Un bal. Je n’étais pas réellement une fanatique de ce genre d’évènements, sauf que si je pouvais réussir à m’amuser un peu, ça pouvait quand même être drôle. Le pourquoi que je n’avais pas refusé l’invitation et que je m’étais allé acheter une jolie robe noire, avec un masque noir et argent. À vrai dire, je ne m’y étais pas prise d’avance, je m’étais décidé la journée même à poser un bien là-bas, en plein Central Park. Et pour une fois, mes goûts vestimentaires assez horribles ne m’avaient pas posés problème ; j’avais trouvé quelque chose d’assez joli qui ne cachait pas les atouts de mon corps ou un truc comme ça. J’avais seulement pris des ballerines à talon avec une petite veste légère si j’avais froid. En fait, la raison réelle du pourquoi je n’avais pas envie d’y aller c’est que je me doutais fortement que j’allais tomber nez-à-nez avec Matthias. Et je n’avais pas envie de discuter avec lui, tout comme de lui dire pourquoi j’avais encore cette stupide bague à mon annulaire gauche. Je ne voulais pas y donner des explications, mais au moins j’avais un masque ; une chance qui pourrait faire en sorte qu’il ne me remarque tout simplement pas. Mes cheveux tombaient dans mon dos, sans grands artifices. Je ne fis que marcher vers Central Park, les nombreux avantages d’habiter à Manhattan. Prendre moins souvent le métro et le taxi. Il y avait foule et je n’étais pas certaine que ce soit le mot exacte, j’avais l’impression que tout New-York c’était réuni dans l’immense parc. Je pris mon temps pour m’approcher, je n’étais pas pressé et personne ne m’attendait. Je n’avais pas de rendez-vous galant, aucun homme qui m’attendait dehors et qui serait ravi de me voir en robe. Et je n’étais pas triste de cela, je n’avais pas l’impression de manquer quelque chose de primordial. Je les observais tout simplement, ces couples, avec un petit sourire en coin en me demandant combien de temps ça pourrait durer. Parce que l’amour ce n’était pas éternel, j’en étais sûre. Sûre comme un citron. Puis, je m’avançai un peu plus, jouant légèrement du coude, souriant, ne tentant pas de deviner qui se cachait derrière les masques. Jusqu’à temps, que mon pied se prit dans quelque chose et que j’utilisai le corps d’une autre personne pour tenter de garder mon équilibre.

Je voyais déjà les regards se tourner vers nous, curieux et affamé de potins en tout genre. C'était une habitude pour les new yorkais. La ville était immense et finalement on finissait par se construire une bulle, à croiser plusieurs fois les mêmes visages, à cotoyer des amis d'autres amis, à détester les mêmes personnes ... Alors cela ne m'étonnais pas de me dire que beaucoup de gens à travers cette foule devait se connaître et avoir des liens parmi tous les participants du bal. D'ailleurs, j'avais apperçu Hunter en compagnie d'une jeune femme juste avant mon arrivée et je me demanda bien alors combien de ses amis ou simples connaissances pouvaient se trouver parmi nous. J'avais peur de l'impression que j'aurais pu donner. Je me connaissais à vouloir cacher toute faiblesse et à paraître froide. J'espérais simplement que cette fois, cette fille que je montrais ne surgirait pas trop pour refroidir la situation ! Mon regard dans celui d'Hunter, j'oubliai comme à chaque fois le fil de mes pensées et eus un sourire. Il avait le don de me décontracté dans les moments où j'aurais bien pu me ronger les ongles ! Merci c'est gentil... Je lui fis un sourire pour lui montrer à quel point j'appréciais ses compliments. Son regard ne tombait plus sur moi comme sur l'adolescente que j'avais été mais il me regardait avec une passion nouvelle. Nous étions devenus des adultes à présent. Et bien, je ne t'avais jamais vu comme ça. Ou sont passés les grands discours sur les hommes qui n'en ont que faire de la prestance ? Je faisais allusion à sa tenue classe qui lui allait à merveille et je devais dire qu'il était particulièrement sexy ainsi. New Yorkais changeait bien des gens à vrai dire.

