Né à Venice (et non pas Venise !), Hunter a toujours vécu au bord de mer, profitant du brûlant soleil de Californie et de l’atmosphère chargée d’iode pour croquer la vie à pleine dents et ce, malgré une vie faites de hauts et de bas. Issu d’une mère hippie et d’un père mécanicien, le garçon grandit avec son petit frère Nathaniel dans un vieux mobile-home non loin de la plage. Peu après la naissance de Nathaniel, leur père, désespéré par les dettes et le manque d’argent, quitta la petite famille sans laisser d’adresse, les laissant livrés à eux même. Cet abandon aurait pu signer l’arrêt de mort de la famille Brunkhorst et pourtant, Hunter et Nathaniel eurent une belle enfance. En effet, éternelle optimiste, Monique dit « Monny » se battit pour subvenir à leurs besoins, enchainant les jobs de serveuse ou femme de ménage, refusant de céder ou d’abandonner la partie ! Les deux frères grandirent donc sans présence masculine et pourtant, leur mère leur montra le bon exemple : travailler pour vivre, mais ne pas vivre pour travailler. Ainsi, sans être riches, les deux garçons ne manquèrent de rien, mangeant à leur fin et profitant de leur innocence en jouant à la plage avec d’autres garçons de leur âge. C’est d’ailleurs peut-être ces fréquentations qui causèrent la perte de cette famille car Hunter, devenant adolescent, passait davantage de temps à la plage avec ses amis que sur les bancs de l’école, pour finalement stopper ses études sans le moindre diplôme au plus grand désespoir de Monny qui misait beaucoup sur l’intelligence de ses fils pour s’en sortir dans la vie. Contrairement à son aîné, Nathaniel, plus réservé, s’épanouissait dans ses études et avait obtenu son brevet avec aisance. Hunter quant à lui, âgé de treize ans, prit un autre chemin de vie : entrainé par ses amis, il enchaina les bêtises, de la première bière au premier joint, à la première vitre brisée jusqu’à la première voiture volée pour faire un rodéo. Avec lui, Monny s’arrachait les cheveux, son garçon n’était pas mauvais malgré un portrait peu reluisant : quatorze ans, échec scolaire, déscolarisé, pas de travail, délinquant juvénile, drogué…Elle en était sure, c’était à cause des autres, ces fichus morveux de la Sunset Avenue, ces désœuvrés qui vivaient oisivement, sans travail, sans moral, sans avenir. Combien de fois lui avait-elle supplié « N’y vas pas, reste avec nous, ils sont mauvais ces garçons » ? Combien de fois lui avait-il planté un baiser sur le front en lui disant « Je t’aime Monny, à tout à l’heure, n’aie pas peur pour moi, je vais vous ramener du pain demain matin ». Aurait-elle pu se douter de la terrible vérité ? Aurait-elle pu deviner à quel point son fils avait pris le mauvais chemin ? Parce que les garçons de la Sunset’ n’étaient pas des enfants de cœur, enfants battus, fils d’alcooliques ou de prostituées, ils vivaient dans une misère sans nom, et rire était leur seule manière d’échapper à leur réalité. Hunter faisait partie des privilégiés. Un soir pourtant tout bascula. Devan McAllistair avait volé un break et le coffre était plein d’alcool, une excellente soirée s’annonçaient pour eux : sea, sex and drug ! Du haut de ses quinze ans, le jeune Hunter n’avait su refuser une telle offre ! Et pourtant, ce soir-là, tout alla de travers. Ils étaient cinq dans le break, liés comme les cinq doigts de la main. Devon lui avait tapé l’épaule en lui demandant de prendre le volant, il voulait probablement aller fumer du crack ou un truc du genre. Hunter ne réagit pas, il était habitué à conduire sans permis, il était habitué à obéir à ses aînés et faire ce qu’on lui disait sans réfléchir. Et tandis qu’ils roulaient à faible allure le long du littoral, un gyrophare survint derrière eux. La panique les gagna et Hunter mit le pied au plancher : Une course-poursuite débuta car ils le savaient, si ils se faisaient arrêter, ce serait la maison de correction pour tous. Cela aurait peut-être été préférable car en grillant un feu de voix ferrée, la voiture fut percutée par un train.
Les conséquences furent terribles. Trois morts, dont Devon, le meneur de la bande, et deux blessés graves. Un rêve d’enfant fut réalisé pour Hunter, il monta pour la première fois en hélicoptère. Mais il n’en profita pas, la colonne vertébrale brisée. Durant quatre ans, il mena chaque jour un combat contre la paralysie. Miraculeusement, sa moelle épinière pu être sauvée et le garçon pu récupérer ses fonctions motrices supérieurs mais ses jambes semblaient définitivement perdues. Mais là encore, il eut une chance incroyable : peu à peu, il parvint à retrouver ses sensations pour finalement, retrouver ses jambes également au bout de deux ans. Sa guérison, bien que en progression constante fut lourde en conséquences pour la famille Brunkhorst. Comment payer les soins ? Comment lui payer un fauteuil roulant ? Comment vivre ainsi dans un mobile-home ? La justice décida de le placer dans un foyer d’accueil pour lui permettre d’accéder à un minimum de confort (notamment une rampe d’accès…). Privé de sa liberté, le jeune homme vécu très mal ces années de sa vie et se jura – il devint croyant le temps de son serment – de ne plus jamais se saboter et respecter la vie. A l’âge de vingt ans, il s’était remis et seule une légère boiterie ainsi que de nombreuses cicatrices de broches le long de sa colonne restèrent en héritage de l’accident. Cette année-là, il quitta la Californie pour aller à l’autre bout du pays : New-York. En stop. Bien sûr. Cette expérience eut du bon et du moins bon au niveau des rencontres, mais il apprécia de découvrir le pays, lui qui n’avait jamais quitté Los Angeles. Son arrivée à New-York ne fut pas facile puisqu’il arriva en plein hivers : il n’était pas habitué à ce froid ! Mais par chance, son bon caractère l’aida à se faire des amis chez qui dormir les nuits.

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