le petit sourire d’Ian, après les paroles qu’elle avait prononcées, laissait présager que tout ceci ne resterait pas sans suite et qu’elle allait devoir s’acquitter de sa promesse, ce qu’elle comptait de toute manière faire.

Une fois arrivés devant le fast-food, Hilarie pensa que le malaise qui s’était emparé d’elle, allait passer très vite et que cette sucrerie allait lui remettre les idées en place. Mais les choses étaient bien plus compliquées, et rien ne s’effaçait d’un claquement de doigts, cela se confirmait une nouvelle fois. Même si la jeune femme avait rougi suite à une remarque du Smolder, ce n’est pas pour autant qu’elle se sentait plus à l’aise ou alors complètement perdue. Le trouble était toujours présent et essayer de tout déchiffrer allait sans doute prendre beaucoup de temps, donc il ne fallait pas compter de s’en occuper tout de suite. Alors, le voyant simplement hocher la tête, non pas une fois mais deux, et ne rien entendre de sa bouche laissa la Burton dubitative et elle se dit qu’il fallait mieux qu’elle s’échappe très rapidement pour prendre l’air et aller chercher ce dont elle avait parlé. En sortant de la voiture et en s’éloignant de lui, elle avait cru que tout se calmerait mais pas du tout. Bien sur, elle aurait pu trainer et retarder ainsi le moment où elle allait retourner en la compagnie de l’acteur, mais là n’était pas la solution. A quoi bon fuir ? Ce qui était en train de se produire ne devait pas faire en sorte qu’elle agisse différemment et que le naturel parte au galop, parce que la peur de cet attirement et de ce trouble se serait emparée d’elle, faisant ainsi ressurgir le passé ainsi que ses maux, qu’elle avait mis si longtemps à faire disparaitre. . Revenant alors avec deux précieux muffins – après tout, il lui faudrait bien cela- elle s’était installée sur un banc et l’ancienne blonde s’était presque sentie soulagée de le savoir et surtout le voir à nouveau à ses côtés. Après une petite remarque, le rire avait été à nouveau présent entre les deux, ce qui apaisait Hilarie. « Arrête, tu me fais envie ... ou ton muffin me fait envie plutôt ! Tu peux effacer ce côté contraignant avec du sport. Je devrais peut-être arrêter avec ma drogue ». Souriant à la première partie de sa réponse, elle lui tendit le paquet qui contenait le second gâteau « j’avais bien fait de prévoir alors.. Si cela te fait vraiment envie, laisse-toi tenter. Oscar Wilde a écrit une phrase qu’il faut parfois suivre. » Pourtant, quand elle y réfléchissait bien, cela pouvait porter à confusion, et elle se mit à rougir. « Je suis tout à fait d’accord avec toi, une raison supplémentaire de faire du sport et d’avoir cette envie d’en faire. Après, je sais que pour ta drogue, c’est assez difficile, quoique l’on puisse en dire ». Parce que combien de publicités faisaient la propagande de toutes les méthodes possibles pour arrêter, sans compter les images plus horribles les unes que les autres afin de marquer les esprits. Une chanson retentit, et pourtant la jeune femme l’entendit parfaitement. Elle traduisait au mieux la situation voire même la tempête qui venait de se lever dans l’esprit de miss Burton. La musique avait toujours été un domaine dans lequel elle se sentait bien, parce qu’il traduisait parfois très bien des mots qui n’étaient pas forcément prononçables. La jeune femme surprit l’acteur en train de rougir et elle s’interrogea sur les raisons de ce comportement. Les paroles d’Ian la tirèrent de ses rêveries « Scorpions, non ? Bonne chanson. Tu me dis quand tu es ok pour partir ? ». Elle le regarda, ne sachant que faire, avant de se décider à se lever à son tour. « Je.. Très bien ». Elle en arrivait à perdre ses mots, ce qui n’était pas forcément une bonne chose, dans la mesure où elle avait l’impression d’être une adolescente avec tout ce que cela signifiait. « Enfin pas que je sois pressé ou rien... mais je voudrais mériter mon cadeau ». Acquiesçant de la tête, elle sourit timidement avant de baisser le regard et de le relever quelques secondes plus tard. « Non, mais je comprends. ». Hilarie attrapa son sac afin de fouiller à l’intérieur, d’attraper ce qu’elle avait en tête. Elle lui tendit la cravache. « Je crois que ceci te revient de droit, mon héros de la soirée. Tu le mérites amplement, et je suis prête pour partir, la soirée aura été riche en émotions et en rebondissements. ». Elle s’avança d’un pas vers lui, afin de l’embrasser tendrement sur la joue, juste pour le remercier. Ne voulant pas terminer sur une fausse note, étant donné l’ouragan qui semblait s’être abattu sur elle, elle préféra préciser « c’est un simple merci ». Elle essayait de s’en convaincre elle-même par la même occasion, parce que connaissant ses antécédents, elle ne voulait pas signer un quelconque pacte dans lequel des sentiments seraient en jeu, sans avoir pris au préalable connaissance de tout ce que cela impliquait, même si elle savait déjà tout cela. Elle recula d’un pas tout en plongeant son regard dans les yeux bleus qui la fixaient.