Liz s'avance à l'entrée de l'allée devant laquelle son taxi vient de s'arrêter. Elle ajuste son loup devant ses yeux avant de prendre une profonde inspiration et de se lancer dans le parc, parmi la foule. Ce genre d'événements l'angoisse toujours un peu, sûrement lié à son passé difficile qui ne lui laisse pas d'excellents souvenirs des foules. Vêtue sobrement d'une robe rose poudré fluide, rehaussée de son loup doré, elle s'avance parmi les groupes déjà présents. Ce qu'elle fait là ? A vrai dire, elle ne sait pas elle-même. Poussée par des amis proches à tenter de se construire une vraie vie sociale, hors du boulot, elle avait décidé que ce genre de soirée, où tout le monde reste anonyme théoriquement pouvait être un bon moyen de renouer avec la société qui lui avait causé tant de tort des années plus tôt.

La musique est entraînante et elle finit par se décider à prendre une coupe de champagne sur le plateau d'un des serveurs. Le contact va être difficile à établir avec de parfaits inconnus, qui plus est masqué alors autant rester un peu en retrait pour l'instant et se contenter d'observer la scène.

- A Masked ball -

AND MEREDITH IS FUCKING NOT AMUSED.

Elle n'avait pas forcément envie d'être ici, mais parfois les choses sensées être amusantes se font aussi un peu par nécessité sociale; ne pas perdre les pédales et entretenir ses liens avec la société. Depuis son hospitalisation, Meredith essayait de moins s'abimer dans le travail. Mais ce n'était pas évident. Même là, ce soir, avec son simple loup noir et sa robe fourreau de la même valeur, elle ne se sentait pas à sa place parmi les invités. Très pâle et maigre, longue. Elle connaissait pourtant du monde à New York, mais personne en dehors du travail: c'était là que la rousse se rendait compte de ses lacunes sociales. Et dans sa tête, elle se dit qu'elle ne resterait pas bien longtemps; à peine le temps de serrer quelques mains, donner du sourire faux et boire un peu. Faire semblant.

Il lui sembla pourtant reconnaitre la silhouette d'une personne connue, non loin. Les masques ne cachent pas grand chose, sinon rien. Elle poussa un soupir et se dirigea vers la directrice des ressources humaines de son agence, qui semblait seule pour le moment, lui faisant un signe au loin.

"Bonsoir, Tunsdale", dit Meredith sans réellement sourire, "désolée de vous aborder comme ça, vous attendez quelqu'un peut-être?"

Elle lui tendit un verre avec une politesse sommaire dans le geste, mais bien présente malgré tout. Pas de chichi; la Rosenberg s'ennuyait et cela se voyait sans effort.

Tout en sirotant mon champagne qui était délicieux – la ville de New York n’avait décidemment pas lésiné sur les prix –, je parcourus rapidement du regard la piste de danse sommairement créée par les organisateurs de cette soirée dans un coin plus ou moins tranquille de Central Park. Mes yeux bleus azur clair s’arrêtèrent alors sur une jeune femme blonde qui ne me semblait pas si étrangère et je décidai donc de m’avancer vers elle pour en avoir le cœur net – surtout qu’elle n’avait pas l’air d’être venue accompagnée, je pourrais par conséquent peut-être l’inviter à danser.

- Bonsoir, la saluai-je une fois arrivé à sa hauteur. Belle soirée, n'est-ce pas ? Vous êtes seule ? demandai-je sur un ton suave simplement pour m’assurer que j’avais carte blanche pour l’inviter à danser (je n’avais pas spécialement envie de me prendre un pain de la part de son mec).

Tandis qu’il tourna les talons pour entrer dans le parc, Hunter marqua un temps d’arrêt et eu la sensation de voir double en voyant une jeune femme vêtue comme Valentina, mais quand il regarda à nouveau, le sosie avait disparu. Il haussa les épaules, il avait rêvé. Il se reconcentra sur le bal et l’effervescence qui avait lieu dans le parc. Il admira également le courage des deux premiers danseurs et fut bluffé par la virtuosité de leurs gestes. A n’en point douter, la danse faisait partie d’eux. Il se pencha vers Valentina qui était elle aussi danseuse du conservatoire. « Tu les connais ? Dommage que je ne sois qu’un piètre danseur, on aurait pu rivaliser. ». S’il ne doutait pas des talents de Valentina, il savait qu’il n’était pas un dieu du Dancefloor, il se débrouillait certes, mais sans plus. Il eut ensuite un petit rire quand elle se moqua gentiment de lui. « C’est un ami qui me l’a donné, Raphaël. Je me suis dit qu’avec mes fringues de tous les jours, j’aurais fait tâche. » expliqua-t-il avec humour mais reconnaissant d’avoir eu une bonne âme parmi ses amis. Ainsi vêtu, il aurait presque oublié d’où il venait, mais au moins pour un soir, il avait envie d’être quelqu’un d’autre. Enfin, une version améliorée de lui-même. « Tu veux boire quelque chose ? » lui-proposa-t-il puisque le bar à champagne se trouvait non loin d’eux. Il repéra ensuite deux tourtereaux non loin du bar. Il eut un petit sourire en reconnaissant Caleb et Heaven. « J’ai promis de te présenter à mon amie Heaaven, ça ne te dérange pas ? »

You really are hot in a suit. I would love to just...
God, you're hot... now go away.

Un soupir significatif, une démarche équivoque. Les talons qui s’enlisaient légèrement sur la terre fraîche, et la brise qui effleurait sa peau avec maladresse. Robe légèrement échancrée, à dessiner ses courbes à la perfection, la détentrice de cette merveille ne semblait pas prendre conscience de la rareté de cette pièce. Passant du revers de la main les deux/trois plis formés sur sa robe, la brunette aux cheveux aussi lisses que de la soie laissa se manifester sa joie à sa façon. En levant les yeux au ciel.
Le motif de sa venue ici est simple, elle se résume en quatre lettres et en deux yeux bleus ridiculement magnifiques. La dernière étape pour le remettre sur le droit chemin était de le mêler à la foule.
De le remettre dans le bain en mettant de côté ses notions de fêtes particulières. Arrivée à son bras, Serena s’était jurée d’abréger ses souffrances aussi rapidement que possible. Glissant alors son bras sous le coude d'Éden, elle esquissa une forme de sourire et murmura : « Oh oui tu peux me remercier. » S’offrant le droit de déposer sa tête sur son épaule, elle continua d’un rire mauvais ; prête à lyncher outrageusement le premier défaut qui tomberait dans son champ de vision. Vus comme ça ils passeraient pour le couple sadique de l’Upper East Side, vus d’un peu plus près les étincelles dans leurs pupilles témoignaient du sentiment spécial qui les animaient. Le forçant à accélérer la cadence elle se débrouilla afin qu’à plusieurs reprises sa hanche puisse se mettre à frôler la sienne, le tout le plus naturellement possible. « Comment trouves-tu les filles présentes ici ?  » Faussement inquisitrice, elle laissa à peine quelques secondes s’écouler entre sa question afin de surenchérir : « Rien à voir avec les déchets qui squattaient ton appartement… »

« Tu peux rougir, tu sais. Je suis sûre qu’avec ton masque personne ne va se rendre compte de rien… » me lança-t-elle et je lui souris en guise de réponse. Elle n'avait aucune idée de l'effet qu'elle me faisait en ce moment-même. « En parlant de masque, il faudra bien mettre les nôtres » lui dis-je avec un clin d’œil. « Même si c'est vraiment dommage de cacher un aussi joli visage » lui dis-je en approchant la main de sa joue et en la caressant doucement du revers. Je mis ensuite le mien, noir de jais avec une bordure dorée. J'étais facilement reconnaissable dans cet accoutrement, mais le but était de se reconnaitre un tant soit peu, non?

Je lui demandai ensuite si la belle avait bel et bien son invitation. Elle me la montra triomphante. Ensuite, elle approcha de l'homme à l'entrée du parc pour se faire étamper la main à son tour. La soirée ne faisait que commencer et déjà, je sentais que tout allait aller pour le mieux. Nous purent enfin mettre les pieds dans Central Park et bien que je n'étais pas facilement impressionnable, ce fut le cas ce soir. L'endroit était magnifique avec cet éclairage et toutes les décorations. Les organisateurs avaient fait du bon boulot!

Je me tournai vers Heaven qui me tendait une coupe de champagne. Je m'empressai de la prendre dans ma main. « C’est notre première sortie à tous les deux aussi. » dit-elle. Elle reprenait vraisemblablement les paroles d’Hunter. « Et la première d'une longue lignée! » lui dis-je avec un clin d'oeil. Je pris une gorgée du breuvage. « Est-ce que mademoiselle accepterait cette danse? » lui demandais-je. J'avais quelque chose de changer ce soir. Le pessimisme n'était pas présent, puisque Heaven était là. Je savais que tant que je serais en sa présence, tout allait marcher comme sur des roulettes!

« Wow.. Look this girl ! »
« Which one ? »
« The one who looks like the chick from "Twilight" »
« What's Twilight ? »
« You're so better off not knowing... »

Deux mois passés loin de la société New Yorkaise et c’est lors d’un bal costumé, tout public de surcroît, qu’il allait faire son grand retour ? Elle blaguait. Oui forcement, elle blaguait. Il y a des tas d’endroits où elle aurait pu l’inviter et où il aurait été très content d’aller. Par exemple : le cinéma. Même si, allait au ciné avec une fille signifie film à l’eau de rose avec Hugh Grant ou Mister Nespresso, George Clooney. Le genre de film que les filles adorent et que les garçons font semblant d’adorer pour se les taper. Elle aurait pu proposer le théâtre aussi. Certes, il déteste le Théâtre. Mais il n’y a pas de meilleur endroit pour se montrer aux yeux des grandes personnalités de New York. Le vernissage d’un jeune peintre inconnu de Brooklyn aurait fait l’affaire aussi. Mais non, ça sera le bal. Lorsqu’elle lui proposa, Éden eut une nouvelle fois l’occasion de montrer son côté ronchon, côté de sa personne que la belle italienne voit souvent, malheureusement, tout comme son côté séducteur ou son côté taquin, dans un autre registre. Ca pourrait changer si elle arrêtait de lui proposer ce genre de sorties ou si elle ne s’amusait pas à virer toute trace d’anciennes conquêtes féminines de son appartement. Elle se comportait plus avec lui comme une petite amie jalouse que comme une amie salvatrice. Ce qui alimentait encore plus l’ambigüité qui régnait entre eux depuis quelques semaines. Comme d’habitude, il a fini par céder, ne résistant pas plus de quelques instants au regard enivrant de la belle méditerranéenne. C’est donc habillé d’un magnifique costume Versace gris, chemise claire et fine cravate bleue marine, qu’il fit son apparition dans le fameux parc. A en juger par la foule et l’avancement des festivités ils étaient dans les derniers arrivés, en retard, à cause de Serena bien sûr... « Tu es ravissante » lui avait-il quand même dit lorsqu’enfin elle était sortie de sa demeure à Staten Island. Elle avait pris son temps mais, ça en valait la peine. Et ça avait coupé le sifflet à McDreamy qui mis à part ces trois mots n’avait rien dit d’autre, même pas un petit reproche sur le fait qu’il avait poiroté 20 minutes dehors.
Un rapide coup d’œil vers les autres invités lui permit de s’assurer qu’il détenait à son bras, tel un trophée, la plus ravissante des femmes de la soirée. Ce qui ne le rendait pas peut fier. Serena aussi semblait intéressée par la comparaison avec les autres femmes, Éden lui avait déjà jeté son petit coup d’œil, ce qu’il cherchait à présent c’était des visages connus. Un ami, un collègue, quelqu’un. Serena le rappela à elle en lui proposant de faire un petit état des lieux des filles présentes, il s’apprêtait à lui répondre lorsqu’elle agrémenta sa question d’un commentaire référençant d’une manière peu flatteuse ses dernières conquêtes. Rien de surprenant, c’était Serena. Il ria ostensiblement avant de lancer avec la même insolence « Chérie, tu serais surprise de savoir quelles femmes sont passées par mon appartement »

Effectivement, les danseurs sur la piste étaient bon mais ce que j'avais envie par dessus tout pour l'instant c'était de rester avec Hunter. J'eus un sourire à sa remarque et haussa un sourcil légèrement moqueur. Je pense que New York est bien trop vaste pour que j'y connaisse tous les danseurs de la ville ! Je lui fis un clin d'oeil pour montrer l'humour qui pointait dans mon ton. Je commençais à me sentir de plus en plus à l'aise. Avec lui à mes côtés ce n'était pas dur pourtant j'eus une drôle d'impression lorsqu'entre deux clignements de paupière j'apperçue une blonde avec la robe que je portais et un masque similaire mais cela devait être une hallucination car en l'espace d'une demi-seconde la vision disparu pour laisser place au vide. Il devait y en avoir beaucoup de blondes en robe noir, c'était pour le moins assez commun après tout ... Je repris donc le fil où je l'avais laissé ne laissant pas voir mon trouble. Il manquerait plus qu'il me prenne pour une sénile ! T'inquiètes pas, à la rigueur j'aurais décroché les rideaux de chez moi et je t'aurais caché dessous ! Je ris à sa mine déconfite. L'humour n'était pas ce que je montrais le plus et pourtant il me donnait de l'assurance et faisait ressortir en moins mon air enfantin que j'avais dû quitter bien trop vite. Sa me ferait très plaisir néanmoins, j'espère que, si elle me déteste au premier regard, qu'elle soit partisane du "ne jamais se fier aux premières impressions" ! J'eus un sourire. je n'étais pas bien sûre de l'allure à adopter. cela faisait bien longtemps que j'avais abandonner les civilités.

- Très belle soirée, je trouve, me répondit-elle alors avec une voix qui se voulait sexy. Et pour tout dire, je suis seule, oui. Et vous ? Que pensez-vous de cette soirée ? me demanda-t-elle à son tour, voulant également satisfaire sa curiosité – ce que je comprenais parfaitement.

- Eh bien, je trouve que les organisateurs de cette soirée ont fait du très bon boulot. Et oui, je suis venu seul, ajoutai-je ensuite après une très légère pause durant laquelle je pris une petite gorgée de champagne.

La musique d’un tango commença soudain à retentir à travers les multiples enceintes disposées un peu partout dans le coin du parc où cette fameuse soirée se déroulait. Je me tournai alors vers ma toute nouvelle connaissance et tendis une main vers elle afin qu’elle la prenne.

- Shall we dance ? lui proposai-je donc.

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Serena ne l’avait pas ménagé certes, mais les résultats étaient présents. Dégagé le Whitfield version cheveux décoiffés, vêtements débraillés, et air hagard. Le Whitfield qui l’avait précédemment complimenté dégageait un charisme, avançait avec une certaine pointe de confiance en lui. Rien à voir avec son tee-shirt et sa dégaine d’adolescent, non le costume le rendait imposant. Et bien entendu attirait encore un peu plus l’Italienne dans ses filets. Alors peut être qu’ils étaient arrivés parmi les derniers, mais ils avaient pu passer l’entrée avec leurs invitations tranquillement. Et honnêtement ne dit-on pas qu’il vaut mieux arriver summum d’une soirée et non pas l’inverse ?
Elle était ravissante voire carrément plus, lui était pas mal dans son genre. Pas mal qui veut dire canon, mignon, qu’elle lui détacherait même la cravate là de suite si elle le voulait. Lui lançant un regard équivoque, battant ensuite des paupières elle pointa la piste de danse du menton. « Genre lesquelles ? » Question aussi bien gênante, qu’intéressante. Intéressante dans le sens où elle pourrait ainsi nourrir sa propre curiosité vous voyez… Elle savait que la réponse ne risquerait pas forcément de lui plaire, mais totalement égocentrique aucune des jeunes femmes présentes ici n’étaient vues comme de véritables rivales. D’hypothétiques conquêtes tout au plus mais rien de bien inquiétant pour la jolie brunette. Le nœud de son masque serrant un peu trop fort l’arrière de sa tête, elle pesta contre tous les Dieux et le retira le fourrant dans la poche extérieure du costume d'Éden. Nouvelle façon de marquer son territoire et de faire fuir d’éventuelles intéressées. « Cette horreur me gênait. » Agrémenta-t-elle d’un clin d’œil malicieux, aucune référence au geste qu’elle venait de commettre bien entendu, il le comprendrait de lui-même après tout. « Tu devrais mettre ça plus souvent. » Façon à elle de le flatter, et qu’il la mémorise bien cette approbation il ne risquait pas d’en entendre d’autres. Jaugeant du regard la foule qui commençait à s’agglutiner vers le centre de l’évènement, l’interne préféra rester en retrait et profiter de la vision en large que lui offrait sa position. Lassée de se faufiler entre les gens, d’en éviter certains, de devoir discuter avec d’autres. Cette soirée semblait être une corvée aussi bien pour lui que pour elle. Passant du côté droit du jeune homme pour se positionner face à lui, elle enroula sa cravate autour de son index pensive et à la fois impatiente. « Cela risque d'être compliqué mais quand même au cas-où : si tu as repéré quelqu'un c'est le temps d'aller lui offrir un truc à boire, la faire danser et laisser le charme de Versace s'opérer. »

Tout en s’éloignant de la piste de danse, Xavier eut un gout amer en bouche, s’il n’avait pas été si idiot quelques mois plus tôt, c’est lui qui aurait été sur la piste avec Candice et pas ce danseur de zumba. Oui il était injuste avec Carlos qui se débrouillait pas si mal, mais étant lui-même professionnel, il ne pouvait s’empêcher de voir le moindre de ses défauts, aussi infimes soient-ils. Mais il ne pouvait tout de même pas le dégager d’un coup d’épaule et prendre sa place. Quoique. L’idée se fraya dans son esprit. Ce serait-peut-être encore mieux que de s’y présenter avec Maya, la rivale de Candice. Mais s’il faisait cela, ce serait comme un aveu pour Candice, et à cet instant précis, il voulait lui faire autant de mal qu’elle lui avait fait. C’était mal il le savait bien. Il reçut un nouveau texto d’Andréa et envisagea un instant de lui proposer une danse s’il la trouvait mais il savait que ça ne serait pas lui rendre service, il ne voulait pas lui créer de problèmes avec Candice, car il les savait amies et danser avec elle serait comme signer son arrêt de mort, ou presque. En s’éloignant d’eux, il croisa Effie et la salua brièvement. Il croisa également Valentina McAllistair, qu’il avait souvent croisée dans la salle de danse mais ne la salua pas, elle ne lui avait jamais accordé la moindre importance, alors ce soir n’y changerait rien. Il ressortit son téléphone, ne pouvant s’empêcher de tourner autour du pot. « Tu crois que c’est sérieux avec ce mec-là ? Tu le connais ? Je suis sorti à l’instant, je reviens après, j’ai appelle une amie à la rescousse. Tu peux encore me voir ? » . A peine eut-il envoyé le message que la musique changea, le stoppant net. C’était LEUR musique. Celle qui avait clôturé leur premier spectacle ensemble, celle sur laquelle ils s’étaient embrassés la première fois lorsque le rideau était tombé devant eux. Il serra les dents et finalement, dirigé par un nombre incalculable d’émotions contradictoires, retourna sur ses pas pour croiser le regard de Candice de l’autre côté de la piste de danse. Il aurait juré qu’elle avait ressenti la même chose à cet instant précis.

Hunter détourna son attention des danseurs sur la piste profitant simplement de la présence de la jolie blonde. C’était assez irréel de se dire qu’il y a peu, il n’y aurait jamais mis les pieds et qu’à présent, de une il y était et de deux, avec sa copine. Mais il aimait cette idée et il sentait que c’était un pas en avant vers le nouveau lui. Le nouveau eux plus précisément. Il s’amusa beaucoup du ton moqueur qu’elle prit en lui rappelant qu’elle ne pouvait connaître tout New-York. « Pourtant on s’y est quand même retrouvés. Tu sais qu’on avait une chance sur 22 214 083 ? Et ne te moque pas de moi saleté !» Il ne donnait pas ce chiffre au hasard, il avait lu le nombre d’habitants de New-York dans un journal au hasard. Il plaisanta à son tour faisant mine d’être vexé. Mais il avait du mal à tenir longtemps. Pas assez pour qu’elle puisse le prendre au sérieux en tout cas. Ils marchèrent parmi la foule quand Valentina s’arrêta un instant en regardant un point invisible dans la foule. Elle finit pourtant par se reprendre. Mais décidément, tous deux semblaient voir des fantômes ce soir-là. Il eut un petit rire en s’imaginant vêtu de rideau. Pour une soirée déguisée certes, mais une soirée costumée…Ce fut d’ailleurs une chance qu’il ne se trompa pas encore les yeux, ça aurait été fâcheux. Il eut un petit sourire de coin. « J’espère que tu t’y serais cachée avec moi dans ce cas ! » Si déjà il devait se retrouver sous quelque chose, autant que ce soit avec elle. Et il avait en tête une certaine scène du film Pearl Harbor qui ne fit qu’illuminer davantage son visage. Mais ce n’était peut-être pas le moment d’y penser. Juste comme ça. Il sourit devant ses craintes, mais elle se faisait vraiment du souci pour rien car son amie était capable de s’extasier devant un cactus en le trouvant charmant, alors bon. « Elle t’adoreras. Mais on peut attendre si tu préfères». Il fut à la fois amusé et touché par la timidité et le manque de confiance en elle de Valentina. Plus que jamais encore il eut envie de la protéger. Sur ces mots, il l’entraina doucement vers la piste de danse, sachant combien elle aimait cela. La mettre dans son élément l’aiderait sans aucuns doutes à prendre confiance en elle.

« J’aime bien les bordures dorées de ton masque. » dit-elle en l’observant. « Et moi, j'aime bien le tien. » lui avais-je répondu avec un clin d’œil. Nous étions ensuite entré dans Central Park. Bien vite, nous furent émerveillés de tous les efforts que les organisateurs avaient mis sur cette soirée. Je n'étais pas facilement impressionnable, mais là, j'en restai bouche-bée. Alors que j'admirais le décors, Heaven s'empara de deux coupes de champagne et m'en offrit une. Je lui souris et elle me rappela que c'était notre première sortie officielle. Je lui fis part de fait que j'avais espoir que c'était la première d'une longue lignée. Elle sourit à sa remarque et je ne pus qu'en faire de même. Passez du temps avec elle depuis notre rencontre au Ginger's me faisait du bien. J'avais appris à la voir sous un autre jour que lorsque nous nous étions côtoyés à l'hôpital. Cela faisait du bien de la voir dans un autre contexte. J'appréciais d'autant plus sa présence et je l'en aimais davantage. Nous avions bien fait d'essayer. Cela n'amenait que du positif dans notre vie. Avec elle, j'étais différent, moins pessimiste et plus enclin à apprécier la vie de tous les jours. Je ne m'en sentais pas moins coupable, mais je commençais à vivre au lieu de survivre.

« J’en ai pas fini avec toi. » me dit-elle. « Ah oui? Attend de voir ce qui t'attend avant! » lui dis-je, taquin. Nous burent tour à tour une gorgée de champagne et puis, je lui demandai si elle m'accordait cette danse. Elle sourit, mais leva le doigt en signe d'attente. « Attends deux secondes. » dit-elle et elle but son champagne d'une traite. « C’est mieux. J’accorde cette danse à monsieur avec plaisir ! » me dit-elle. Moi, je déposai mon verre sur le premier plateau venu et la pris par la main direction la piste de danse. Bien que je n'étais pas fan de la danse, je savais que c'était le but premier de la soirée et je voulais avant tout faire plaisir à la jolie blonde qui faisait vibrer mon coeur. Mais je connaissais les rythmes. Après tout, ma vie, c'était la musique.

« Si je tombe, tu me rattrapes ? » murmura-t-elle à Caleb au creux de son oreille. J'eus un frisson. « Ne t'inquiètes pas. Ce soir, il n'y a que nous deux qui comptent et jamais je ne te lâcherai. » lui dis-je en la prenant par la taille. La musique avait ralenti soudainement, faisant place à une valse lente. Je connaissais mal les pas, mais cela allait en être plus drôle. J'étais certain que nous allions finir par ne faire qu'un slow. Mais après tout, nous n'en apprécierions que plus la proximité de nos corps.